jeudi, novembre 30, 2023
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Iran : le 4 novembre, une journée clé dans le soulèvement populaire contre les mollahs

CNRI – Le mercredi 4 novembre, les Iraniens vont à nouveau braver l'interdit et descendre dans les rues contre le guide suprême l'ayatollah Khamenei, son régime et son président Ahmadinejad.

Le gouvernement a pris de nombreuses mesures notamment en direction de la presse pour qu'elle ne couvre pas l'événement. Les autorités multiplient les mises en garde afin d'éviter que la manifestation officielle de demain ne tourne à la contestation.

Pourquoi le 4 novembre revêt-il une si grande importance ?

Le 4 novembre est connue en Iran comme "la journée des lycéens".

Historique
4 novembre 1978: Pendant l'insurrection antimonarchique, les lycéens qui manifestent ce jour-là se dirigent vers l'université de Téhéran. L'armée fait feu sur ces milliers de lycéens et d'étudiants. Des dizaines de manifestants sont tués et blessés. Il s'agit d'un tournant dans la révolte qui va entrainer la chute du chah; elle devient la journée de solidarité entre les lycéens et les étudiants.

4 novembre 1979: A l'instigation de Khomeiny, "les étudiants de la ligne de l'imam" prennent d'assaut l'ambassade américaine à Téhéran. 52 diplomates américains et des employés de l'ambassade sont retenus en otage pendant 444 jours. Depuis, chaque année, le régime organise des manifestations officielles devant l'ancienne ambassade américaine.

4 novembre 1986: Le scandale de l'Irangate éclate. Lors de la manifestation pour l'anniversaire de la prise de l'ambassade des Etats-Unis, Ali Akbar Hachemi Rafsandjani (alors Président du Parlement) révèle les relations secrètes américano-iraniennes. L'affaire prend aussi le nom d'Iran-Contras.

4 novembre 2009: Cette année, cet anniversaire se déroule dans un contexte particulier après la présidentielle de juin; la population utilisant toutes les manifestations officielles pour les retourner contre le pouvoir.

C'est ainsi que malgré une répression féroce, cela fait cinq mois que les Iraniens réussissent à court-circuiter les plans du régime. On se rappelle du 18 septembre, journée de Qods (Jérusalem) quand des millions de personnes sont descendues dans les rues pour manifester contre la théocratie. Entre temps, les contestations sporadiques n'ont pas cessé dans les universités, des quartiers de la capitale ou en  province. Les revendications se radicalisent. Désormais c'est la totalité du régime qui est pris pour cible.
  
Depuis plusieurs semaines, les réseaux sociaux sur internet, les réseaux classiques d'opposition et les affichages clandestins appellent à faire du 4 novembre une journée d'opposition au pouvoir (ci-joint une affiche du réseau de la résistance que l'on peut trouver sur les murs des villes).
Tweeter, Facebook et les blogs participent pleinement à l'organisation des rassemblements et des manifestations.

La rentrée universitaire:
La réouverture des universités a joué un rôle déterminant dans la poursuite du soulèvement populaire.

Depuis le 21 septembre, le régime a essayé de sévir par des arrestations dans les facultés et des centaines d'étudiants ont été exclus des cours.

Pour contrer la manifestation, le ministère du Renseignement (le Vevak) a essayé de propager des mots d'ordre de diversion, certains réseaux téléguidés par le VEVAK essaient de promouvoir le slogan « Mort à personne» pour cette journée. Il cherche à tout pris à éviter les « Mort au dictateur", "Mort à Khamenei," et "Mort à Ahmadinejad" qui sont largement répandus.

Les autorités redoutent ce 4 novembre qu'elles prévoient "infernal" par rapport au 18 septembre. La présence des lycéens et des étudiants va radicaliser le mouvement. 

Au cours de ces derniers jours, la plupart des murs de Téhéran ont été recouverts de slogans hostiles au pouvoir et qui appellent à des rassemblements. On peut les voir aussi dans les cabines téléphoniques, sur les passerelles, etc…
 
Certains slogans diffusés dès maintenant sont les suivants :
• Indépendance, Liberté, République iranienne
• travailleur, professeur, étudiant, bravo pour votre solidarité
• Mort au dictateur
• Pour résoudre cette crise, un référendum sur le régime
• Libérez les prisonniers politiques
• Tous unis, n'ayons pas peur
• La torture et le viol ne servent plus à rien
• Confessions et tortures ne servent plus à rien
• je mourrai, mais je reprendrai l'Iran