vendredi, mars 29, 2024
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Quelles sont les intentions de l’Iran ?

Par Robin Wright 

The Washington Post, 11 septembre –  "Sur une note moins encourageante, aucun de nous au début de l’année année n’a apprécié  le degré d’intervention de l’Iran en Irak, ce qui nous inquiète le plus, à nous et aux dirigeants irakiens … Il est de plus en plus clair pour la coalition et les leaders irakiens que l’Iran, avec l’aide de cette Force Qods, cherche à transformer les groupes spéciaux irakiens en [une] force semblable au Hezbollah pour servir ses intérêts et mener une guerre par procuration contre l’Etat irakien et les forces de la coalition en Irak."

– Général David H. Petraeus

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La Maison Blanche n’avait pas prévu l’Iran comme rival en Irak. En effet, la chute de Saddam Hussein avait été considérée à l’origine comme un facteur potentiel pour aiguillonner aussi un changement en Iran. Aujourd’hui, cependant, même les critiques de la politique américaine sont d’accord avec l’analyse de Petraeus et  de l’ambassadeur Ryan C. Crocker comme quoi Washington et Téhéran rivalisent pour imposer leur l’influence en Irak et dans la région.

"Sur les activités de l’Iran, ils ont probablement raison. Nous ne voyons que la pointe de l’iceberg et du problème", a dit Bruce Riedel, un ancien responsable de la CIA, du Conseil de Sécurité nationale et du Pentagone qui s’est opposé à la guerre et au renforcement des troupes.

"Ce qui est frappant dans ce qu’ils disent aujourd’hui, comparé aux discussions des Etats-Unis et de l’Iran il y a cinq ans sur l’Afghanistan, c’est que nous traitons avec un gouvernement iranien qui estime que le vent le pousse et que l’Amérique recule au Moyen-Orient – et l’Iran veut nous pousser si fermement au moment où nous partirons, que nous ne penserons plus jamais à une autre intervention sur le terrain dans le Golfe et certainement pas en Iran", a dit Riedel.

La décision de l’administration de Bush de tenir les premiers pourparlers bilatéraux officiels avec l’Iran en presque trois décennies n’a pas aidé. Par contraste avec la coopération de l’Iran lors de la transition après la chute des Taliban en 2001, les trois sessions tenues à Bagdad entre Crocker et sa contrepartie iranienne ont été un fiasco. Les expéditions d’armes de l’Iran et son intervention ont tout simplement augmenté, disent des sources arabes et européennes.

Cependant la description de Petraeus est trop simpliste, a dit Ray Takeyh du Conseil des Relations étrangères. "Ce ne sont pas les Iraniens qui veulent se battre contre l’Etat irakien. Ils sont probablement satisfaits de la domination chiite de l’Etat irakien", a-t-il dit. "Ces groupes de [chi’ites irakiens] ne cherchent pas non plus à être des agents iraniens … C’est beaucoup plus un donner pour un rendu."