jeudi, mars 28, 2024
AccueilActualitésActualités: Iran RésistanceLa France doit se rappeler ses grands principes fondateurs – Jean-Pierre Béquet

La France doit se rappeler ses grands principes fondateurs – Jean-Pierre Béquet

 CNRI – « Le CNRI et les organisations de résistance soient reconnues simplement pour ce qu'ils sont : un mouvement présentant une possibilité d'alternance dans un pays qui est l'une des dictatures les plus effroyables du monde aujourd'hui. Un pays qui menace l'équilibre du monde par, notamment, son programme d'armement nucléaire », a déclaré Jean-Pierre Béquet.

Le maire d’Auvers-sur-Oise s’exprimait dans un colloque à l’occasion du 30e anniversaire de la révolution antimonarchiste en Iran, organisé au Sénat le 11 février par le Comité français pour un Iran démocratique.

La réunion a été l’occasion de se pencher sur la terrible situation des droits de l’homme et de faire un tour d’horizon de la dictature religieuse et de la Résistance iranienne. Les orateurs ont insisté sur la nécessité de lever les restrictions qui pèsent encore sur la résistance, notamment de clore le dossier vide du 17 juin 2003 qui touche des opposants iraniens. Le maintien du dossier étant une des conséquences de la politique erronée de complaisance avec le régime des mollahs.

Voici des extraits de son intervention :

Je suis très heureux de me retrouver dans cette salle comme il y a deux ans lorsque le Comité français pour un Iran démocratique a été formé et auquel bien sûr j’ai adhéré aussitôt. Oui il est vrai que depuis 25 ans nous partageons un peu une partie de cette histoire, que ma ville a accueillie autour du Dr Radjavi, qui était un médecin cardiologue « terroriste » bien connu avant 1981. On a donc accueilli la résistance iranienne. Et surtout cette résistance a été protégée pendant plus de vingt ans par les forces de l'ordre des différents gouvernements.

Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle je me suis élevé dès le 17 juin 2003, tout de suite, lorsqu'il y a eu cette opération policière et médiatique dans ma ville. J'ai dit comment pourrait-on imaginer que ce soient des terroristes, ou comment les gouvernements aurait-il pu pendant 20 ans protéger des terroristes ? En posant la question, la réponse était je crois induite. Je me souviens d'ailleurs de la stupeur des forces de la gendarmerie locale qui me disaient : « vous vous rendez compte M. le Maire, jusqu'à ce mâtin on les protégeait et maintenant on nous dit que ce sont des terroristes, comment on va faire ? » C'était une opération médiatique, policière et financière !

Moi je me félicite d'abord de cette première belle victoire du 26 janvier 2009, elle est importante. Mais ce n'est qu'une étape évidemment. C'est très, très important d'être sorti de la liste des organisations terroristes. On était tous convaincus que c'était une première clé pour la suite. Mais évidemment ce n'est qu'une première. La deuxième étape c’est cette procédure – moi je n'ai jamais vu une procédure durer sept ou huit ans dans laquelle on interroge une fois ou deux au début et puis on n’interroge plus. S’ils étaient aussi dangereux, s'il y avait des faits aussi graves, évidemment  qu'on les convoquerait et qu'on convoquerait des témoins.

Quand on voit cela on se doute bien que c'est une procédure qui est faite pour cacher d'autres choses ou pour faire gagner du temps. Je pense que c'est ça, on gagne du temps, on mène comme ça des procédures totalement dilatoires.

Maintenant que cette première victoire est remportée, il faut qu’on se mobilise tous pour dire que ça suffit ! La justice doit maintenant rendre une décision définitive, qui a mon avis ne peut être qu'un non-lieu. De manière à ce que le CNRI et les organisations de résistance soient reconnues simplement pour ce qu'ils sont : un mouvement présentant une possibilité d'alternance dans un pays qui est l'une des dictatures les plus effroyables du monde aujourd'hui. Un pays qui menace l'équilibre du monde par, notamment, son programme d'armement nucléaire. S’il y arrive elle peut menacer toute une région du globe et donc l'équilibre fragile dans une région qui a déjà un équilibre plus que délicat. Donc il y a là des enjeux considérables.

Il y a eu cette mobilisation faite par les parlementaires, au Sénat, à l'Assemblée, dans tous les pays d'Europe, les maires aussi y ont contribué. On a signé un appel de 1150 maires en France. Je pense qu'on pourrait aller vers 30.000 maires, je pense que la quasi-totalité des maires pourraient se retrouver sur de valeurs simples : le respect des droits de l'homme, le respect de la démocratie et le respect de l'état de droit. Voilà ! C'est tout ce que nous demandons. Il ne s'agit pas d'approuver totalement un programme politique. Après, chacun a sa liberté de conscience et sa liberté d'appréciation. Mais là on est sur les fondamentaux de la république.

La France, qui est quand même un des berceaux des droits de l'homme, doit se rappeler ses grands principes fondateurs. Donc nous avons un travail à continuer, à mobiliser l'opinion, à veiller à ce que la justice en termine sur cette procédure rocambolesque. Il y a donc une opinion en France, en Europe et dans le monde à mobiliser. En tant que maire, je reste bien sûr très proche de mes voisins et amis. D'ailleurs, la population de ma ville l’a très bien compris. On est la ville de l'impressionnisme et non du terrorisme ! Nos hôtes se comportent extrêmement calmement, dans toutes les circonstances, je n'ai jamais noté le moindre terrorisme dans la ville, sinon celui du 17 juin, mais il est venu malheureusement de la police et pas des Iraniens.

Par mon simple témoignage, je veux dire que nous serons toujours aux côtés des droits de l'homme, toujours aux côtés de la résistance et toujours aux côtés des valeurs du droit.