mercredi, février 19, 2025
AccueilActualitésActualités: Droits humainsAmnesty International demande l’arrêt de l’exécution imminente de six prisonniers politiques iraniens

Amnesty International demande l’arrêt de l’exécution imminente de six prisonniers politiques iraniens

Amnesty International demande l’arrêt de l’exécution imminente de six prisonniers politiques iraniens

Six personnes – Abolhassan Montazer, Akbar (Shahrokh) Daneshvarkar, Babak Alipour, Mohammad Taghavi Sangdehi, Pouya Ghobadi et Vahid Bani Amerian – risquent d’être exécutés à la suite de procès manifestement inéquitables, a écrit Amnesty International Canada, le 27 janvier. L’organisation a appelé à une intervention urgente pour empêcher les exécutions, citant des informations faisant état de torture, d’aveux obtenus sous la contrainte et de violations du droit international des droits de l’homme.

Selon Amnesty International, les six hommes ont été condamnés à mort en octobre 2024 par la 26e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran pour « rébellion armée contre l’État » (baghi). Les accusations, que les hommes ont systématiquement niées, découlent d’accusations d’affiliation à des groupes d’opposition. Amnesty International a décrit le procès comme étant profondément vicié, les accusés ayant été soumis à la torture et à d’autres mauvais traitements pendant leur détention.

Amnesty International a expliqué en détail comment les autorités iraniennes ont arrêté les hommes dans des circonstances violentes. Par exemple, Vahid Bani Amerian et Abolhassan Montazer ont été arrêtés à Téhéran le 22 décembre 2023. Lors de son arrestation, Vahid a été violemment battu, souffrant de blessures aux yeux et de contusions, avant d’être détenu à l’isolement pendant deux mois. Pendant ce temps, Abolhassan a subi des violences similaires et s’est vu refuser des soins médicaux adéquats pour de fortes douleurs à la poitrine et aux poumons causées par les coups.

D’autres détenus ont subi des traitements tout aussi durs. Babak Alipour a été arrêté le 27 décembre 2023, tandis que Pouya Ghobadi et Mohammad Taghavi Sangdehi ont été appréhendés le 23 février 2024, près de la frontière iranienne à Chaldoran. Les deux hommes ont ensuite été transférés à la prison d’Evin, où Pouya a passé trois mois en isolement, et Mohammad s’est vu refuser des médicaments essentiels contre la goutte. Amnesty International a également signalé qu’Akbar (Shahrokh) Daneshvarkar avait été fouetté pendant sa détention.

Le procès, présidé par la juge Iman Afshari, a été entaché de violations de procédure. Amnesty International a souligné que le tribunal avait ignoré les multiples allégations des accusés et de leurs avocats selon lesquelles des aveux avaient été extorqués sous la torture. Malgré ces objections, six des huit accusés ont été condamnés à la peine de mort, tandis que les autres ont été condamnés à de longues peines de prison.

Amnesty International a souligné que ces exécutions s’inscrivent dans une tendance plus large à une répression accrue en Iran, en particulier après le soulèvement de 2022. Selon le CNRI, rien qu’en 2023, les autorités iraniennes ont exécuté au moins 864 personnes, soit une augmentation de 34 % par rapport à l’année précédente. Le CNRI a également fait état de plus de 1 000 exécutions en 2024 dans 86 prisons, dont 34 femmes, 7 mineurs délinquants et 4 pendaisons publiques.

Cette pratique consistant à utiliser la peine de mort comme outil pour réprimer la dissidence s’est poursuivie en 2024, les tribunaux révolutionnaires imposant des peines sévères, souvent lors de procès secrets influencés par les agences de renseignement.