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Le chef des Nations Unies exhorte à une solution pour les exilés iraniens en Irak

Par Patrick Worsnip

Reuters, 20 juillet  – Le chef des Nations Unies Ban Ki-moon a appelé dans un rapport rendu public mardi à accroître les efforts pour résoudre le problème des exilés iraniens vivant dans un camp en Irak qui a été la scène d’un affrontement sanglant en avril.

Le camp d’Achraf, à quelque 65 km de Bagdad, abrite l’organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI) qui organisait des attaques contre l’Iran avant que les Etats-Unis ne renversent l’ancien dirigeant irakien Saddam Hussein en 2003. L’avenir du camp demeure incertain depuis que les Etats-Unis ont transmis sont contrôle à l’Irak  en 2009. Contrairement à Saddam, qui a mené une guerre de huit ans avec l’Iran dans les années 1980, le gouvernement irakien actuel a de la sympathie pour Téhéran et s’est engagé à fermer le camp d’ici la fin de l’année.

En avril, le camp – qui héberge 3 400 personnes – a été la scène d’affrontements entre les forces de sécurité irakienne et les habitants, dont 34 ont été tués d’après une enquête des Nations Unies.
« J’encourage toutes les parties prenantes impliquées à accroître leurs efforts pour explorer les options et rechercher une solution consensuelle qui assure le respect de la souveraineté de l’Irak tout en étant  conforme  au droit international des droits de l’homme et aux principes humanitaires », a déclaré Ban dans un rapport régulier sur l’Irak.

« A cette fin, j’appelle les Etats membres (des Nations Unies) à aider à soutenir et à faciliter la mise en œuvre de tout arrangement qui soit acceptable pour le gouvernement irakien et les habitants du camp », a ajouté le Secrétaire général.

Plus tôt ce mois-ci, la dirigeante de l’OMPI Maryam Radjavi a rejeté une proposition des Etats-Unis de déplacer les habitants du camp dans un autre endroit choisi par le gouvernement irakien, disant que ce plan conduirait à un « massacre ». L’OMPI est officiellement considérée comme un groupe terroriste par Washington mais bénéficie de quelques soutiens au Congrès américain. Les résidents du camp ont exprimé la crainte qu’on finisse par les livrer aux mains de l’Iran.

Enquête en instance

Dans son rapport, Ban a appelé les autorités irakiennes à s’abstenir de recourir à la force et à assurer aux résidents du camp un accès adéquat aux marchandises et aux services.

Le groupe de droits humains Amnesty international a déclaré dans un communiqué la semaine dernière que l’Irak doit cesser de « harceler » les exilés, qui ont affirmé ne pas pouvoir acheter de médicaments de base et s’être vus refuser la permission de se déplacer hors du camp pour traitement médical.

Au cours d’un débat au Conseil de Sécurité sur l’Irak mardi, l’ambassadeur des Nations Unies à Bagdad, Hamid Bayati, a déclaré que son pays avait permis à des représentants des Nations Unies et aux forces américaines d’entrer dans le camp pour livrer de la nourriture et des médicaments.

Il a également affirmé que Bagdad avait exprimé sa volonté de commencer une enquête sur l’affrontement du mois d’avril, tentative « demeurée en instance » d’après Ban.

« Bayati a déclaré que l’Irak avait décidé de « travailler sur la réimplantation (des résidents du camp) et la garantie de leurs droits humains » mais il n’a pas donné de détails de son plan. Il a accusé l’OMPI « de considérer le camp comme un territoire libéré et une terre sainte pour eux et de refuser de le quitter, ce qui représente un net défi à la souveraineté de l’Irak.

Bayati a également affirmé que les affrontements du mois d’avril ont commencé après que les forces irakiennes, tentant de contrôler une partie du camp, aient été attaquées avec des bombes incendiaires et des couteaux.

Mais Mohammad Mohadessine, représentant à Paris des résidents du camp,a déclaré dans un communiqué envoyé à Reuters que le compte-rendu de Ban sur l’incident « met manifestement à nu les mensonges de l’ambassadeur d’Irak ».

(traduit de l’original en anglais)