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Le Chef de l’ONU s’inquiète pour des Iraniens en Irak

Par Louis Charbonneau

 Reuters, 17 novembre – Le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a exprimé ses préoccupations concernant près de 3500 opposants iraniens vivant en exil en Irak et considérés comme terroristes par le gouvernement de Bagdad, qui veut les expulser.

Les Iraniens, qui comprennent des membres de l’opposition en exil de l’organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran, résident à camp Achraf, à 70 km au nord de Bagdad, depuis deux décennies.

Les forces américaines protègent les exilés depuis 2003, mais le gouvernement irakien les considèrent comme membres d’un groupe terroriste et veut les faire partir d’Irak, même s’il dit qu’il ne les renverra pas de force vers l’Iran.

Ban a cité une lettre la semaine dernière du Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme adressée au gouvernement irakien soulignant ses préoccupations au sujet des Iraniens du Camp Achraf.

La lettre « exhorte le gouvernement irakien à protéger les résidents d’Achraf d’une déportation forcée, d’une expulsion ou d’un rapatriement … et de s’abstenir de toute action qui mettrait en danger leur vie ou leur sécurité», a déclaré Ban.

En septembre un groupe nommé le Comité international de juristes en défense d’Achraf a dit que si l’armée américaine transférait le contrôle du camp à l’Irak, les Iraniens seraient en danger d’expulsion vers l’Iran par les éléments pro-chiites du gouvernement irakien.

L’Irak et les États-Unis ont signé un accord lundi exigeant de Washington de retirer ses forces d’ici la fin de 2011.

Un groupe d’exilés iraniens manifeste depuis des semaines devant l’édifice des Nations Unies à New York pour mettre en évidence le sort de la population du Camp Achraf.

Un porte-parole des manifestants, Nasser Rashid, a déclaré que les exilés de Camp Achraf craignent pour leur vie sous les Irakiens.

« Nos préoccupations sont renforcées par … les conditions de sécurité instables en Irak et l’infiltration considérable de Téhéran dans les forces de sécurité irakiennes», a-t-il dit.

Amnesty International a exhorté l’Irak et les États-Unis à traiter les membres du groupe d’opposants iranien, également connu sous le nom de Moudjahidin-e Khalq, comme des «personnes protégées» en vertu de la quatrième Convention de Genève, et de ne pas les expulser vers l’Iran.

Le pacte de 1949 interdit l’extradition ou le rapatriement forcé de personnes qui pourraient être soumises à la torture ou à la persécution.

L’organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran a commencé comme une opposition islamique de gauche au chah d’Iran mais a rompu avec des dignitaires religieux chiites qui ont pris le pouvoir après la révolution de 1979.

Téhéran a longtemps réclamé l’expulsion du groupe rebelle, qui est officiellement inscrit comme organisation terroriste dans la liste de l’Union européenne et des États-Unis.