Agence France Presse – La France a rejetté mardi les protestations iraniennes sur la sélection au Festival de Cannes du dessin animé long-métrage de l’exilée iranienne Marjane Satrapi, Persépolis, soulignant qu’il n’y avait "rien de politique" dans ce choix.
"Ce film a été sélectionné par les responsables du Festival de Cannes, qui ne sont pas évidemment sous l’autorité du gouvernement français et donc il n’y a rien de politique dans ce choix. C’est un choix fait pour des raisons artistiques", a déclaré le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Jean-Baptiste Mattéi.
"Les autorités iraniennes doivent comprendre qu’en France nous sommes très attachés à la liberté d’expression et à la liberté de création artistique", a ajouté le porte-parole.
L’Iran a protesté contre la sélection au Festival de Cannes de Persépolis, qui porte un regard critique sur la révolution islamique.
"Cette année le festival de Cannes a sélectionné un film sur l’Iran qui présente un tableau irréel des conséquences et des réussites de la révolution islamique", a écrit la Fondation du cinéma Farabi, dépendant du ministère iranien de la Culture, dans un courrier adressé à l’attaché culturel de l’ambassade de France à Téhéran, cité par la presse.
"Se peut-il que la sélection de ce film ne soit pas à mettre au compte d’un acte politique ou même anti-culturel de la part du festival?", a poursuivi la Fondation.
La fondation, chargée de la promotion du cinéma iranien à l’étranger, est sous l’autorité du ministère de la Culture et de la guidance islamique.
Le film, réalisé avec Vincent Paronnaud, est tiré de la bande-dessinée éponyme de Marjane Satrapi, dans laquelle elle raconte son enfance à l’époque de la révolution de 1979 et les désillusions qui s’ensuivent pour elle.