L’armée syrienne a lancé une opération militaire de grande envergure pour chasser les agents du Hezbollah, soutenus par le régime iranien, des zones frontalières stratégiques proches du Liban, marquant une escalade significative des tensions entre Damas et les forces pro-régime iranien. Selon plusieurs sources, dont Al Arabiya et Sky News Arabia, les affrontements ont fait des victimes des deux côtés et ont renforcé la coordination sécuritaire syro-libanaise contre le Hezbollah.
Les forces militaires syriennes sont engagées dans de violents affrontements avec les combattants du Hezbollah dans la ville de Hosh Al-Sayyid Ali, une ville frontalière stratégique contrôlée par le Hezbollah depuis 2013. Al Arabiya a rapporté que l’armée syrienne a lancé une campagne soutenue d’artillerie et de missiles ciblant les positions du Hezbollah dans la région. Un responsable du ministère syrien de la Défense a déclaré aux médias d’État que Damas cherchait à « reprendre totalement la ville » et à sécuriser la frontière contre les opérations du Hezbollah, notamment la contrebande et le trafic d’armes.
Sky News Arabia a cité un responsable du ministère syrien de la Défense, confirmant que l’armée syrienne travaille en étroite collaboration avec les forces libanaises pour sécuriser la frontière. L’armée libanaise a également riposté aux attaques du Hezbollah, indiquant que les actions agressives du groupe provoquent des frictions, même avec ses anciens alliés au Liban. « Nos forces ont reçu l’ordre de riposter à toute attaque depuis le territoire syrien », a déclaré une source militaire libanaise.
Selon certaines informations, des agents du Hezbollah auraient tenté de repousser les forces syriennes en lançant des tirs de roquettes sur des positions de l’armée syrienne près de Homs. En réponse, les forces syriennes ont intensifié leurs attaques, forçant le Hezbollah à se retirer de plusieurs zones. Selon Sky News Arabia, le Hezbollah a subi d’importantes pertes, des sources faisant état d’au moins 12 combattants du Hezbollah et 8 soldats syriens tués dans les combats en cours.
Les récents affrontements entre les forces gouvernementales syriennes et les agents du Hezbollah le long de la frontière libano-syrienne marquent un changement radical dans la position de la Syrie face à l’influence iranienne. Le Hezbollah, longtemps considéré comme le principal mandataire militaire du régime iranien dans la région, a joué un rôle déterminant dans l’extension de l’influence de Téhéran dans des zones stratégiques en Syrie. Cependant, la nouvelle administration syrienne, dirigée par le président Ahmed al-Sharaa, remet activement en cause cette dynamique. Les responsables syriens ont exprimé leur détermination à « rétablir le contrôle total » des frontières nationales et à mettre fin aux opérations non autorisées du Hezbollah, signe d’une volonté de reconquérir sa souveraineté et de réduire les interférences extérieures.
Cette évolution remet directement en cause les ambitions régionales du régime clérical. La perte potentielle des positions stratégiques du Hezbollah en Syrie entraverait considérablement les efforts de Téhéran pour maintenir son soi-disant « Axe de la Résistance » face à ses adversaires occidentaux et arabes. De plus, des revers militaires du Hezbollah pourraient enhardir l’opposition au Liban, affaiblissant ainsi l’influence de l’Iran dans le pays.
L’évolution de la situation révèle des fractures croissantes au sein de l’alliance dirigée par le régime en Iran, Damas privilégiant les intérêts nationaux au détriment du programme expansionniste de Téhéran. Face à la pression militaire des forces syriennes et libanaises, le Hezbollah se retrouve de plus en plus isolé, ce qui pourrait signaler un déclin de la domination incontrôlée de Téhéran en Syrie.