samedi, décembre 7, 2024
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Iran : mécontentement généralisé face à la détérioration de l’économie et de la gouvernance

Iran : mécontentement généralisé face à la détérioration de l’économie et de la gouvernance

Des manifestations ont eu lieu le dimanche 24 novembre dans plusieurs villes iraniennes, exigeant des retraites plus élevées, de meilleures conditions de vie et la fin de la corruption systémique. Organisés par des retraités, des pensionnés et des travailleurs de différents secteurs, les rassemblements ont souligné la frustration croissante face à la détérioration de l’économie et de la gouvernance.

À Kashan, dans le centre de l’Iran, les propriétaires de magasins sont descendus dans la rue pour protester contre les pannes de courant qui perturbent les entreprises et les moyens de subsistance.

À Ispahan, dans le centre de l’Iran, des retraités de l’industrie sidérurgique se sont rassemblés pour exiger une augmentation des retraites et des services de base. Leurs chants, « Ils utilisent l’islam comme excuse pour ruiner la vie des gens », faisaient écho au mécontentement face à la corruption systémique.

À Kermanshah, dans l’ouest de l’Iran, les retraités de l’Organisation de la sécurité sociale se sont mobilisés pour réclamer des réformes économiques, dénonçant « des impôts illimités et des services désastreux ». De plus, des rapports tragiques ont été publiés à Kermanshah, où Parshang Qobad Zahir, mère d’un enfant, est décédée des suites de blessures infligées par les forces du régime alors qu’elle travaillait comme koulbar (porteuse transfrontalière). Sa mort, ainsi que l’arrestation de son père et de son frère, ont suscité une vive condamnation de la part des habitants et des organisations de défense des droits de l’homme.

À Ahvaz, dans le sud-ouest de l’Iran, les manifestations ont été généralisées, les retraités réclamant de meilleures conditions de vie sous le slogan « Le Majlis et le gouvernement oppriment le peuple ». Pendant ce temps, les travailleurs de la santé de l’hôpital Apadana protestaient contre les salaires impayés, attirant l’attention sur la dégradation des conditions dans les services publics.

À Shush, dans le sud-ouest de l’Iran, les retraités se sont mobilisés, affirmant leur détermination en scandant « Nous ne réclamerons nos droits que dans la rue ». Les revendications économiques ont dominé le discours.

Le 23 novembre, les forces de sécurité ont effectué une descente dans le quartier de Muradabad à Chabahar à 3 h 30 du matin, démolissant les maisons des habitants baloutches pauvres et laissant des familles sans abri. Cet incident fait suite à un incident similaire survenu le 3 octobre dans le village de Ramin, où des maisons ont également été détruites.

Un habitant a déploré : « J’ai emmené mes enfants à l’école et quand je suis rentré, ma maison avait disparu. Nous sommes innocents. Craignez Dieu. » Les militants ont condamné ces actions comme inhumaines, soulignant la discrimination systémique à l’encontre de la communauté baloutche, qui reste l’une des populations les plus marginalisées d’Iran.

À Shadegan, dans le sud-ouest de l’Iran, les aides-soignantes ont protesté contre les salaires au mérite non payés et les structures de rémunération injustes.

Les manifestations du 21 novembre ont mis en évidence un mécontentement croissant à l’échelle nationale, avec des manifestations dans plusieurs provinces. Les manifestations soulignent la dégradation de l’état de l’économie, de la gouvernance et des droits de l’homme du pays, des grèves du travail aux troubles sociaux.

À Ilam, dans l’ouest de l’Iran, les travailleurs licenciés de la société pétrochimique Arghavan ont organisé un sit-in continu aux côtés de leurs familles. Leur cri de ralliement, « Tant que cet arbre existe, le serpent existe aussi », symbolisait la corruption systémique qu’ils considèrent comme la cause de leurs difficultés.

À Shahrekord, dans le sud-ouest de l’Iran, les demandeurs de logement ont protesté contre les promesses non tenues et la mauvaise gestion présumée des fonds liés au Projet national de logement. La tentative du gouverneur de la province de s’adresser à la foule a été accueillie avec colère, les manifestants déclarant : « Battre les gens n’est pas la solution. »

À Bardsir, dans le sud-est de l’Iran, les habitants se sont opposés au détournement des eaux de la rivière Halilrud. Les manifestants ont accusé les entrepreneurs d’opérations non autorisées, notamment de forages sans permis environnemental ou consentement des propriétaires fonciers locaux. Les manifestants ont exprimé leur inquiétude quant aux conséquences écologiques et économiques du projet.

À Sowme’eh Sara, dans le nord de l’Iran, les employés de la société Apadana ont protesté contre les salaires impayés et le licenciement des travailleurs. L’entreprise, un important producteur d’huile de cuisine, a laissé ses employés dans une situation désespérée alors que l’inflation et l’instabilité économique s’aggravent.

A Asaluyeh, dans le sud de l’Iran, les ouvriers de la raffinerie de Parsian Sepehr se sont rassemblés pour protester contre les bas salaires, les installations inadéquates et l’absence de contrats de travail équitables. Malgré les protestations, la direction de l’entreprise est restée silencieuse.

A Kish, dans le sud de l’Iran, plus de 120 ouvriers de Kish Choob, une importante entreprise de transformation du bois, ont manifesté contre le non-paiement des salaires pendant trois mois et des primes de l’année dernière. Beaucoup de travailleurs, vivant loin de leurs familles, sont confrontés à de graves difficultés financières.

A Ispahan, dans le centre de l’Iran, un entrepreneur licencié de la société sidérurgique d’Ispahan s’est immolé par le feu dans un acte tragique de protestation contre son licenciement. L’auto-immolation est devenue un symbole déchirant du désespoir face aux politiques oppressives et à la mauvaise gestion économique du régime.

À Golbahar, dans le nord-est de l’Iran, les forces de sécurité ont tué un homme par balle et en ont blessé deux autres, les accusant de vol. Ce recours excessif à la force a suscité une condamnation généralisée de la part des organisations de défense des droits de l’homme, qui ont critiqué la « rébellion » du régime.