dimanche, avril 2, 2023
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Iran-Radjavi : « La liberté est la plus grande des valeurs, la défendre est un devoir pour tous »

ImageCNRI, 10 décembre – A l’occasion de la journée mondiale des droits de l’homme, une exposition a été organisée à Cergy-Pontoise dans le Val d’Oise. Parrainée par de nombreuses associations des droits de l’homme, elle retrae plus de vingt ans de violations des droits de l’homme en Iran. Ce projet a reçu le soutien du Maire de Cergy, M. Dominique Lefebvre.

Samedi soir, de nombreuses personnalités sont venues s’exprimer. C’est le maire de Cergy, Dominique Lefebvre qui a prononcé le discours d’ouverture, il était suivi par le Dr. Saleh Radjavi, représentant du CNRI en France et en Suisse, Me Patrick Baudouin, président d’honneur de la FIDH, Serge Lecalvez, membre du Bureau national de la LDH, Yolande Diallo, professeur de droit et ancienne haute fonctionnaire du Haut commissariat au droit de l’Homme de l’ONU à Genève, Christiane Perregaux, professeur à l’université de Genève, Krishna Ahooja Patel, ancienne présidente de la Ligue internationale des Femmes pour la paix et la Liberté, Yves Jean Gallas, vice-président du Mouvement de la Paix, Hans Kristian Neerskov, président du comité international Sakharov. Mme Danielle Mitterrand avait également envoyé un message.
Mme Maryam Radjavi, présidente de la République élue du CNRI, a adressé un message vidéo soulignant que depuis l’arrivée au pouvoir des mollahs, l’état de droit en Iran se résumait aux violations des droits de l’homme.

L’exposition durera jusqu’au 18 décembre au Carreau de Cergy et prévoit de nombreux débats et tables rondes les 11 et 12 décembre, ainsi que les 16, 17 et 18 décembre.
Nous vous proposons ci-dessous le message de Madame Radjavi à cette occasion :
Pour la 58e année de l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, permettez-moi de saluer René Cassin, éminent juriste français et tous ceux qui ont participé à ce document historique.
Ce que vous voyez aujourd’hui dans cette exposition, ne représente qu’une petite partie de la souffrance du peuple iranien depuis un quart de siècle : Depuis les adolescentes exécutées pour avoir distribué un tract politique jusqu’aux adolescentes poussées à la prostitution par des bande soutenu par le pouvoir.  Depuis les femmes et les hommes qui ont perdu la vie sous la torture pour la liberté, jusqu’aux femmes et aux hommes fouettés et lapidés sous des prétextes moraux.
L’Iran sous le régime des mollahs, compte plus de 170 formes de torture, 120.000 exécutions politiques, 500.000 prisonniers politiques torturés. Ce régime a été condamné 52 fois pour ses violations des droits de l’homme par l’ONU. Mais comme vous le voyez sur ces photos, une scène quotidienne en Iran, ce sont les exécutions publiques dans la rue.
Ici, permettez-moi de rappeler la mémoire du Professeur Kazem Radjavi, ce grand martyr des droits de l’homme en Iran, qui a été assassiné à Genève en 1990 par des terroristes envoyés d’Iran. Il a joué un rôle majeur pour dénoncer les crimes des mollahs. Un an avant sa mort, il avait déclaré : « Nous écrivons les droits de l’homme avec notre sang. » Je lui rends hommage, à lui et à tous les martyrs de la cause de la liberté et des droits de l’homme.
Depuis l’adoption de la déclaration universelle des droits de l’homme, des conventions, des pactes et des protocoles d’une grande valeur ont été rédigés. Malheureusement, il n’existe aucune garantie pour les faire appliquer. Les dictatures n’ont aucun engagement vis-à-vis de ces pactes. Comment peut-on attendre du régime des mollahs, dont la survie dépend de la répression, de respecter la Déclaration universelle des droits de l’homme ?
Ce qui est nécessaire pour garantir ce pacte, c’est le développement de la démocratie. Les Etats qui respecteront ces conventions, sont les Etats qui auront été élus de manière démocratique et qui sont responsables devant leur peuple et la communauté internationale.

