CNRI – Lord Archer of Sandwell a pris part au débat du 9 février à la Chambre des Lords à Londres sur la situation en Iran la levée de la proscription qui frappe le principal mouvement de la Résistance iranienne, les Moudjahdine du peuple dIran :
Messieurs, je félicite également le noble Lord Hurd, pour avoir pris linitiative de ce débat qui tombe à point nommé et pour son introduction clairvoyante. Jespère que le noble Lord Phillips me pardonnera si je résiste cette fois-ci à la tentation de mengager dans un débat bilatéral avec lui. Si nos contributions semblent superficielles et quelque peu à bout de souffle, elles reflètent la petite part de temps qui nous a été impartie. Je ne me plains pas. La chambre des Lords peut se glorifier davoir une réserve dexpérience et dexpertise, elle peut se glorifier davoir tout, excepté du temps.
Il est inutile de discuter le fait que le gouvernement iranien cherche à se procurer du matériel et de léquipement pour le développement darmes nucléaires. Bien entendu, son objectif nest pas dobtenir de lénergie nucléaire civile, mais de terroriser, sinon dattaquer, dautres États souverains. Le président a fièrement annoncé son désir de voir Israël « rayé de la carte ». Ce nest pas le moment de discuter de lavenir du Traité de Non-prolifération nucléaire, bien que ce soit un plaisir, comme toujours, dêtre du même avis que la noble baronne Lady Williams à ce sujet. Il est vrai que ce régime serait sérieusement menacé, en particulier par les États voisins, si lIran venait à acquérir des armes nucléaires sans attirer la désapprobation manifeste de la communauté internationale.
Cependant, cette situation revêt un aspect encore plus grave. Une arme nucléaire entre les mains de lactuel gouvernement iranien nest pas simplement un cas de prolifération horizontale parmi les États normaux. Ce gouvernement est totalement indifférent à la vie humaine et soutient un réseau de terrorisme aussi bien au-delà quà lintérieur des frontières de lIrak. Je ne répèterai pas ce quont dit de manière aussi éloquente ma noble amie Lady Gould of Potternewton ainsi que le noble Lord Waddington, mais la situation des droits humains en Iran est tellement épouvantable que les organismes des droits humains des Nations Unies ont condamné le pays à 54 reprises, sans aucune réponse ni aucune amélioration.
Il nest pas facile de faire preuve de respect lorsquon nen ressent pas. Il ny a aucun avenir pour les négociations dapaisement avec un régime qui a à maintes reprises rompu ses engagements avant même que ses délégués naient le temps de rentrer chez eux. Le Conseil de Sécurité serait responsable dimposer des questions en vertu du chapitre 7 de la charte, mais nous connaissons tous la difficulté dimposer des sanctions à caractère non militaire. La réaction du conseil à une proposition dintervention militaire nest pas toujours rapide et sure. Une action non autorisée par la charte délivrerait un coup destructeur à la loi internationale, pour lequel le monde devrait subir les conséquences. Je suis daccord avec les nobles Lords qui ont développé ce point.
Il ny a pas de solutions simples, mais la solution la plus prometteuse de ce dilemme et la moins douloureuse pour le peuple dIran réside dans le peuple dIran lui-même. Il ny a aucun doute sur le fait que la majorité silencieuse désire un changement. Nous avons entendu mon noble ami Lord Temple-Morris ainsi que le très révérend prélat évêque de Rochester à ce sujet. Jai dit majorité silencieuse, mais bien sûr, elle ne lest pas tout le temps. Le gouvernement iranien reconnaît quen 2004, il y a eu 1300 manifestations en raison des restrictions économiques et culturelles imposées désormais aux Iraniens. Et ce, en dépit de la brutalité de la police et des sentences répressives.
Ce régime est instable dans les trois sens du terme. Les Iraniens recherchent un gouvernement quils puissent respecter. Celui-ci est à portée de main. Cest le Conseil National de la Résistance Iranienne qui a révélé en 1991 le programme nucléaire de lIran et qui a exposé en 2002 lexistence du site de Natanz. Le CNRI est depuis longtemps le fer de lance de la résistance au réseau du terrorisme mondial. Toute la résistance ne provient pas de lextérieur de lIran. Il existe à lintérieur de ses frontières des militants très courageux.
Il est tragique quen 1991, le gouvernement du Royaume-Uni ait inclus parmi les organisations terroristes un des groupes constituant le CNRI, lOMPI. Il a été le premier à condamner le régime, toutefois ses membres ont été catalogués de terroristes. Cette décision ainsi que la procédure qui a abouti à celle-ci ont beaucoup préoccupé les juristes et législateurs à travers le monde. Certains dentre eux ont exprimé cette inquiétude lors dun débat à la chambre des Lords le 37 mars 2001. Cela fait partie de lhistoire et je nai pas lintention de répéter aujourdhui ce quun grand nombre dentre vous ont dit maintes et maintes fois durant toutes ces années. Depuis que la décision dinclure lOMPI dans la liste a été prise, beaucoup de choses ont changé. Il na jamais été question, comme lancien ministre de lIntérieur, mon très honorable ami Jack Straw la bien fait comprendre, de menace contre le Royaume Uni. LOMPI na jamais usé de violence en dehors des frontières de lIran. Il est vrai que certains membres de lOMPI ont mené des opérations violentes en Iran. Je nexcuse pas un tel comportement, mais ces actes étaient minutieusement dirigés contre des individus qui pratiquaient la torture. Aucune autre personne na été mise en danger.
En juin 2001, lorganisation a complètement renoncé à la violence et je crois savoir que le gouvernement britannique en a été avisé. Le groupe a choisi la prohibition auto-imposée. Des enquêtes ont eu lieu et un grand nombre de juristes et dhommes politiques ont examiné la situation. En novembre, 500 juristes de 15 pays européens ont considéré que lOMPI ne devait pas paraître sur cette liste. Le noble et éminent Lord Slynn, a étudié la question et il est parvenu à la même conclusion. Le temps joue contre moi, mais ce dernier ma demandé de vous dire quil regrettait de ne pas être présent à ce débat où il aurait pris la parole, il avait malheureusement un engagement ailleurs. Si le CNRI pouvait mener ses activités sans les obstacles qui lui sont imposés par cette étiquette, et avec lassurance que sa répugnance pour ce régime est partagée par tout pays honnête en Europe, je crois que la solution à ce dilemme peut être trouvée à lintérieur de lIran, dans le peuple iranien.