
Le régime iranien, agissant sur ordre du Guide suprême Ali Khamenei, a lancé une campagne systématique pour effacer les traces du génocide et des crimes contre l’humanité commis dans les années 1980. De nouvelles images confirment que le régime détruit et rase la section 41 du cimetière Behesht Zahra à Téhéran, où reposent des milliers de membres de l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran (OMPI/MEK) exécutés par les commissions de la mort de Khomeiny.
Des engins ont été déployés pour démolir le site, désormais clos de murs et baptisé « Parking Mersad ». Des agents du ministère du Renseignement et de la Sécurité (VEVAK) y sont déployés pour empêcher l’accès, la photographie et la documentation des crimes.
Depuis plus de 40 ans, la section 41 est sous la surveillance constante des forces répressives du régime. Les pierres tombales des martyrs de l’OMPI ont été brisées, profanées ou enlevées à maintes reprises. Alors que les actes de vandalisme précédents visaient à intimider les familles et à effacer la mémoire, l’opération actuelle représente une destruction totale du site et une tentative flagrante de dissimuler les preuves de crimes contre l’humanité.
Le 11 août 2025, le Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI) a émis l’avertissement suivant : « Effacer les preuves de génocide et de crimes contre l’humanité revient à participer à ces atrocités. Détruire les preuves de génocide et de crimes contre l’humanité revient à les perpétuer et à y participer.»
Quelques jours plus tard, le maire adjoint de Téhéran, Davoud Goudarzi, a admis sans vergogne que la destruction de la section 41 avait été effectuée avec l’autorisation des autorités. Il a déclaré : « La section 41 a été laissée telle quelle, et nous avions besoin d’un parking. Nous avons obtenu l’autorisation des autorités et l’avons transformée en parking.» Cet aveu éhonté souligne l’implication des plus hautes autorités du régime, dont Khamenei lui-même, dans la destruction des lieux.
Condamnation internationale
Le 22 août 2025, Amnesty International a fermement condamné cette destruction, déclarant :
« Les autorités iraniennes détruisent des preuves essentielles des exécutions massives de dissidents au début des années 1980 en construisant un parking sur leurs tombes au cimetière Behesht Zahra de Téhéran. Ceci constitue un nouveau témoignage sinistre de l’impunité systémique dont bénéficient les auteurs des crimes contre l’humanité de cette époque.»
L’organisation a également souligné que « les fosses communes et les charniers des exécutions massives des années 1980 sont des scènes de crime nécessitant une expertise médico-légale pour leur exhumation et la préservation des preuves. En les détruisant, les autorités dissimulent les preuves de leurs crimes et entravent le droit à la vérité, à la justice et aux réparations.»
Amnesty International a également rappelé ses précédentes conclusions, documentant comment les autorités iraniennes ont rasé des tombes au bulldozer, construit de nouvelles structures par-dessus ou déversé des détritus sur des sites funéraires afin d’effacer les traces des massacres.
Iran's authorities are destroying vital evidence of the mass executions of dissidents in early 1980s by building a parking lot over their graves in Tehran’s Behesht Zahra cemetery. This is another grim reminder of systemic impunity for the crimes against humanity of that era. 1/6 pic.twitter.com/9cdTFoVbXs
— Amnesty Iran (@AmnestyIran) 22 août 2025
Un crime persistant
Dans son rapport de juillet 2024, le professeur Javaid Rehman, alors rapporteur spécial des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme en Iran, concluait que les exécutions massives des années 1980 constituaient des atrocités criminelles, ainsi qu’un génocide. Il exhortait les États membres de l’ONU à invoquer la compétence universelle pour enquêter sur les responsables de ces atrocités, les poursuivre et émettre des mandats d’arrêt à leur encontre.
Rehman a souligné que « les personnes pénalement responsables de ces violations graves et extrêmement graves des droits de l’homme et de ces crimes de droit international restent au pouvoir et sous leur contrôle ».
Appel à l’action
La destruction de l’article 41 n’est pas un acte isolé de profanation, mais une politique d’État délibérée, ordonnée au plus haut niveau du régime, visant à effacer les preuves de ses atrocités. En vertu du droit international, de tels actes constituent une continuation et une participation au génocide et aux crimes contre l’humanité.
Les Nations Unies, son Conseil des droits de l’homme et les organismes internationaux compétents doivent prendre des mesures urgentes pour mettre un terme à la destruction criminelle des fosses communes par le régime, préserver la mémoire des victimes et garantir l’obligation de rendre des comptes. Les auteurs de ces crimes, depuis Khamenei jusqu’aux bourreaux et aux fonctionnaires municipaux exécutant ses ordres, doivent être traduits en justice pour leurs crimes odieux.