mercredi, mars 19, 2025
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Manifestations en Iran : des retraités, des professionnels de la santé et des habitants protestent dans plusieurs villes

Manifestations en Iran : des retraités, des professionnels de la santé et des habitants protestent dans plusieurs villes
Des retraités de Suse, dans le sud de l’Iran, ont manifesté le 9 février 2025

Ces derniers jours, des manifestations ont eu lieu par notamment des retraités, des professionnels de la santé, des victimes de fraude et des habitants en colère en Iran. Ils sont descendus dans la rue pour exprimer leurs griefs et éclamer de meilleurs salaires, de meilleures conditions de vie et la fin de la corruption et de l’oppression du gouvernement. De Téhéran à Chabahar, les gens manifestent une frustration croissante face aux difficultés économiques, aux démolitions de logements et à la répression de l’État. Les forces de sécurité ont réagi par des mesures de répression, mais la persistance de ces manifestations reflète une vague croissante de mécontentement public.

Le 9 février, des retraités de l’Organisation de la sécurité sociale de Téhéran, la capitale du pays, ont organisé un rassemblement de protestation devant les bureaux de l’organisation, exigeant des retraites plus élevées et de meilleures conditions de vie. Le même jour, des retraités du Fonds de l’acier et des mines d’Ispahan, dans la province d’Ispahan (centre de l’Iran), ont organisé une manifestation, soulignant des préoccupations économiques similaires. En outre, des retraités de l’Organisation de la sécurité sociale se sont rassemblés à Ahvaz, dans la province du Khouzistan (sud-ouest de l’Iran), et à Shush, dans la province du Khouzistan, pour réclamer une juste compensation et le soutien du gouvernement.

Le 8 février, à Chabahar, dans la province du Sistan-et-Baloutchistan (sud-est de l’Iran), les forces de sécurité ont lancé une attaque dans le district de Muradabad, démolissant les murs de plusieurs maisons en construction. Les habitants ont condamné la destruction, soulignant qu’ils avaient construit leurs maisons avec d’immenses difficultés financières et se retrouvaient désormais sans abri. Simultanément, à Sib et Suran, dans la province du Sistan-Baloutchistan, les forces de sécurité ont perquisitionné les domiciles des habitants baloutches et tiré sur les porteurs de carburant, intensifiant la répression dans la région.

Le 7 février, le personnel médical de l’hôpital Shohada de Lordegan, dans la province de Chaharmahal et Bakhtiari (ouest de l’Iran) s’est rassemblé pour protester contre les mauvaises conditions de travail et les retards de paiement des salaires. Les infirmières ont exprimé leur frustration avec des slogans tels que « L’absence d’une infirmière fera s’effondrer le système ». Les travailleurs de la santé ont fréquemment protesté ces derniers mois contre les bas salaires, les arriérés de salaire et l’insécurité de l’emploi, qui ont poussé de nombreux travailleurs à quitter le pays.

Le 6 février, les victimes de fraudes foncières se sont rassemblées devant le bâtiment du parlement à Téhéran en scandant « Criez, criez contre cette oppression ». Simultanément, les victimes du scandale financier Cryptoland ont organisé une manifestation dans la ville, protestant contre l’inaction du gouvernement concernant leurs investissements perdus. Ils scandaient : « Assez de promesses, nos tables sont vides » et « Depuis trois ans que nous courons, tout ce que nous entendons, ce sont des mensonges ».

Dans le même temps, les forces de police de Téhéran ont annoncé la saisie d’une demi-tonne de feux d’artifice illégaux sur le marché central de la ville, affirmant que les articles étaient destinés à être distribués avant le traditionnel festival du feu (Chaharshanbe Suri). Le régime iranien a intensifié sa répression plusieurs semaines avant le festival, craignant que les rassemblements publics de masse ne se transforment en manifestations antigouvernementales. Chaharshanbe Suri, qui est devenu un symbole de défiance, devrait une fois de plus être une occasion majeure pour les gens d’exprimer leur désaccord.

Les manifestations de ces derniers jours mettent en évidence l’aggravation de la crise économique, la répression croissante de l’État et le mécontentement généralisé des Iraniens. Avec des manifestations dans plusieurs provinces, la frustration envers le gouvernement continue de croître. Alors que des personnes d’horizons et de professions différents descendent dans la rue, la réponse des autorités reste centrée sur la répression et la répression plutôt que sur la réponse aux griefs de la population. Toutefois, la persistance de ces manifestations indique que le mécontentement est loin de s’atténuer et que les troubles risquent de se poursuivre dans les semaines à venir.