mercredi, novembre 13, 2024
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Iran : un responsable poursuivit pour avoir annoncé des ventes record de confiseries après la mort de Raïssi


L’écriture sur la boîte : « Ce qui est bien avec la mort d’Ebrahim Raïssi, c’est que justice est rendue aux opprimés. »

Le régime iranien a engagé des poursuites pénales contre Ali Bahremand, chef du Syndicat des confiseurs de Téhéran, suite à son rapport faisant état d’une augmentation significative des ventes de pâtisseries au cours de la semaine suivant la mort du président des mollahs Ebrahim Raïssi. Selon le journal public Saham News, Bahremand a été convoqué devant un tribunal et brièvement détenu après avoir fourni des données statistiques montrant une augmentation de 58 % des ventes de pâtisseries entre le 19 et le 25 mai, coïncidant avec la période où Raïssi et d’autres nervis sont morts dans un accident d’hélicoptère.

Bahremand, pour sa défense, a déclaré : « Je n’avais aucune arrière-pensée. En tant que chef du syndicat, il est de mon devoir de communiquer les chiffres de ventes hebdomadaires sur la base des données collectées auprès de toutes les confiseries de Téhéran. Mais compte tenu des circonstances, le rapport de cette semaine aurait peut-être pu être retenu. »

Le bureau du procureur de Téhéran a fait valoir que le moment choisi pour publier le rapport de Bahremand, qui mettait en évidence une augmentation notable des ventes pendant le deuil national, était perçu comme une célébration inappropriée de la tragédie. Malgré les nombreux événements de deuil organisés par l’État et les efforts de mobilisation visant à attirer les foules pour les funérailles de Raïssi, les informations indiquent que de nombreux Iraniens se sont livrés à l’achat de pâtisseries et à des activités de célébration, ce qui révèle l’état de l’opinion publique.

Des sources gouvernementales ont confirmé que les autorités avaient proféré des menaces sur les réseaux sociaux, menaçant de poursuites judiciaires contre toute personne manifestant sa joie suite à l’accident d’hélicoptère. Le procureur a interprété le rapport statistique de Bahremand comme une célébration, ce qui a conduit à sa convocation immédiate au tribunal et à son arrestation.

En réfléchissant à la réaction du grand public, Bahremand a noté : « Pendant six ans, nos ventes ont stagné en raison de l’inflation, des sanctions et de la dévaluation de la monnaie. Ce n’est que pendant le Nouvel An perse que nous avons constaté de légères améliorations. Cependant, du 19 au 25 mai, il y a eu une hausse des ventes sans précédent de 58 %, ce que mes collègues d’autres villes ont également signalé.»

Le tribunal a programmé la prochaine audience pour l’affaire Bahremand pour lundi, soulevant d’autres questions sur la position du régime en matière d’expression publique et le décalage apparent entre la représentation de l’unité nationale par l’État et l’opinion publique réelle.

Parallèlement, le guide suprême Ali Khamenei a affirmé que le régime restait stable et a promis des élections rapides pour pourvoir aux postes vacants. Cependant, pour un régime qui perçoit la joie de ses citoyens comme une menace à la sécurité nationale, de telles affirmations de stabilité semblent tirées par les cheveux.