Je pense qu’un obstacle majeur, c’est que les droits de l’homme n’ont pas trouvé leur place en politique. Au contraire, c’est la politique qui a fait un jouet des droits de l’homme. Je le dis sur la base d’une expérience concrète.
Dans mon pays, en Iran, ça fait des années que les droits de l’homme sont violés de manière systématique. En Iran, l’état de droit, ce sont les violations des droits de l’homme. Sous prétexte de l’islam et de différences culturelles et au nom de leur loi, ils rejettent le caractère universel de la déclaration. 
En 2002, l’Union européenne a passé un accord général avec le régime : en échange de contrats économiques importants, elle plaçait les Moudjahidine du peuple sur la liste du terrorisme, elle entamait un dialogue des droits de l’homme, et elle arrêtait les résolutions contre ce régime à la commission des droit de l’homme de l’ONU.  Ça devait, disait-on, améliorer la situation des droits de l’homme en Iran. Cette politique a conduit à une augmentation des échanges commerciaux, sans rien changer à la situation des droits de l’homme. Puis, elle a permis l’arrivée au pouvoir de la faction la plus fasciste du régime. Et cet été, la répression s’est aggravée avec la venue d’Ahmadinejad à la présidence.
Ces cinq derniers mois, il y a eu près de 200 exécutions et condamnations à mort. Selon la presse officielle, au mois d’octobre, un jeune de 23 ans a été abattu par un agent des forces de l’ordre pour avoir mangé en public pendant le Ramadan. Le même mois, une femme a été condamnée à 100 coups de fouet et à être lapidée. En novembre, un mineur a été condamné à mort pour un délit commis à l’âge de quinze ans. La dernière semaine de novembre, la presse a rapporté qu’un homme s’est fait amputé de la main droite et du pied gauche. C’est le résultat du dialogue des droits de l’homme.
Les mollahs ne voient pas dans la communauté internationale, la volonté de leur demander des comptes sur leurs crimes. C’est pourquoi, ils se sentent encouragés à augmenter la répression. Le problème en Iran avec la situation catastrophique des droits de l’homme ne vient pas d’un manque de connaissance ou d’un manque de mécanisme adapté.  Le peuple iranien est face à un régime pour qui  tuer, est  une  miséricorde.
Le dossier des violations graves et massives des droits de l’homme du régime des mollahs, doit être envoyé au Conseil de Sécurité de l’ONU.  Il faut juger les dirigeants de ce régime dans un tribunal international à cause de leurs crimes contre l’humanité.  La solution n’est pas un dialogue sur les techniques des droits de l’homme. L’Union européenne et la communauté internationale doivent conditionner leurs relations à la situation des droits de l’homme en Iran. Elles doivent cesser de soutenir le régime des mollahs. Elles doivent cesser leurs pressions sur la Résistance iranienne. De cette manière, la résistance pourra opérer un changement démocratique en Iran.
Le Conseil national de la Résistance iranienne, a officiellement annoncé dans son programme son adhésion à la Déclaration universelle des droits de l’homme et à la charte des Nations Unies.
Permettez-moi à ce propos d’annoncer, au nom de la résistance iranienne :
1- La liberté est la plus grande des valeurs, la défendre est un devoir pour tous.
2- Les droits de l’homme sont universels et indivisibles.

3- Le vote populaire est le seul critère de légitimité. Dans l’Iran de demain, tous les privilèges seront annulés et tous seront égaux devant la loi.

4- Notre programme pour l’Iran de demain, reconnaît officiellement le pluralisme politique, la liberté des partis et des associations.

5- Nous nous engageons à respecter les pactes et les conventions internationales, notamment « la Déclaration universelle des droits de l’homme », « le pacte international relatif aux droits civils et politiques », « la convention contre la torture» et « la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes »

6- Dans l’Iran libre de demain, nous défendrons l’abolition de la peine de mort et nous serons engagés dans ce sens.

7- Nous sommes convaincus de l’égalité totale entre les femmes et les hommes. Dans l’héritage, le témoignage, la garde des enfants, le divorce et toutes les affaires, les femmes et les hommes ont des droits égaux.

8- Nous sommes attachés à la protection de tous les droits fondamentaux. Dans le domaine juridique, le droit à la défense, la présomption d’innocence et une procédure équitable, sont nécessaires. Les châtiments cruels qui se font en abusant de l’islam et au nom de la charia, seront annulés.

J’ajoute également que l’islam est une religion de miséricorde et de tolérance. Les crimes des mollahs contre l’humanité n’ont aucun rapport avec l’islam.

Le peuple d’Iran et sa résistance sont déterminés à libérer leur pays de la dictature religieuse, et à instaurer la souveraineté populaire et la dignité
Dans cette voie, je vous appelle à l’aide, vous et tous ceux qui défendent la liberté, et les droits de l’homme. Je suis sûre qu’un jour, le peuple iranien pourra vivre dans un pays libéré qui respectera la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Je vous remercie.