vendredi, mars 29, 2024
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Un piratage révélateur de la déliquescence du régime des mollahs en Iran

Un piratage révélateur de la déliquescence du régime des mollahs en Iran

Contrairement à partout ailleurs dans le monde où le piratage est qualifié de cybercriminalité et participe à la désinformation et à la manipulation de l’opinion publique, il y a des incidents en Iran qui servent un but contraire.

Le 7 février, un cybergroupe iranien se faisant appeler Edalat-e Ali ( Justice de l’Imam Ali) a déclaré à RFERL (Radio Free Europe) qu’il avait piraté le système de réseau de surveillance de la prison Ghezel Hessar de Karaj et obtenu des preuves sur les crimes du régime iranien.

« Nous, Iraniens, nous sommes des prisonniers politiques de ce régime autoritaire, et nous allons transformer les cérémonies du Fajr (organisées par le régime sur 10 jours en Iran) en une période de reprise des manifestations à l’échelle nationale », a annoncé le groupe.

Edalat-e Ali a également publié des documents, notamment une liste de 1 846 manifestants arrêtés lors du soulèvement de novembre 2019 et de ce dont ils avaient été accusés. Ces personnes ont été emprisonnées et torturées pour des accusations telles que « trouble de l’ordre », « propagande contre le régime », « insulte aux dirigeants » du régime sur Internet, et « rassemblement et collusion dans l’intention d’agir contre la sécurité nationale ».

Beaucoup de ces personnes ont été condamnées à des peines allant d’un mois à 10 ans de prison, et un nombre considérable ont également été condamnées à la flagellation.

Par exemple, l’accusation portée contre l’un des détenus se lit comme suit : « Il est fréquemment apparu lors du rassemblement de la rue Pirouzi et a envoyé un texto à ses proches pour qu’ils se montrent ». Cette personne a été condamnée à un an de prison et 74 coups de fouet.

Une autre personne a été condamnée à un an de prison et 20 coups de fouet pour avoir garé une voiture en diagonale dans la zone où se déroulaient les troubles.

Le groupe a également soumis un document « très confidentiel » à Iran International, basé à Londres, qui montre que des responsables du pouvoir judiciaire discutaient des tribunaux internationaux qui qui se sont penchés sur les violations des droits de l’homme en Iran, faisant des suggestions sur la manière de contrecarrer ces tribunaux.

Se référant au Tribunal populaire d’Aban (Londres) et au tribunal suédois où le criminel Hamid Noury est jugé pour sa participation au massacre des prisonniers politiques en 1988, un responsable de l’appareil judiciaire de la province de Téhéran a fait quelques recommandations. L’un des documents récents, publié sous le thème « procès des droits de l’homme contre la République islamique d’Iran en Europe », a été signé le 15 novembre par Mir Mostafa Seyed Ashrafi, procureur adjoint et chef de la Cour internationale de justice de Téhéran.

Full report on widespread hack of Iran state-run TV and media

Vidéo : Rapport complet sur le piratage généralisé de la télévision et des médias d’État iraniens

Dans ce rapport, Seyyed Ashrafi s’adresse à Ali Al-Qasiemehr, procureur général de Téhéran, détaillant le déroulement des trois procès internationaux, qui se déroulent ou se sont déroulés à Londres, Stockholm et La Haye. Suite à ces explications, le procureur adjoint de Téhéran a présenté ses conclusions sur ces tribunaux dans la section « Résumé et recommandations », qui comprend neuf paragraphes, ainsi que des solutions sur la manière dont le régime devrait contrecarrer ces tribunaux.

Il a écrit que bien que ces tribunaux « n’aient qu’un aspect médiatique et manquent de la force exécutoire« , les « tribunaux européens semblent avoir ouvert la voie au procès et à la détention de responsables de la République islamique sur leur sol« .

Le document met également en évidence des mandats d’arrêt contre le président du régime iranien, Ebrahim Raïssi, hors d’Iran, accusé d’être impliqué dans le massacre de prisonniers politiques en 1988.

Ce responsable judiciaire a également qualifié l’Organisation Moudjahidine du Peuple d’Iran (MEK/OMPI) de l’un des « principaux directeurs » des protestations et révoltes en Iran.

Auparavant, le groupe Edalat-e Ali avait affirmé avoir piraté le réseau de surveillance de la prison d’Evine à Téhéran ainsi que Telewebion, un site Web de streaming de la télévision iranienne.

Les fuites de renseignements et la pénétration dans les centres de commandement et de contrôle les plus sensibles du régime deviennent la « nouvelle normalité ». Pendant des décennies, Téhéran a tenté de projeter sa force et sa domination absolue sur le pays en écrasant la dissidence dans les rues et en torturant des prisonniers politiques dans ses cachots.

Mais alors que la nation se tient debout pour affronter le régime et que la justice dans le monde libre commence à raviver le sens de «juridiction internationale», des preuves divulguées montrent que la peur change lentement mais sûrement de camps chez les mollahs.