
Alors que la date butoir d’octobre 2025 pour l’activation du mécanisme de rétablissement de la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations Unies approche, le régime iranien est de plus en plus désespéré, recourant aux menaces, à la tromperie et aux manœuvres diplomatiques pour tenter d’empêcher le rétablissement complet des sanctions internationales. Face à la pression croissante de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et des puissances occidentales, Téhéran tente de gagner du temps tout en proférant des menaces voilées d’escalade nucléaire et de déstabilisation régionale.
La menace de l’Iran de se retirer du TNP
Les responsables iraniens ont ouvertement menacé de se retirer du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) si le mécanisme de rétablissement était déclenché. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Esmail Baghaei, a averti lors d’une conférence de presse le 20 janvier que si les puissances occidentales invoquaient le mécanisme, l’Iran n’aurait aucune justification pour rester dans le TNP. « Notre réponse sera proportionnelle et réciproque », a-t-il déclaré, signalant une escalade dramatique en cas de rétablissement des sanctions.
#Iranian Regime’s Posturing During Grossi’s Visit Aims to Avert IAEA Resolution Amid Snapback Mechanism Fearshttps://t.co/EnhA42z2EV
— NCRI-FAC (@iran_policy) 17 novembre 2024
Cette position a été reprise par la Commission de sécurité nationale du Parlement iranien, qui, selon le journal Kayhan, a discuté de la possibilité de se retirer du TNP en guise de mesure de rétorsion. Cette menace souligne l’inquiétude croissante de Téhéran face à l’effondrement potentiel de sa stratégie nucléaire et à la réimposition de sanctions paralysantes.
Les tentatives de Téhéran pour gagner du temps par la diplomatie
Tout en proférant des menaces, Téhéran poursuit simultanément des manœuvres diplomatiques pour retarder toute action définitive contre son programme nucléaire. Le quotidien contrôlé par l’État Shargh Daily a rapporté que l’Iran espère « gagner du temps » en reportant le rapport complet de l’AIEA sur ses activités nucléaires, ce qui lui donnerait une dernière occasion de négocier avant le déclenchement des sanctions. Les analystes cités dans l’article ont averti que l’Iran s’approche rapidement d’un « point de non-retour » à moins qu’un compromis diplomatique de dernière minute ne soit trouvé.
Le journal pro-régime Ebtekar News a également décrit la stratégie de Téhéran, suggérant une « relance limitée » temporaire du JCPOA comme moyen de désamorcer les tensions et de retarder les mesures punitives. Cela impliquerait des engagements à court terme de la part de l’Iran en échange d’un report de la décision de retour à l’ordre initial, ce qui donnerait effectivement au régime plus de temps pour faire avancer son programme nucléaire tout en évitant de graves conséquences.
Le défi croissant de l’Iran à l’AIEA
Dans le même temps, l’Iran a intensifié son obstruction aux efforts de surveillance de l’AIEA. Dans une démarche condamnée par l’UE et les États-Unis, Téhéran a récemment bloqué la désignation de quatre inspecteurs expérimentés supplémentaires de l’AIEA, limitant encore davantage la surveillance de l’agence. L’AIEA a averti à plusieurs reprises que l’accumulation continue d’uranium hautement enrichi par le régime et l’installation de centrifugeuses avancées posent des risques de prolifération importants sans « justification civile crédible ».
Le refus de l’Iran de coopérer avec l’agence a été souligné dans la dernière déclaration de l’UE au Conseil des gouverneurs de l’AIEA, qui a qualifié les avancées nucléaires de l’Iran de « profondément préoccupantes » et a réitéré que l’Iran est le seul État non doté d’armes nucléaires à produire et stocker systématiquement de l’uranium hautement enrichi. Le rapport a également confirmé que l’Iran produit une quantité importante d’uranium enrichi à 60 % par mois, une quantité qui pourrait potentiellement être détournée pour la production d’armes nucléaires.
Les médias soutenus par le régime véhiculent un récit de la faiblesse de l’Occident
Le désespoir du régime iranien se reflète également dans ses médias d’État, qui ont adopté une position agressive à l’égard des puissances occidentales. L’agence de presse Tasnim, affiliée au CGRI, a affirmé que « les pays du E3 (la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni) ne sont pas en mesure d’activer le mécanisme de retour à la normale ». Cet argument reflète les tentatives de Téhéran de saper la crédibilité du mécanisme malgré sa validité juridique en vertu de la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU.
The Iranian regime not only refuses to cooperate with the agency but also actively disrupts its verification processes.
the initial step to prevent a terrorist and belligerent regime from acquiring an atomic bomb is to activate the snapback mechanism and ensure the full… pic.twitter.com/5wcJ1PkPJ4— Maryam Rajavi (@Maryam_Rajavi) 1 décembre 2023
Pendant ce temps, le Shargh Daily a spéculé que le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, pourrait bientôt effectuer une nouvelle visite en Iran dans un dernier effort pour négocier un accord avant la prochaine réunion du Conseil des gouverneurs. L’article avertit que si aucun accord n’est trouvé, « l’été 2025 pourrait être le théâtre de l’une des crises diplomatiques les plus graves concernant le programme nucléaire iranien ».
Un régime à court d’options
À quelques mois de la date limite de retour à la normale, les dirigeants iraniens sont confrontés à un ensemble d’options de plus en plus restreint. Ses menaces de quitter le TNP, d’entraver les inspections de l’AIEA et de provoquer des crises diplomatiques indiquent toutes que le régime est à court d’influence. Cependant, ces tactiques risquent également d’aliéner davantage des alliés potentiels tels que la Chine tout en renforçant la détermination européenne et américaine à demander des comptes à Téhéran.
Malgré ses fanfaronnades, les dirigeants iraniens semblent reconnaître le danger auquel ils sont confrontés Des rapports provenant de l’intérieur du régime reconnaissent que sans une percée diplomatique de dernière minute, le mécanisme de retour à la normale sera activé, déclenchant une nouvelle vague de sanctions.

