vendredi, mars 29, 2024
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Médias iraniens : Les protestations sont la braise sous les cendres de la révolte

En raison des olitiques néfastes du régime, les médias officiels avertissent les responsables d’un prochain soulèvement avec la crise sociale et économique croissante en Iran. Ces avertissements surviennent quelques jours après le soulèvement dans la province du Sistan-Baloutchistan, dans le sud-est de l’Iran.

« On a pu compter de nombreux événements au cours desquels le gouvernement Rohani a refusé d’agir. Cet échec n’a eu pour conséquence que le désespoir dans la société. Au lieu de nous demander si nous devons critiquer le gouvernement ou non, nous devrions réfléchir, dans le contexte de la frustration de la population, sur les conséquences à long terme des développements politiques et sociaux à l’avenir », a écrit le quotidien officiel Ebtekar mercredi. L’article d’Ebtekar répond aux propos du président du régime, Hassan Rohani, concernant le récent soulèvement dans la province du Sistan-Baloutchistan.

Des protestations ont éclaté au Sistan-Baloutchistan le 22 février, après que les Gardiens de la révolution (pasdaran) ont abattu plusieurs pauvres porteurs de carburant. Alors que les forces de sécurité du régime ont continué à réprimer la population, Rohani, en tant que plus haut responsable de l’exécutif du régime, n’a versé que des larmes de crocodile pour les porteurs connus sous le nom de Soukthbar et de Koulbar.

« Kolbari et Sokhtbari ne sont pas des activités digne des gens et du pays. Ces phénomènes ont de graves conséquences économiques et sociales », a-t-il déclaré mardi, sans offrir de solution aux difficultés de la population.

Le soulèvement dans la province du Sistan-Baloutchistan, qui a commencé dans la ville de Saravan, avec la population qui a rapidement pris d’assaut les centres de répression, a montré l’esprit de résistance dans la société. Le régime a imposé un black-out d’Internet dans la province pour empêcher que les nouvelles des manifestations ne se répandent dans tout l’Iran.

« La crise de Saravan est une blessure et cet incident a permis que le peuple puisse comprendre les réalités et les problèmes de cette région », a écrit le quotidien officiel Mostaghel mardi.

« Les incidents amers de Saravan n’ont pas été oubliés, mais aucune information n’a été diffusée. La raison en est le black-out d’Internet dans la région et la censure des médias. L’amertume de l’affaire est qu’il semble que nous soyons habitués à cette méthode, et nous avons accepté d’ignorer ainsi toute crise. Ces méthodes transforment toute protestation et tout conflit social en une braise sous les cendres. Avec un regard compatissant, [le régime] devrait s’inquiéter du jour où il s’embrasera », ajoute l’article de Mostaghel, soulignant que les mesures répressives du régime ne fonctionnent plus pour étouffer la société.

« Ces incidents soulignent un manque d’attention à l’égard de ces régions qui ont des conditions géopolitiques complexes. Le manque d’attention à l’égard de ces régions, qui présentent une sensibilité géopolitique particulière, entraîne un mécontentement social, qui a de graves conséquences pour le [régime]. Entre autres choses, elles provoquent un fossé entre le peuple et le gouvernement et mine la sécurité de l’Etat », a écrit le média officiel Aftab-e Yazd.

Les protestations sont « une bombe à retardement sous la peau de la société ». Personne ne sait quand elle explosera, mais ces dangers sont plus dévastateurs qu’une attaque par une force étrangère « , a écrit le journal Jahan-e Sanat le 28 février.