Partout en Iran, les protestation et les grèves ouvrières se sont intensifiés, divers groupes sociaux exprimant leurs frustrations face aux difficultés économiques, aux conditions de travail inadéquates et à la répression par le régime. Du Nord-Est au Sud et dans les grandes villes, les gens s’organisent en réponse à un large éventail de problèmes, créant un climat de dissidence croissante.
À Mashhad, dans le nord-est de l’Iran, des conductrices de taxi se sont rassemblées pour un rassemblement de protestation, exigeant de meilleures conditions de travail, car les autorités auraient ignoré leurs griefs de longue date. Cette manifestation met en évidence l’agitation croissante parmi les femmes qui travaillent en Iran, qui sont confrontées à des défis importants dans divers secteurs.
Pendant ce temps, à Shiraz, dans le sud de l’Iran, les infirmières de l’hôpital Namazi ont poursuivi leurs grèves, réitérant leurs appels à de meilleurs salaires et à de meilleures conditions de travail. Les manifestations incessantes des infirmières soulignent les conditions difficiles auxquelles sont confrontés les travailleurs de la santé dans tout le pays, en particulier à la lumière de la hausse de l’inflation et des tensions économiques.
Dans la capitale Téhéran, plusieurs manifestations ont eu lieu le 9 novembre. Un groupe de travailleurs contractuels « à casquette jaune » s’est rassemblé devant le ministère de l’Énergie, protestant contre les violations des droits du travail et les conditions contractuelles. En outre, des étudiants de la faculté des sciences sociales de l’université de Téhéran ont organisé une manifestation contre la présence sur le campus d’Hamid Noury, gardien de prison condamné et complice du massacre de 1988, reflétant un mécontentement plus large à l’égard des politiques du régime et des personnalités éminentes qui lui sont associées.
November 9—Mashhad, northeast Iran
Female taxi drivers hold protest rally as the government ignores their demands for better working conditions.#IranProtests pic.twitter.com/kG7yg9HzFp— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 9 novembre 2024
La ville de Dezful, dans la province du Khouzistan, au sud-ouest du pays, a également été le théâtre de manifestations, les déposants de l’institution financière Golbaran se rassemblant, exprimant leur colère face aux engagements financiers non respectés. De nombreux Iraniens, déjà aux prises avec l’inflation, ont subi de graves revers en raison de la mauvaise gestion économique et des pratiques financières non réglementées.
Le 8 novembre, plus de 120 organisations étudiantes et de la société civile ont publié une déclaration commune appelant à la résistance nationale et à des manifestations organisées. Leur déclaration souligne que la seule façon de sortir de la crise actuelle est de lutter collectivement. « Le chemin du salut réside dans la lutte collective organisée et dans notre résistance », déclare la déclaration, exhortant les citoyens de toutes les villes et de tous les quartiers à continuer de s’organiser pour défier les tactiques de répression du gouvernement.
La déclaration prône la poursuite des « grèves générales », les décrivant comme « non seulement une réponse à l’oppression mais aussi une stratégie vitale pour contrer la machine de guerre et l’appareil répressif de la République islamique ». Elle appelle les sympathisants internationaux, notamment les « Iraniens épris de liberté à l’étranger » et diverses organisations mondiales, à intensifier leurs efforts pour obtenir un soutien mondial et un boycott du régime « d’apartheid sexuel et belliciste ».
November 9—Shiraz, southern Iran
Nurses of Namazi hospital continue strikes and protests, reiterating their demands for higher wages and better working conditions.#IranProtests pic.twitter.com/r3tNLNaxhu— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 9 novembre 2024
Dans le complexe gazier de Pars Sud, dans le sud de l’Iran, les travailleurs de la raffinerie, dont les manifestations ont commencé début août, continuent de faire grève, exigeant des pratiques salariales équitables et l’application de classifications du travail conformément aux accords préalables avec le ministère du Pétrole. Selon Alireza Mir Ghafari, chef du syndicat provincial des travailleurs, ces manifestations ont été maintenues de manière à éviter tout impact sur la production, mais aucune réponse n’a été reçue des autorités régionales ou nationales.
À Chabahar, dans la province du Sistan-Baloutchistan, les forces de l’État ont continué de démolir les maisons résidentielles des citoyens baloutches à Muradabad. Cette démolition, en cours depuis le 1er novembre, a laissé de nombreuses familles sans abri. Les habitants ont exprimé leur frustration, accusant les autorités d’utiliser la force pour déplacer les citoyens iraniens sans proposer de solutions de logement alternatives.
Des rapports en provenance de la région du Kurdistan, dans le nord-ouest de l’Iran, font état d’une répression violente contre les transporteurs de marchandises kurdes, connus sous le nom de « kulbars ». Les 2 et 5 novembre, trois kulbars ont été blessés par des tirs des forces de l’État le long des frontières près de Nosud et Qandil. Selon des sources des droits de l’homme, au moins 270 kulbars ont été tués ou blessés en 2024, beaucoup lors de détours forcés à travers un terrain montagneux dangereux pour éviter les patrouilles frontalières. Ces individus, qui travaillent souvent dans des conditions difficiles, empruntent des itinéraires périlleux pour gagner leur vie, ce qui souligne le désespoir économique auquel sont confrontés de nombreux Iraniens.
PMOI Resistance Units in Zahedan continue anti-regime protests, stressing their determination to bring freedom and democracy to Iran.#Iran #PMOI pic.twitter.com/MpiQGr9tTA
— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 9 novembre 2024
Zahedan, une ville centrale de la province du Sistan-et-Baloutchistan, au sud-est du pays, reste un point de convergence du sentiment anti-régime, avec des manifestations menées par des membres de l’Organisation des Moudjahidines du peuple d’Iran (OMPI) et des unités de résistance locales. Ces manifestations continuent de mettre en avant l’appel à la liberté et à la démocratie, les citoyens de ces régions exprimant leur opposition aux politiques du régime.