mercredi, décembre 4, 2024
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Michèle Alliot-Marie à la conférence «Révolte en Iran, rôle des femmes et des jeunes et perspectives d’une République démocratique »

Michèle Alliot-Marie à la conférence « Révolte en Iran, rôle des femmes et des jeunes et perspectives d’une République démocratique »

Michèle Alliot-Marie a participé à une conférence intitulée « Révolte en Iran, rôle des femmes et des jeunes et perspectives d’une République démocratique ». La Conférence internationale de l’opposition démocratique iranienne, CNRI, à l’occasion du premier anniversaire du soulèvement national de septembre 2022, s’est tenue dans la capitale de l’Europe. Le 15 septembre des milliers d’Iraniens et les amis de la résistance se sont rassemblés à Bruxelles pour un grand rassemblement qui a vu d’ancien chefs d’Etat, de dirigeants politiques et de législateurs de différentes nations commémorer l’anniversaire sanglante du soulèvement de tout un peuple épris de liberté.

La Révolution démocratique iranienne a profondément ébranlé le pouvoir en place en Iran et a montré l’efficacité des unité de résistance en Iran. Intitulée « Révolte en Iran, rôle des femmes et des jeunes et perspectives d’une République démocratique », le rassemblement internationale visait à attirer l’attention de la communauté mondiale sur la nécessité impérieuse d’un changement de politique à l’égard du régime et à se tourner irréversiblement dans le camps du peuple iranien et la reconnaissance de son droits légitime, ainsi que de ses forces d’avant-garde, de recourir à la résistance pour défendre la souveraineté démocratique du peuple iranien et pour mettre à bas ses oppresseurs.

Dans son intervention, Michèle Alliot-Marie, ancienne ministre française des Affaires étrangères et de la Défense, a déclaré à la conférence en présence de Maryam Radjavi et d’autres intervenants éminents :

Merci à tous d’être là pour défendre ce que nous avons en commun, c’est à dire l’aspiration à la liberté, l’aspiration à l’égalité entre les hommes et les femmes, l’aspiration à la justice qui soit une vraie justice. L’aspiration à des régimes démocratiques. Oui, ensemble, nous partageons ces valeurs et c’est pourquoi nous sommes rassemblés autour de vous, chère Maryam Radjavi. Une fois de plus vous avez su réunir, après Paris, aujourd’hui à Bruxelles, celles et ceux qui pensent que jamais on ne doit baisser les bras quand ce sont les valeurs essentielles qui sont en jeu.

Alors aujourd’hui, aujourd’hui, ce n’est pas un anniversaire, mais un double anniversaire. D’abord, un anniversaire tragique, celui du décès de la jeune Mahsa Amini, assassinée dans les geôles du régime iranien. Et nous pensons à elle et notre cœur saigne en pensant à elle. Mais aujourd’hui, ce 15 septembre, c’est aussi un jour où est né l’espoir. Un jour qui a changé la vision que probablement nous autres, ici en Europe et aux États-Unis et dans bien d’autres pays, avions de ce qui se passait en Iran à travers la vague des manifestations qui a suivi le décès de Mahsa.

Et bien, on a aussi pris conscience que ce que vous disiez depuis finalement des années était vrai et non pas ce que la propagande disait.

On a pris conscience effectivement que malgré la répression, malgré les emprisonnements, malgré les assassinats, il existait une opposition. Peu nombreux sont ceux qui vous écoutait jusque-là. Depuis ce 16 septembre 2022, tous ont vu ce qu’il en était et cela a entraîné un changement d’attitude que nous constatons aujourd’hui et qui va aller en grandissant.

Certes, tous les démocrates soutiennent effectivement votre engagement personnel Maryam Radjavi autour des valeurs que vous avez toujours et avec fidélité et avec constance et avec détermination, défendu. Celles qui sont la base de la liberté, celles qui sont la base de la démocratie. Mais au nom de la non-ingérence, du fait du chantage sur les otages, du fait du pragmatisme diplomatique… nous sommes quelques uns à connaître ici et bien les faits.

Aujourd’hui, nous voyons que les choses sont en train de changer au niveau décisionnel. Récemment encore, plus de 380 parlementaires français, députés et sénateurs, dont des responsables des groupes politiques, ont pris une position très nette en faveur de l’opposition iranienne. Et comme vous le rappeliez très justement tout à l’heure, ils ont rejoint finalement l’accord des plus de 3500 membres des parlements ou des plus de 120 anciens chefs d’Etat et de gouvernement qui, effectivement soutiennent et ont décidé de soutenir publiquement les engagements qui étaient les vôtres.

Alors oui, le changement profond pour l’Iran, le changement de régime, il ne peut venir que des Iraniens. Nous en sommes tous d’accord et c’est d’ailleurs le principe de non-ingérence qui fait aussi partie des engagements diplomatiques.

Mais les Iraniens, qui ont le courage d’exprimer des valeurs que nous partageons, qui sont les nôtres, savent que désormais ils ne sont pas simplement entendus et crus, mais qu’ils sont également soutenus.

Nous vivons dans un monde où les valeurs de la démocratie sont de plus en plus menacées. Elles sont menacées chez vous, mais elles sont menacées dans un nombre de pays de plus en plus grand.

Et mesdames et messieurs, n’oublions jamais une chose : la liberté, la démocratie, l’égalité ne sont jamais acquises d’avance et elles ne sont jamais définitives et elles méritent que l’on se battent pour elles. Et elle mérite que l’on meure pour elle quand c’est nécessaire !

Nous, ici en Europe, nous avons la chance de vivre dans des pays où la liberté demeure, parce que d’autres se sont battus avant nous, ceux qui nous ont précédés, nos parents et d’autres récemment encore. Car il y a des pays en Europe même, où la notion de démocratie n’existait pas. Cela nous oblige, cela nous engage chacune et chacun d’entre nous. Je m’adresse aux Iraniens, mais je m’adresse aussi à tous ceux qui sont ici et qui sont devant moi. Nous avons une obligation et ne l’oublions jamais.

Toutes les libertés peuvent être menacées, la liberté d’expression, l’indépendance de la justice, la liberté de vote. Alors oui, vous, nos amis iraniens, vous avez le courage, vous et vos compatriotes, de vous exprimer malgré les risques qui sont encourus, malgré les risques qui concernent aussi leurs vies. Nous avons Mahsa Amini, mais n’oublions pas aussi récemment une journaliste emprisonnée simplement parce qu’elle était apparue la tête découverte. Ce sont des choses qui ne sont plus possible aujourd’hui.

Sa chance de pouvoir agir à égalité avec les hommes et en pleine liberté, nous devons aussi nous exprimer et nous devons aussi avancer en soutenant les valeurs que vous défendez. Nous soutenons nos valeurs. Nous avons le devoir de témoigner de ce que vous êtes parce que nous savons aussi que les institutions démocratiques, les gouvernements européens ne sont pas suffisamment fermes en la matière. Quand vous souffrez pour vos libertés, nous souffrons. Quand vous combattez pour vos libertés, nous combattons avec vous. Quand vous vaincre, nous vaincrons avec vous parce que ce sont les valeurs et la liberté qui ont vaincu.