Dans une nouvelle déclaration forte, publiée depuis les prisons iraniennes, les participants à la campagne des mardis Non aux exécutions en Iran ont condamné ce qu’ils décrivent comme une campagne coordonnée de répression et d’exécutions par le régime iranien, alimentée par le contexte de guerre actuel.
Entrant dans sa soixante-quatorzième semaine consécutive, la campagne a déclaré : « La guerre et les exécutions sont les deux faces d’une même médaille : celle du massacre et de la répression menés par l’État ».
La déclaration, publiée dans un contexte de restrictions extrêmes dues à des coupures d’internet généralisées, mettait en garde contre une escalade des exécutions et soulignait que la vie des prisonniers était de plus en plus menacée.
Today the 74th week of #NoDeathPenaltyTuesdays campaign will be marked by hunger strikes in 47 prisons across Iran.
“War and executions are two sides of the coin of state violence and repression… Given the wartime situation, the lives of prisoners are in serious danger.”… pic.twitter.com/pSNPyiVJCx— IRAN HRM (@IranHrm) 24 juin 2025
Malgré la censure et le black-out de l’information, les récents développements semblent confirmer ces inquiétudes, les militants citant des informations faisant état d’une augmentation des cas de peine de mort et de transferts soudains de prisonniers.
Les prisonniers ont exprimé leur profonde inquiétude pour les personnes détenues, en particulier les condamnés à mort et les détenus politiques de la prison d’Evin et d’autres établissements notoires. « Nous condamnons fermement les transferts soudains et coercitifs de prisonniers sans défense soumis à des mesures de sécurité oppressives », peut-on lire dans la déclaration.
Au vu des tensions militaires persistantes – en référence au récent conflit Iran-Israël –, le groupe craint que les prisonniers ne soient utilisés comme des pions ou réduits au silence de manière permanente. Il a appelé l’opinion publique iranienne à agir : « Nous exhortons le peuple iranien à exiger la libération des prisonniers par tous les moyens possibles, notamment en se rassemblant devant les prisons pour manifester son soutien et empêcher un nouvel isolement des personnes derrière les barreaux. »
Signe d’une résistance croissante, le communiqué annonce qu’au cours de la soixante-quatorzième semaine de la campagne, les détenus de 47 prisons à travers le pays entameront une grève de la faim coordonnée le mardi 24 juin 2025. Cette grève de masse s’étendra à des provinces allant de Téhéran et Ispahan au Kurdistan, au Baloutchistan et à l’Azerbaïdjan oriental, impliquant des détenus hommes et femmes.
Parmi les prisons participantes figurent :
- Prison d’Evin (Téhéran)
- Ghezel Hesar (Karaj)
- Sepidar et Sheiban (Ahvaz)
- Prison de Zahedan (Sistan-Baloutchistan)
- Adelabad (Militaire) et Firouzabad (Chiraz)
- Sanandaj, Mahabad, Saqqez et d’autres régions à majorité kurde
- Principaux établissements pénitentiaires à Machhad, Tabriz, Ourmia, Arak, Rasht, Kermanshah et au-delà.
Cette ampleur sans précédent de participation souligne l’intensité de l’opposition au sein des prisons iraniennes et témoigne de la solidarité croissante des prisonniers face à la violence croissante de l’État.
🚨 74th week of #NoToExecutionTuesdays:
Prisoners in 47 Iranian prisons on hunger strike.
Evin Prison attacked.
140 executions since May 22.
“The lives of prisoners are in serious danger.”
Demand action. Stand outside the prisons.#StopExecutionsInIran #Evin #Iran pic.twitter.com/5sLZbZYrUC— SIMAY AZADI TV (@en_simayazadi) 24 juin 2025
La campagne des mardis non aux exécutions en Iran est devenue un acte rare, mais persistant, de défiance organisée au sein du système carcéral iranien, mobilisant à la fois la peine capitale et l’appareil d’oppression étatique dans son ensemble. Alors que la communauté internationale observe les manœuvres militaires de l’Iran, les voix des dissidents emprisonnés se font de plus en plus fortes, même derrière les barreaux.