Amir Hossein Moradi et Ali Younesi, deux étudiants emprisonnés de l’Université de technologie de Sharif, ont appelé les étudiants de tout le pays à rejoindre la « Campagne des mardis Non aux exécutions ». Dans une déclaration publiée depuis la prison d’Evine, les deux prisonniers politiques ont appelé à l’unité contre les politiques d’exécution du régime : « Tenons-nous main dans la main contre les exécutions, le point le plus fondamental de l’humanité partagée. »
la « Campagne des mardis Non aux exécutions » est une manifestation coordonnée impliquant des grèves de la faim dans 25 prisons en Iran. Maintenant dans sa 43e semaine, l’initiative vise à attirer l’attention sur la hausse alarmante des exécutions cette année, qui a dépassé les 650, dont de nombreuses visent des manifestants issus des récents soulèvements. Les participants souhaitent souligner le coût humain de ces politiques et faire pression pour une intervention internationale.
In the Face of Increased Oppression, #Iranian Prisoners Stand Firm Against #DeathPenaltyhttps://t.co/d1pCklOvYh
— NCRI-FAC (@iran_policy) 3 septembre 2024
Moradi et Younesi sont emblématiques de la répression de la dissidence par le régime. Tous deux sont des étudiants exceptionnels : Younesi est médaillé d’or aux Olympiades internationales d’astronomie, et Moradi est étudiant en physique et médaillé d’argent aux Olympiades nationales d’astronomie. Arrêtés en avril 2019, ils ont été accusés d’avoir agi contre la « sécurité nationale » et d’avoir des liens présumés avec l’Organisation des moudjahidines du peuple (MEK/OMPI). Après avoir enduré plus de deux ans d’isolement, tous deux ont été condamnés à 16 ans de prison à l’issue de procès critiqués pour leur manque de transparence et d’équité.
Dans leur déclaration, les étudiants ont relaté le bilan humain des exécutions. « L’exécution est un choc lorsque vous voyez un codétenu, souriant hier, ne jamais revenir après que son nom a été appelé », ont-ils écrit, rappelant le chagrin des familles et l’impact dévastateur sur les communautés. La campagne cherche à canaliser cette douleur en résistance, en unissant les gens à l’intérieur et à l’extérieur de l’Iran contre le recours au châtiment capital par le régime.
L’appel de Moradi et Younesi a suscité la solidarité parmi les étudiants et les prisonniers politiques, amplifiant un mouvement qui refuse de se taire. Leur courage face à la répression témoigne de la résilience de la jeunesse iranienne et de son espoir inébranlable en un avenir meilleur.