Des prisonniers politiques iraniens dans 25 centres de détention ont entamé des grèves de la faim le mardi 19 novembre 2024, marquant la 43e semaine de « la campagne des mardis Non aux exécutions». Cette action coordonnée vise à protester contre la hausse des exécutions, en particulier celles visant les personnes arrêtées lors des récentes manifestations nationales.
L’initiative a coïncidé avec le cinquième anniversaire des manifestations de novembre 2019, au cours desquelles les forces de sécurité ont brutalement réprimé la dissidence publique. Les militants affirment que depuis début novembre, plus de 133 personnes, dont des femmes et des ressortissants afghans, ont été exécutées. Parmi eux, 18 ont été exécutés en une seule journée, le 6 novembre.
La grève de la faim intervient alors que six détenus des manifestations de 2022 ont été condamnés à mort, qui a mis en évidence les failles systémiques de leurs procès, décrits comme « contradictoires, injustes et opaques ». En outre, des rapports font état de graves violations des droits humains, notamment l’exécution publique d’un prisonnier et la torture mortelle d’un autre détenu dans la province d’Azerbaïdjan oriental.
#IranProtests Spread Across Prisons as Political Prisoners Mark 42 Weeks of Hunger #Strikes Against Executionshttps://t.co/70a6Se0cBS
— NCRI-FAC (@iran_policy) 12 novembre 2024
Dans leur déclaration, les prisonniers en grève ont condamné les politiques d’exécution du régime iranien comme faisant partie d’une oppression plus large et ont exhorté la communauté internationale à intervenir. Ils ont appelé la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les droits de l’homme en Iran, Mme Mai Sato, à demander des comptes aux responsables et à faire pression pour la cessation immédiate de la peine de mort.
Les prisonniers ont souligné leur résilience malgré une répression incessante, poursuivant leurs grèves de la faim hebdomadaires et scandant « Non aux exécutions » pendant près d’un an. Ils ont appelé la population iranienne et la communauté internationale à amplifier leur voix et à soutenir activement la campagne.
Déclaration de la 43e semaine de « la campagne des mardis Non aux exécutions en Iran »
Alors que nous commémorons le cinquième anniversaire des manifestations de novembre 2019, le régime continue d’intensifier ses pratiques d’exécutions sauvages, prononçant des peines inhumaines, visant particulièrement les jeunes arrêtés lors des manifestations de 2022.
La semaine dernière, six accusés dans « l’affaire Ekbatan » – Milad Armon, Alireza Kafaei, Alireza Barmarzpornak, Hossein Nemati, Navid Najaran et Amir Mohammad Khosh-Eghbal – ont été condamnés à mort à l’issue de procès contradictoires et inéquitables. FrançaisEn outre, un prisonnier politique anonyme arrêté lors des manifestations de 2022 a été condamné à mort par le cinquième tribunal pénal de la province de Khorasan Razavi.
10 October is #WorldDayAgainstTheDeathPenalty. 500+ executions were reportedly carried out in #Iran since Jan '24. This includes the use of #CapitalPunishment against women activists &supporters of the Woman, Life, Freedom movement. I join the call to end #DeathPeanlty in this📹 pic.twitter.com/k79W4kZ4ll
— Mai Sato (@drmaisato) 9 octobre 2024
Depuis mardi dernier, le régime oppressif a exécuté 28 personnes, portant le total depuis début novembre à plus de 133. Parmi elles, 18 ont été exécutées le 6 novembre seulement. Les atrocités du régime comprennent une exécution publique et l’exécution répétée d’Ahmad Alizadeh dans la prison de Qezel Hesar, ainsi que la torture mortelle de Ghafar Akbari dans la province d’Azerbaïdjan oriental.
Nous avons également appris qu’Alireza Razavi, un jeune homme condamné à « corruption et inimitié » par le juge Salavati pour avoir affronté les forces répressives, a été secrètement exécuté dans la prison de Qezel Hesar il y a 20 jours à l’insu de sa famille.
Face à l’intensification de la répression et à l’escalade des exécutions, nous, les prisonniers, persistons dans notre résistance. Depuis 43 semaines consécutives, les membres de la campagne « Non aux exécutions les mardis » dans 25 prisons ont mené des grèves de la faim, dénonçant les politiques inhumaines du régime et exigeant justice.
Nous appelons Mme Mai Sato, la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les droits de l’homme en Iran, à prendre des mesures urgentes pour mettre un terme à l’augmentation des condamnations à mort et faire rendre des comptes aux coupables. Nous exhortons également tous les Iraniens et leurs alliés internationaux à s’unir dans une solidarité active avec la campagne « Non aux exécutions les mardis », amplifiant ainsi la voix des prisonniers anonymes et sans défense dans le couloir de la mort.
Les prisons participant à la campagne comprennent Evin (quartier des femmes, quartiers 4 et 8), Qezel Hesar (unités 3 et 4), Karaj Central, Grand Téhéran, Arak, Khorramabad, Asadabad Isfahan, Dastgerd Isfahan, Sheiban Ahvaz, Shiraz Nazam, Bam, Kahnuj, Mashhad, Qaemshahr, Lakan Rasht (quartier des hommes et des femmes), Tabriz, Prisons d’Urmia, Salmas, Khoy, Naqadeh, Saqqez, Baneh, Marivan et Kamyaran.
La Campagne des mardis Non aux exécutions, mardi 19 novembre 2024