lundi, novembre 10, 2025
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Les pannes de courant en Iran déclenchent des manifestations nationales et des slogans de « à bas Khamenei »

Les pannes de courant en Iran déclenchent des manifestations nationales et des slogans de « à bas Khamenei »
Les habitants se rassemblent devant le gouvernorat pour protester contre les coupures d’électricité et d’eau constantes, le 21 août à Chiraz.

Un été fulgurant de défaillances institutionnelles a poussé le peuple iranien à bout, avec des coupures d’électricité et d’eau paralysantes qui ont déclenché une nouvelle vague de protestations à l’échelle nationale. Ce qui a commencé comme des manifestations contre la mauvaise gestion flagrante des services publics de base par le régime s’est rapidement transformé en une contestation politique directe de la dictature cléricale, avec des slogans « Liberté » et « à bas Khamenei » résonnant de Chiraz à Téhéran.

Le dernier point d’éclair a éclaté le soir du jeudi 21 août 2025, lorsque des milliers de citoyens en colère de Chiraz sont descendus dans les rues, se rassemblant devant le bureau du gouverneur du Fars. Leurs slogans ont percé l’obscurité des coupures de courant, ciblant non seulement la crise immédiate, mais aussi la cause profonde : le régime lui-même. Les cris de « Liberté, liberté, liberté » et « Les Iraniens mourront, mais n’accepteront pas l’humiliation » se sont mêlés à la mélodie puissante et unificatrice de l’hymne national, « Ô Iran, ô précieuse patrie », chanté à l’unisson par la foule immense.

Un front d’opposition qui s’élargit
La colère légitime observée à Chiraz n’est pas un événement isolé, mais le reflet d’une crise nationale. Le même soir, les habitants de Kazerun sont descendus dans la rue, les femmes jouant un rôle de premier plan dans les manifestations contre les coupures incessantes d’eau et d’électricité. Leur slogan unanime : « Eau, électricité, notre droit indéniable ! » s’est accompagnée d’un avertissement sévère aux autorités : les futurs rassemblements seraient bien plus importants si la situation n’était pas résolue. Pendant ce temps, à Ispahan, des agriculteurs ont organisé leur propre rassemblement de protestation devant l’office régional des eaux, dénonçant la mauvaise gestion qui a dévasté leurs moyens de subsistance.

Ces manifestations s’inscrivent dans un mouvement plus large et en cours. À Téhéran, la capitale, des citoyens rebelles ont scandé des slogans anti-régime sur leurs toits la nuit, criant « Mort à Khamenei » le 21 août. Des manifestations similaires ont été signalées ces derniers jours dans un nombre croissant de villes, notamment Kermanshah, Arak, Saveh, Kashan, Karaj, Zahedan et Eslamshahr, témoignant de l’ampleur nationale du mécontentement populaire.

Des difficultés au soulèvement : les slogans racontent l’histoire
L’évolution des slogans des manifestants révèle un net glissement de la revendication de services de base vers un changement fondamental de régime. Si le déclencheur initial a été l’absence d’électricité et d’eau, les slogans populaires ont rapidement identifié la source de leur souffrance.

À Chiraz et Kermanshah, comme à Téhéran, la cible politique ultime était désignée par le slogan « Mort à Khamenei ». De plus, les manifestants de Chiraz ont rejeté sans équivoque la politique étrangère coûteuse et expansionniste du régime en scandant : « Ni Gaza, ni le Liban, ma vie pour l’Iran ». Ce slogan est devenu un symbole des soulèvements populaires, exprimant le désir de la population que les ressources nationales soient investies sur le territoire national, et non gaspillées par des intermédiaires étrangers. Ce mélange de revendications économiques et de revendications politiques témoigne d’une compréhension approfondie, au sein de la population, du fait que ses souffrances sont la conséquence directe des priorités corrompues du régime.

Échos des soulèvements passés
Le récent soulèvement de Chiraz revêt une signification historique, rappelant le rôle moteur de la ville dans les grandes manifestations nationales de novembre 2019. À l’époque comme aujourd’hui, les habitants de Chiraz ont été parmi les premiers à se soulever contre la corruption et l’oppression du régime. Le régime a réagi par une répression sanglante, mais les événements d’aujourd’hui prouvent que l’esprit de résistance ne s’est jamais éteint. Cette même ville est une fois de plus le théâtre de l’expression de la colère accumulée par la population, prouvant que la répression brutale n’a pas réussi à consolider le pouvoir du régime.

En réponse à ces manifestations courageuses, Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne, a salué le courage du peuple de Chiraz. Elle a déclaré : « Tant que ce régime criminel et pillard sera au pouvoir, ni l’eau, ni l’électricité, ni les autres besoins fondamentaux de la population ne seront assurés. La liberté est la clé pour résoudre tous les problèmes de l’Iran. Le peuple iranien n’aura de cesse que de se libérer de la tyrannie des exécutions, des pillages et des massacres, et d’accéder à la liberté. »

Ses propos résument la réalité du terrain. Les manifestations qui se propagent en Iran ne se limitent plus à la défaillance des infrastructures; elles constituent une puissante condamnation d’un système défaillant. Le peuple iranien a clairement fait savoir qu’il comprenait que les lumières vacillantes et les robinets secs étaient les symptômes d’un mal politique profond. Leur remède, scandé courageusement dans les rues, est Le renversement de la théocratie et l’établissement d’une république libre et démocratique.