
Le pillage systématique des richesses nationales et la mauvaise gestion flagrante du régime iranien ont plongé une génération de retraités, autrefois piliers de la classe professionnelle du pays, dans une situation difficile sans précédent. Ces personnes, qui ont consacré leur vie au service du pays, se retrouvent aujourd’hui abandonnées, luttant pour subvenir à leurs besoins fondamentaux, leurs retraites s’évaporant sous l’effet d’une inflation galopante et leur accès aux services essentiels comme les soins de santé se réduisant.
La situation critique des retraités iraniens témoigne cruellement de la précarité d’un régime qui privilégie sa propre survie et ses pratiques corrompues au bien-être de ses citoyens, démantelant ainsi la classe moyenne et plongeant des millions de personnes dans la pauvreté absolue.
Caisses publiques vides
Une combinaison dévastatrice de politiques économiques erronées, notamment de la part du Fonds de pension de l’État, d’un manque de planification actualisée et d’une gestion inefficace a conduit à la situation désastreuse actuelle des fonds de pension iraniens.
Cette mauvaise gestion n’est pas accidentelle, mais un comportement récurrent qui a infligé « de profondes blessures à la population faible et impuissante des retraités de l’État », un processus néfaste qui, de manière alarmante, « se poursuit avec une grande intensité », selon Abdolreza Jahanmardi, ancien professeur d’université et militant retraité, dans une interview accordée à l’agence de presse publique ILNA.
Un exemple flagrant de cette malversation est le défaut de versement des fonds issus de la vente des actions de South Aluminum au Fonds de pension de l’État. Comme l’a reconnu Ahmad Bigdeli, représentant de Khodabandeh au douzième parlement, 9 000 milliards de tomans issus de cette vente devaient être affectés aux paiements de péréquation 2022-2023 et aux autres dettes impayées dues aux retraités de l’État.
May 4—Isfahan, central Iran
Retirees of the steel and mining industry resume weekly protest rallies to reiterate demands for higher pensions and basic needs.
Protesters chant, "We're fed up with this injustice"#IranProtestspic.twitter.com/W2iIHH5Sc3— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 4 mai 2025
Ces fonds étaient spécifiquement destinés à couvrir les arriérés, notamment 20 mois de paiements impayés liés à un décret de réparation de 15 % pour 200 000 retraités du ministère de la Santé et des facultés de médecine. Ces paiements cruciaux sont retardés depuis quatre ans. Jahanmardi pose avec émotion la question suivante : « Pourquoi l’argent de la vente des actions de South Aluminum n’a-t-il pas été versé au Fonds de pension de l’État ? Où sont passés ces fonds et dans quelles poches ont-ils atterri ?!» La question est lourde de sens, révélant directement la corruption systémique au sein du régime.
Justice retardée et soins de santé refusés
La mauvaise gestion du régime va au-delà du manque de fonds et se traduit par une défaillance systématique dans la gestion des droits fondamentaux. Les retraités du ministère de la Santé ont subi un retard de quatre ans dans la publication de leurs décrets de classification de 28 ans de service, une grave erreur administrative résultant d’une « mauvaise gestion ». De plus, les paiements impayés d’un groupe de retraités antérieurs à 2017, notamment pour les droits liés à leur participation à la guerre en Irak, sont retardés de plus de quatre ans, mettant en évidence une crise profonde dans le traitement et le versement des cotisations dues.
L’accès aux soins de santé, un droit fondamental, est également devenu une source de profonde détresse. Jahanmardi identifie le « traitement » comme l’un des « problèmes fondamentaux des retraités de l’État ». Il pointe du doigt le contrat d’assurance complémentaire désastreux, attribué à une compagnie qui, selon les enquêtes d’experts retraités, a fait l’objet de plus de 2 200 plaintes.
Protests sweep Iran as retirees, workers, and traders rally in multiple cities https://t.co/PgqNytlfqO
— People's Mojahedin Organization of Iran (PMOI/MEK) (@Mojahedineng) 21 avril 2025
Ce contrat se caractérise par « un plafond tarifaire très bas, des services inefficaces et des franchises onéreuses », entraînant une baisse significative du niveau des services médicaux pour les retraités. Ces contrats inefficaces ont de facto invalidé l’article 85 relatif à l’assurance complémentaire des retraités, le laissant « dans les limbes et oublié ». Comble de malheur, le remboursement des demandes d’assurance complémentaire en 2025 est retardé d’une année entière.
Une bataille perdue contre l’inflation
Les tentatives dérisoires du régime pour ajuster les retraites sont largement insuffisantes face à l’hyperinflation. En 2024, les paiements dus pour la première phase de péréquation des retraites, qui auraient dû couvrir huit mois, n’ont toujours pas été effectués. De plus, selon le rapport de l’ILNA, la direction du fonds de pension a rejeté les recommandations d’experts retraités qui réclamaient une révision de la « méthode de calcul de péréquation défectueuse », une méthode qui entraîne une perte d’au moins 1 à 2 millions de tomans par mois pour les retraités de l’État.
La prétendue « augmentation annuelle des salaires » des retraités de l’État, y compris ceux des facultés de médecine, n’a été que de 20 % cette année. Ce chiffre est une cruelle plaisanterie face à la réalité d’une « inflation de 100 %, voire plus, sur les produits de première nécessité », comme l’affirme Jahanmardi. Il décrit cette augmentation de 20 % comme « une somme quasiment nulle », qui ne fait qu’aggraver la crise des moyens de subsistance. »
La situation financière s’est tellement dégradée qu’un employé qui pourrait aisément s’en occuper ne peut plus se permettre de payer.