jeudi, mars 28, 2024
AccueilActualitésActualités: Droits humainsIran : le régime scélérat exécute deux arabes Ahvazi après les avoir...

Iran : le régime scélérat exécute deux arabes Ahvazi après les avoir torturés pour faire de faux aveux

Iran : le régime scélérat exécute deux arabes Ahvazi après les avoir torturés pour faire de faux aveux

Par Mansoureh Galestan

Le régime des mollahs a exécuté deux membres de la minorité arabe Ahvazi qui s’opposaient au régime.

Abdullah Karmollah Chab et Ghassem Abdullah, de la minorité arabe Ahvazi d’Iran, ont été exécutés à la prison de Fajr, dans la ville de Dezful, au sud-ouest du pays, selon les médias officiels.

Ils ont été exécutés le dimanche 4 août 2019 après des mois de torture au cours desquels ils ont été contraints de faire de faux aveux.

L’agence de presse officielle IRNA a déclaré dimanche que les deux hommes avaient été condamnés pour « inimitié contre Dieu » (moharebeh) dans le cadre d’une attaque armée en octobre 2015, qui a fait deux morts. Les hommes, cependant, avaient nié toute implication dans l’attaque.

Leurs avocats ont déclaré qu’il n’y avait pas de preuves les reliant à l’agression et ont relevé des incohérences entre les « aveux » qui ont conduit à leur condamnation et les récits des témoins oculaires présents sur les lieux du crime.

Le 19 octobre 2015, les deux hommes ont été arrêtés par le ministère iranien du Renseignement et de la Sécurité (VEVAK) et placés en isolement cellulaire dans un lieu inconnu pendant six mois. Depuis lors, ils ont lors été transférés dans plusieurs centres de détention différents. Ils ont eu un accès extrêmement limité à leur famille à travers des appels téléphoniques irréguliers et à une seule visite.

Le 9 avril 2019, ils ont été transférés dans un centre de détention du VEVAK dans la province de Hamedan, où ils se sont vu refuser l’accès à leur famille.

Durant son incarcération, Abdallah a dit à sa famille que les bourreaux du régime l’avaient soumis à des tortures physiques et psychologiques, notamment en le pendant à l’envers par les jambes, le frappant et le soumettant à des exécutions simulées, lui disant qu’ils l’enterreraient dans une tombe sans épitaphe dans un « cimetière sans pancarte ».

Pendant trois jours, il a dit à sa famille que les bourreaux du régime l’avaient réveillé en lui mettant un sac sur la tête comme s’ils allaient l’emmener pour l’exécuter, lui disant que s’il faisait des aveux, il ne serait pas exécuté. Il a rejeté ces tentatives de chantage, soutenant qu’il était innocent et qu’il n’avait commis aucun crime.

Le troisième jour, il a entendu un des bourreaux dire : « Laisse-le partir. S’il avait quelque chose à avouer, il l’aurait déjà fait. »

Les deux hommes ont été empêchés de choisir eux-mêmes des avocats, même pendant leur procès lorsqu’ils étaient représentés par un avocat commis d’office.

Lors de leur procès devant le tribunal révolutionnaire d’Ahvaz le 22 juin 2016, ils auraient ôté certains de leurs vêtements pour montrer au tribunal des marques de torture sur leur corps.

Toutefois, aucune enquête n’a été ordonnée. La Cour suprême de Téhéran a, par la suite, annulé la déclaration de culpabilité et la sentence en raison de l’absence de preuves et d’enquêtes entachées d’irrégularités et a ordonné un nouveau procès. Le 6 juillet 2017, ils ont été à nouveau condamnés à mort.

En mai 2019, Amnesty International a exhorté le régime iranien à « les libérer à moins qu’il n’y ait suffisamment de preuves, non obtenues sous la torture ou d’autres mauvais traitements, pour les inculper d’une infraction pénale reconnaissable » et « leur accorder un procès équitable, sans recours à la peine de mort ».