vendredi, juin 20, 2025
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Iran : Les mensonges de Noury se fissurent

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Des manifestants iraniens devant le tribunal suédois où se déroule le procès de Noury

Mardi 8 mars marquait la 70e séance du procès Hamid Noury. Noury, un responsable pénitentiaire iranien, a été arrêté en 2019 en Suède et est jugé pour son rôle dans le massacre de 30 000 prisonniers politiques en 88 en Iran. La plupart des victimes du génocide étaient les membres et des sympathisants de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK).

Lors de la session de mardi, Kenneth Lewis, un avocat renommé représentant l’OMPI, a fourni des preuves accablantes sur le crime contre l’humanité commis en Iran. Beaucoup de ces documents étaient des aveux faits par des responsables du régime, défendant leurs crimes odieux. Les preuves fournies par M. Lewis ont forcé Noury à avouer le massacre prémédité du régime en 1988, malgré son refus initial.

L’un des documents présentés au tribunal mardi était un télégramme du chef de la résistance iranienne, M. Massoud Radjavi, au secrétaire général de l’ONU, Pérez de Cuéllar, le 25 août 1988. Dans sa lettre, M. Radjavi a écrit : « Les 14, 15 et 16 août, 860 cadavres de prisonniers politiques exécutés ont été transférés de la prison d’Evine de Téhéran au cimetière Behesht-e Zahra. » M. Radjavi avait parlé d’une fatwa du Guide suprême du régime, Rouhollah Khomeiny, pour exécuter tous les prisonniers de l’OMPI. En conséquence, des dizaines de milliers de prisonniers libérés ont été de nouveau arrêtés et exécutés.

Dans un autre élément de preuve, M. Lewis a présenté une page d’archives du journal iranien Ettelaat du 30 mai 1990. À cette date, Mohammad Yazdi, alors chef du pouvoir judiciaire du régime, reconnaît que Khomeiny avait condamné à mort les membres de l’organisation dans un verdict écrit par lui-même.

Une autre preuve était un discours d’Ahmad Khatami en 2017, qui a confirmé les meurtres de 1988. Khatami, qui était à l’époque l’imam du vendredi de Téhéran, a salué les exécutions massives de 1988 comme un acte juste de Khomeiny et a déclaré que tous ceux qui ont mis en œuvre la fatwa de Khomeiny devraient recevoir des médailles (agence de presse publique Tasnim, le 21 juillet 2017).

Durant la séance de mardi a également été présenté des clips vidéo de responsables du régime reconnaissant le massacre de 1988.

M. Lewis a diffusé une interview d’Ebrahim Raïssi avec Al-Jazeera, dans laquelle il a confirmé les massacres de 1988. Raïssi est devenu président du régime iranien en juin 2021 dans le cadre d’un processus antidémocratique lors d’une élection frauduleuse boycottée par le peuple.

Raïssi reconnaît dans son interview avec Al-Jazeera qu’en 1988, Khomeiny a rendu une décision, condamnant tous les Moudjahidine et leurs partisans comme Mohareb ou en guerre contre Dieu. Raïssi loue alors effrontément l’action de Khomeiny et affirme que les générations futures devraient lui être reconnaissantes.

Kenneth Lewis a diffusé des enregistrements audio des discours de Mohammad Moghiseh, alias Nasserian, et d’Ali Razini. Ils avaient tenté d’avertir Hamid Noury quelques jours avant son voyage en Suède et l’avaient prévenu qu’il serait arrêté. Nasserian était le patron de Noury à la prison de Gohardasht à Karaj lors du massacre de 1988. Ali Razini, l’adjoint aux affaires juridiques et au développement judiciaire du pouvoir judiciaire, qualifie également Noury d' »interrogateur ».

Noury a nié sa participation au massacre de 1988, utilisant l’anniversaire de sa fille comme alibi, affirmant qu’il était absent au moment du massacre. Kenneth Lewis a demandé : alors que Noury affirme que toutes les forces du régime étaient en état d’alerte maximale lors de l’opération « Lumière Eternelle » de l’OMPI en 1988, comment pouvait-il être en vacances ?

Noury a tenté d’esquiver les questions et a fait appel à des questions non pertinentes, mais a finalement été contraint de reconnaître que Khomeiny avait effectivement émis la fatwa, dont il avait précédemment nié l’existence. « Quoi que disent l’ayatollah Raïssi et les responsables, j’accepte », a-t-il reconnu.

Les Iraniens, les partisans de l’OMPI et les familles des victimes de 1988 ont organisé un grand rassemblement devant le tribunal pour demander justice. Ils ont exhorté la communauté internationale à tenir les hautes autorités du régime iranien responsables de crimes contre l’humanité et du génocide.