
Deux prisonniers politiques iraniens, Behrouz Ehsani et Medhi Hassani, risquent une exécution imminente sous le régime théocratique en Iran. Leur crime : exiger la liberté.
Dans une tribune publié dans Unita.it, l’ardente militante des droits de l’homme et ancienne députée italienne Elisabetta Zamparutti fait la lumière sur leur cas, appelant à une intervention internationale pour mettre fin aux exécutions. Forte d’une longue histoire de plaidoyer contre la peine de mort, Zamparutti fait écho aux voix de nombreuses personnes qui voient dans cette affaire une nouvelle répression brutale des oppositions en Iran.
Ehsani et Hassani ont été arrêtés en septembre 2022, dans le cadre des manifestations nationales qui ont suivi la mort de Mahsa Amini. Leurs condamnations à mort ont été prononcées deux ans plus tard, le 16 septembre 2024, symboliquement le jour de l’anniversaire des manifestations. Le 7 janvier 2025, la Cour suprême iranienne a confirmé leurs peines.
La douleur d’une fille, l’angoisse d’une famille
Zamparutti raconte le témoignage émouvant de Maryam Hassani, la fille de Medhi, âgée de 24 ans, qui vit aujourd’hui en Turquie avec sa mère. Elle décrit l’arrestation brutale de son père à Zanjan et ses six mois d’isolement total dans la prison d’Evin à Téhéran. La famille a été maintenue dans l’ignorance, sans aucun contact ni représentation juridique de leur choix. Lorsqu’ils l’ont enfin vu, il était visiblement affaibli mais est resté déterminé.
La dernière fois que Maryam a vu son père, c’était il y a sept mois, lors d’une visite en prison sous haute surveillance. La dernière fois qu’elle a entendu sa voix, c’était il y a deux semaines, lors d’un bref appel téléphonique de cinq minutes. Même à ce moment-là, il parlait de liberté, pas de peur.
« Il nous a dit de ne pas nous inquiéter pour lui », dit-elle, « mais de nous concentrer sur l’avenir. »
Quelques jours plus tard, il a été transféré à Ghezel Hesar et placé à nouveau en isolement. Seule l’intervention d’autres prisonniers politiques a permis à sa famille d’être informée de son sort. Sa femme a finalement été autorisée à lui rendre visite pendant 20 minutes, où elle l’a trouvé avec ses longs cheveux coupés de force.
Salviamo Behrouz e Medhi dalla forca dei mullah
Elisabetta Zamparutti, l’Unità pic.twitter.com/Ju6VVwuHzk— Franco Maria Fontana (@francofontana43) 1 février 2025
« Je ne me repentirai pas d’avoir combattu pour la liberté »
Malgré la pression, Medhi Hassani a refusé de céder. Les autorités lui ont proposé un marché : coopérer en échange de sa vie. Sa réponse a été claire :
« Je ne me repentirai pas d’avoir combattu pour la liberté. »
Ce refus, soutient Zamparutti, est la véritable raison de sa condamnation à mort. Lui et Ehsani font tous deux partie du mouvement de résistance iranien dirigé par Maryam Radjavi, qui appelle à un Iran libre et démocratique. Leur exécution serait un avertissement pour tous ceux qui osent s’opposer au régime.
Un appel à l’action
La tribune de Zamparutti est un plaidoyer. Plus de 300 militants et experts des droits de l’homme ont signé un appel au Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, l’exhortant à intervenir.
Elisabetta Zamparutti (@elizamparutti), Hands Off Cain (@HandsOffCain_It)co-founder: 1000 executions are a pillar of the regime’s strategy to survive.#StopExecutionsInIran #NoToExecutionTuesdayshttps://t.co/a8OSmuEc4f
— Iran Freedom (@4FreedominIran) 21 janvier 2025
« Savoir que les amoureux de la liberté existent aujourd’hui mais qu’ils ne seront peut-être plus là demain », écrit Zamparutti, « m’oblige à me tenir à leurs côtés. »
La pression internationale s’accroît et le monde observe l’Iran se rapprocher d’un nouvel acte de violence étatique. Les voix de ceux qui luttent pour la liberté seront-elles réduites au silence, ou le monde s’exprimera-t-il avant qu’il ne soit trop tard ?