jeudi, mars 28, 2024
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Un expert de l’ONU demande une enquête sur le massacre de 1988 en Iran et sur le rôle de Raïssi

Quelques jours après le simulacre d’élection présidentielle du régime iranien, les appels à tenir le nouveau président des mollahs, Ebrahim Raïssi, responsable de son implication dans les violations des Droits Humains se sont amplifiés. Ces appels ont atteint un nouveau point lorsque M. Javaid Rahman, le Rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’Homme en Iran, a demandé une enquête internationale sur le massacre des prisonniers politiques en 1988 et le rôle de Raïssi dans ce crime contre l’Humanité.

Selon Reuters, « le Rapporteur spécial de l’ONU sur les Droits de l’Homme en Iran a demandé une enquête indépendante sur les allégations d’exécution par l’État de milliers de prisonniers politiques en 1988 », et sur le rôle joué par « Ebrahim Raïssi en tant que procureur adjoint de Téhéran. »

« Javaid Rahman, dans une interview accordée à Reuters lundi, a déclaré qu’au fil des ans, son bureau avait recueilli des témoignages et des preuves. Il était prêt à les partager si le Conseil des droits de l’homme des Nations unies ou un autre organisme mettait en place une enquête impartiale », peut-on lire dans le rapport de Reuters.

Demandant à M. Raïssi d’enquêter sur le massacre, M. Rahman a souligné que « nous aurons de très sérieuses préoccupations au sujet de ce président et du rôle, le rôle rapporté, qu’il a joué historiquement dans ces exécutions. »

« Nous avons fait des communications à la République islamique d’Iran parce que nous sommes préoccupés par le fait qu’il y ait à nouveau une politique visant à détruire réellement les tombes ou qu’il peut y avoir une certaine activité pour détruire les preuves de l’existence des fosses communes », a déclaré Javid Rahman, selon Reuters.

Raïssi a poursuivi les violations des droits de Humains lorsqu’il était à la tête du pouvoir judiciaire du régime. Dans sa première interview après le simulacre d’élection, Raïssi a défendu son sombre passé de violations des droits Humains.

« Si un juge, un procureur a défendu la sécurité du peuple, il doit être félicité… Je suis fier d’avoir défendu les droits Humains à tous les postes que j’ai occupés jusqu’à présent« , a-t-il déclaré.

En septembre, M. Rahman et six autres experts des Nations unies ont publié une lettre envoyée précédemment au régime iranien en 2020, soulignant que le massacre de 1988 « peut s’apparenter à des crimes contre l’Humanité« .

Au cours de l’été 1988, le régime des mollahs a exécuté sommairement et de manière extrajudiciaire des dizaines de milliers de prisonniers politiques détenus dans des prisons à travers l’Iran. Ce massacre a été perpétré sur la base d’une fatwa du Guide Suprême du régime de l’époque, Ruhollah Khomeini.

Raïssi a joué un rôle clé dans le massacre de 1988 en tant que membre de la « commission de la mort » chargée de décider du sort des prisonniers. La plupart des victimes du massacre de 1988 étaient des membres et des partisans de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI).

Le régime des mollahs n’a aucune intention d’enquêter sur le massacre de 1988, puisqu’il a nommé Raïssi comme nouveau président. Demander au régime d’enquêter sur le massacre revient à demander à un pyromane d’éteindre les incendies. Le régime a récemment détruit les fosses communes des victimes de 1988.

Avant M. Rahman, Amnesty International avait exhorté la communauté internationale à enquêter sur le rôle de Raïssi dans le massacre de 1988.

« Le fait qu’Ebrahim Raïssi ait accédé à la présidence au lieu de faire l’objet d’une enquête pour les crimes contre l’humanité que sont les meurtres, les disparitions forcées et les actes de torture, rappelle de manière sinistre que l’impunité règne en maître en Iran », a déclaré Agnès Callamard, Secrétaire générale d’Amnesty International, dans un communiqué publié le 19 juin.

Comme la Résistance iranienne n’a de cesse de le marteler depuis longtemps, la communauté internationale doit mettre fin à l’impunité systématique du régime en enquêtant sur les violations des droits Humains en Iran, principalement le massacre de 1988.

« L’impunité de Khamenei et des autres responsables du régime doit prendre fin. Khamenei et Raïssi, ainsi que de nombreux autres responsables de ce régime, ont tous été impliqués dans le massacre des prisonniers politiques en 1988. Ils doivent faire face à la justice pour avoir commis des crimes contre l’humanité », a tweeté Mme Maryam Radjavi, présidente élue du CNRI, le 26 juin 2021.