À cause de la discrimination et les négligences des responsables du ministère de la Santé du régime iranien, de nombreuses infirmières se retrouvent sans emploi malgré leur diplôme. Certains travaillent pour d’autres sociétés ou enseignent dans les écoles pour des salaires inférieurs à celui d’infirmier et certains doivent quitter le pays pour trouver un emploi.
Mohammad Sharifi-Moghadam, le secrétaire général de l’ordre des infirmières en Iran, a déclaré dans une interview avec l’agence de presse officielle ILNA le 30 mai : « Partout dans le monde, il existe des avantages pour ce type de travail stressant. Une des raisons pour lesquelles les infirmières iraniennes décident de quitter le pays pour travailler à l’étranger, malgré le fait d’être loin de ses proches est qu’ils ne reçoivent pas l’attention qu’ils méritent ici. »
Sharifi-Moghadam a ajouté : « Ce qui met en colère les infirmières, c’est la discrimination. Lorsque les infirmières sont soumises à une telle discrimination, ils préfèrent démissionner et rester chez eux. C’est pourquoi le nombre d’infirmières qui ont démissionné est plus élevé que celui des infirmières ayant quitté le pays. »
Le secrétaire général de l’ordre des infirmières en Iran souligne le fait qu’infirmer est un travail difficile et dangereux, car les infirmières sont constamment au contact des patients. Il a affirmé : « De nombreux infirmières ont été frappés par des proches des patients l’année dernière, avec beaucoup d’entre eux qui se sont retrouvés avec le nez, les côtes ou le cou fracturé. De plus, dans 85 pour cent des cas, les infirmières ont déjà subi des insultes ou on leur a déjà manqué de respect.
« Ces dernières années, certains infirmières ont été contaminés par des maladies comme la tuberculose, le HIV et des hépatites alors qu’ils prenaient soin des patients, car le manque de personnel dans les hôpitaux a mené au non-respect des mesures de sécurité. »
La différence de salaire entre les infirmières et les médecins en Iran n’est pas comparable avec le reste du monde.
Soulignant qu’il n’existe pas de chiffre exact concernant les infirmières immigrants, Sharifi-Moghadam a affirmé : « Les infirmières essaient d’émigrer via différentes voies, parfois grâce à des agences de recrutement pour trouver un travail à l’étranger. Les chiffres disponibles sont ceux concernant les infirmières qui émigrent via l’organisation des infirmières du pays. Par ailleurs, les infirmières qui émigrent dans les États du Golfe persique ou en Turquie n’ont pas besoin de recevoir de confirmation de la part de l’organisation des infirmières du pays, ce qui a mené à une augmentation du nombre d’infirmières émigrant ces dernières années. »
Sharifi-Moghadam a déclaré : « Il n’existe pas de chiffre exact concernant le nombre d’infirmières émigrant dans d’autres pays. On peut cependant estimer approximativement le nombre d’infirmières qui ont quitté le pays de différentes manières chaque année à mille personnes, notamment à cause de la négligence des responsables du ministère de la Santé. »
« Les infirmières dans d’autres pays ont un salaire décent et on respecte leur position sociale. De plus, le système de santé dans de nombreux pays fonctionne en équipe. Alors que les infirmières dans notre pays travaillent dans un système dans lequel ils reçoivent le plus de travail, mais l’argent par ailleurs. »
« Aucun autre pays dans le monde n’a une telle différence de salaire entre les acteurs du système de santé que dans le nôtre. Il n’y a pas beaucoup de différence de salaire entre les médecins et les infirmières ailleurs qu’en Iran. En Arabie Saoudite, par exemple, les médecins gagnent seulement 1,5 fois plus que les infirmières. Alors qu’en Iran, les médecins gagnent de 60, 70 à 100 fois plus que les infirmières. »