lundi, novembre 17, 2025
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Iran – La division se creuse à Téhéran au sujet du GAFI

La division se creuse à Téhéran au sujet du GAFI

Par  Hamideh Taati

Les luttes intestines du régime de Téhéran au sujet du projet de loi lié aux exigences du Groupe d’action financière sur le blanchiment de capitaux (GAFI) avaient déjà atteint des niveaux inquiétants avant que le Département d’État américain n’inscrive le Corps des gardiens de la révolution islamique (pasdaran) sur sa liste des organisations terroristes étrangères (FTO).

Aujourd’hui, les différends ont atteint un niveau beaucoup plus grave et l’adoption de ce projet de loi représente une décision qui aura un impact sur la structure actuelle du pouvoir et les relations internationales de l’Iran.

Depuis plusieurs mois, deux projets de loi qui doivent être adoptés pour que l’Iran adhère au GAFI et bénéficie de tous les avantages économiques qui en découlent, font l’aller-retour entre le Majlis (Parlement des mollahs), le Conseil des gardiens et le Conseil de discernement. Mais le Régime semble coincé à la croisée des chemins, sans savoir dans quel sens aller.

Le site web officiel Etemad a écrit que la saga est devenue une véritable « odyssée tortueuse » mêlée de « controverses politiques et d’interprétations » au point où le GAFI même a été oublié.

Amir-Hossein Ghazizadeh Hashemi, membre du conseil d’administration du Parlement, s’est attaqué aux défenseurs du GAFI : « Aujourd’hui, les voix pro-occidentales qui ont demandé l’approbation des quatre projets de loi et l’adhésion aux conventions de Palerme et des CFT, ont dû se rendre compte du fait que les opposants à ces projets de loi étaient réalistes et avaient une meilleure compréhension de la véritable nature de la communauté internationale. Mais les pro-occidentaux, par l’illusion et l’optimisme, ont presque conduit le pays dans le piège de l’Occident. »

Parallèlement, Laya Joneydi, adjointe aux affaires juridiques d’Hassan Rohani, est également préoccupée par le fait que la question est devenue polarisante : « Tout le monde, notamment les médias, le gouvernement, le Majlis (Parlement des mollahs) et le Conseil de discernement, devraient contribuer à maintenir le débat sur le GAFI à un niveau professionnel et non politique. S’ils rendent la discussion trop politique, il se peut que la question soit influencée par les humeurs quotidiennes, ce qui entraînerait une décision négative. »

Interrogée sur l’impact que la désignation des pasdaran en tant qu’organisation terroriste, elle a déclaré que cela ne changerait pas la politique du gouvernement, qui est d’adopter les projets de loi.

Toutefois, l’ancien ambassadeur de l’Iran en Italie, Abolfazl Zohrehvand, a rejeté l’idée qu’il n’y avait aucun lien entre le GAFI et l’inscription sur liste noire des pasdaran.Il a déclaré : « Ces deux questions sont très liées. Si nous tombons dans le piège de la lutte contre le financement du terrorisme (CFT), du GAFI et des projets de loi de Palerme, les États-Unis auront des raisons juridiques de demander à d’autres pays de coopérer avec elle. » Il a attaqué Rohani, qu’il a qualifié de « représentant de l’Occident ».
Or, il n’y a pas de modérés au sein du régime et tout le monde travaille dans l’intérêt du Guide Suprême.