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L’arrogance criminelle d’un député des mollahs en Iran

L’arrogance criminelle d’un député des mollahs en Iran

« J’étais l’un de ceux qui tiraient sur les gens. Nous les avons tués ! Et puis quoi, qui va nous juger ? » Il s’agit des propos scandaleux d’Hassan Norouzi, un député du régime iranien, le 13 novembre, au sujet du massacre des manifestants innocents en novembre 2019.

Au cours d’une interview avec le site Internet Dideban, Norouzi, vice-président de la Commission juridique du Parlement, a critiqué le « Tribunal international populaire » à Londres au sujet de ce massacre. Le tribunal a été convoqué pour enquêter sur les « crimes contre l’humanité » commis par le régime iranien lors des grandes manifestations iraniennes en novembre 2019.

Le soulèvement de novembre 2019 a ébranlé les fondements du régime ; plus de 1500 manifestants ont été brutalement abattus. Reuters a rapporté plus tard qu’Ali Khamenei, le Guide suprême du régime, avait déclaré à ses commandants militaires : « Faites tout ce qu’il faut pour y mettre fin. Vous avez mes ordres » !

L’indignation des Iraniens
Peu de temps après les remarques de Norouzi, les Iraniens se sont tournés vers les médias sociaux et ont exprimé leur colère et leur dégoût face aux propos de Norouzi.

Plusieurs mères des victimes des manifestations de novembre ont courageusement défié Norouzi de « sortir de son nid », et elles ont averti qu’elles le « feraient passer en jugement».

« Vous vous vantez d’avoir tué [nos enfants] et que personne n’ose vous juger, pendant que vous restez dans vos nids, avec 30 gardes du corps. Sortez, et nous vous ferrons un procès. Sortez sans armes, comme nous. Nous n’avons pas peur de la mort ou de la prison », ont courageusement déclaré les mères des victimes dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux.

Par ailleurs, un jeune résistant a incendié le bureau de Norouzi à Robat Karim, à Téhéran, le 20 novembre. Cette acte de résistance a été saluée par les Iraniens dans le pays et à l’étranger tout en recevant l’attention des médias du monde entier.

Les médias d’État iraniens ont fait écho de la colère sociale qui a suivi les propos de Norouzi. Beaucoup ont décrit ses propos de « sel sur les blessures des gens ».

Le quotidien d’État Jomhuri-e Eslami a qualifié ses propos de « dégoûtants ». « Cher monsieur, plaisanter sur le fait de tuer des gens n’est pas agréable. C’est plutôt dégoûtant. Lors de ces incidents, le sang des musulmans a été versé », a écrit Jomhuri-e Eslami le 15 novembre.

« Au lieu de rechercher l’unité nationale, certains responsables ont frotté le sel sur la blessure de la nation [à propos des manifestations de novembre] », a écrit le quotidien Hamdeli le 15 novembre, soulignant la haine croissante du public envers le régime.

« L’interview d’un député a été choquante. Cela a blessé encore plus les familles des victimes. Les propos de Norouzi auront des conséquences sur le système et blesseront les sentiments des familles des victimes », a écrit Hamdeli. « Les événements de novembre 2019 ne sont pas un sujet de plaisanterie. Les responsables de l’administration précédente ont plaisanté sur la fusillade contre les manifestants visant leurs jambes et leurs têtes. »

Quelques jours après la répression du soulèvement de novembre 2019, lorsqu’on a demandé à l’ancien ministre de l’Intérieur du régime pourquoi les forces de sécurité visaient la tête des manifestants, Abdolreza Rahmani Fazli a répondu : « Eh bien, les manifestants ont également reçu une balle dans les jambes. »

En raison de la colère croissante du public, Norouzi a ensuite été contraint de dire qu’il avait plaisanté sur le fait de tuer des gens. Mais ce n’est pas la première fois qu’il fait des remarques aussi scandaleuses.

Qui est Hassan Norouzi ?

Norouzi est le député du régime de Robat Karim, à 27 km au sud-ouest de Téhéran. Il est né à Mashhad et a étudié au séminaire avant la révolution de 1979. Il a rapidement rejoint le régime des mollahs après la révolution. Quant à son premier emploi, Norouzi a dirigé le tribunal de Ghasr-e Shirin à Kermanshah, au nord-ouest de l’Iran.
Norouzi est connu pour son soutien indéfectible à Khamenei et aux actions du régime. Il a fait plusieurs remarques controversées ces dernières années.

À la suite des manifestations de 2018, Norouzi a qualifié la mort de manifestants détenus de « suspecte ». Il a blâmé les victimes et a affirmé qu’elles étaient mortes de chagrin ou s’étaient suicidées.

« Peut-être qu’ils ont regretté leurs mauvaises actions et se sont suicidés », avait déclaré Norouzi. Il a également déclaré de manière flagrante que Sina Ghanbari, l’un des manifestants tués sous la torture en prison, s’était suicidé. Norouzi est même allé jusqu’à expliquer quelle méthode Sina a utilisé pour se suicider.

Après l’abattage de l’avion de ligne ukrainien PS752 par les Gardiens de la révolution (CGRI) en janvier 2020, Norouzi a affirmé que « l’avion ukrainien avait été falsifié en Israël et était sous le contrôle des États-Unis. Ainsi, la force qui a tiré le missile sur l’avion accomplissait son devoir. »

Récemment, une série d’images de vidéosurveillance divulguées de la prison d’Evine a montré comment les gardiens maltraitaient les prisonniers. Ces derniers ont exposé la situation épouvantable dans les prisons iraniennes. En réponse aux images divulguées, Norouzi avait déclaré : « J’ai demandé à des personnes qui avaient été en isolement cellulaire, et elles ont dit qu’on leur avait donné des Corans et des prières à lire. Les autorités sortent parfois des prisonniers pour une tournée… tout était tout à fait normal. »

Norouzi a également défendu les châtiments inhumains du régime, comme l’amputation de membres. « Les gens devraient être heureux de mettre en œuvre la charia et la volonté de Dieu. Avant d’appliquer ces peines, ils examinent la personne pour s’assurer que [l’amputation de ses doigts ou de sa main] ne nuira pas à son corps, puis ils procèdent à l’amputation. »