La crise de l’eau qui s’aggrave en Iran continue de susciter des inquiétudes parmi les experts et les citoyens. Alors que 57 % des barrages du pays sont presque vides et que les affaissements de terrain augmentent à Téhéran, la crise présente de graves risques pour les infrastructures, l’agriculture et la vie quotidienne. La situation a entraîné une frustration croissante au sein de la population, car la mauvaise gestion du gouvernement et les facteurs environnementaux aggravent les pénuries d’eau.
Mehdi Pirhadi, membre du conseil municipal de Téhéran, a récemment révélé qu’une lettre confidentielle avait été envoyée aux chefs des trois branches du gouvernement iranien, les avertissant d’un grave affaissement de terrain dans la capitale. Téhéran, qui compte plus de 15 millions d’habitants, connaît un affaissement annuel du sol de 31 centimètres, un rythme qui pourrait entraîner des risques structurels importants au fil du temps.
Pirhadi a souligné les conséquences potentielles : « Si l’affaissement continue à ce rythme, les infrastructures, y compris les routes, les bâtiments et les services publics souterrains, pourraient être confrontées à de graves difficultés. » Les experts avertissent qu’une négligence supplémentaire pourrait entraîner une augmentation des coûts de réparation et des perturbations des services essentiels.
#Land subsidence in #Iran poses a grave threat to our infrastructure, agriculture, and #water resources. 6/https://t.co/dLSr2iGjK7
— NCRI-FAC (@iran_policy) 5 juin 2023
La crise de l’eau en Iran s’étend au-delà de la capitale. Dans la province du Khorasan du Nord, 77 % des barrages sont vides et les précipitations ont chuté de 37 % par rapport à l’année dernière. Dans tout le pays, les précipitations ont diminué de 33 %, contribuant à des pénuries d’eau qui affectent à la fois les communautés urbaines et rurales.
Les responsables de la société iranienne de gestion des ressources en eau ont noté que la baisse continue du niveau des réservoirs pourrait conduire à un rationnement de l’eau dans certaines régions. Les barrages alimentant Téhéran, tels que Lar, Latiyan, Mamloo et Karaj, ont signalé des niveaux d’eau considérablement plus bas, ce qui suscite des inquiétudes quant à la disponibilité future de l’eau.
Alors que les responsables citent la sécheresse et le changement climatique comme principaux facteurs, les experts environnementaux ont souligné que des problèmes tels que l’extraction excessive des eaux souterraines, l’utilisation inefficace de l’eau dans l’agriculture et les infrastructures obsolètes contribuaient à la crise. Les rapports sur les coupures d’eau et la réduction de la pression à Téhéran et dans d’autres villes ont encore accru l’inquiétude du public quant à la gestion des ressources en eau par le gouvernement.
Les pénuries d’eau pourraient contribuer aux tensions sociales et économiques. Ces dernières années, les manifestations contre la gestion de l’eau dans des provinces comme le Khouzistan et Ispahan ont montré que les communautés confrontées à une pénurie d’eau prolongée pouvaient être source de troubles. L’incapacité du régime iranien à donner la priorité à des politiques durables en matière d’eau, son historique de projets d’infrastructures corrompus et le manque de transparence dans la gestion des ressources ont aggravé la crise.
L’Iran est de plus en plus sujet à des troubles à mesure que la dégradation de l’environnement et les difficultés économiques convergent. L’incapacité du régime à résoudre ces problèmes systémiques alimente le ressentiment de la population, la pénurie d’eau rejoignant désormais la liste des griefs qui poussent les citoyens à protester. En fin de compte, une crise qui menace la survie de la population mettra inévitablement en danger la survie du régime lui-même.