Par Sedigheh Shahrokhi
Des informations indiquent que le régime iranien a torturé à mort plusieurs personnes arrêtées lors des récentes manifestations en Iran. Dans un rapport publié le 12 décembre, le site Iran Human Rights Monitor (Iran HRM) a confirmé l’utilisation par le régime iranien de la violence contre les manifestants détenus et leur mort éventuelle sous la torture.
« Alors que les détails de la répression violente des manifestants en Iran se font jour, on fait état de crimes contre l’humanité, y compris la mort sous la torture de plusieurs manifestants « , lit-on dans le rapport de l’ONG.
«Au moins 1 500 manifestants ont été tués lors des manifestations de novembre en Iran, dont plusieurs mineurs. 4 000 autres ont été blessés et 12 000 ont été emprisonnés par le régime. Le sort de bon nombre des personnes arrêtées reste inconnu. »
Iran HRM a également révélé l’identité de certaines des victimes:
«Hamid Sheikhani, 35 ans, père d’un enfant de 7 ans, a été arrêté le 17 novembre à Mahchahr, dans la province u Khouzistan, dans le sud-ouest de l’Iran. La famille de Sheikhani n’a eu aucune nouvelle de lui avant le 23 novembre, date à laquelle on leur a demandé de récupérer son corps à la prison. Selon des informations locales, Sheikhani était un homme en bonne santé lorsqu’il a été arrêté. Sa mort quelques jours plus tard soulève de sérieuses inquiétudes concernant ses conditions de détention, y compris la torture », indique le rapport.
«Arvin Ranin, 17 ans, a été arrêté par les forces des pasdaran à Marivan pendant les manifestations. Il aurait été torturé à mort. Sa famille a été obligée de faire des paiements pour que son corps lui soit rendu », a ajouté le rapport.
«Une femme identifiée comme Halimeh Samiri a été arrêtée et détenue lors des manifestations de novembre à Abadan. Elle a été torturée à mort par les gardiens de la révolution qui ont ensuite jeté son corps sans vie à l’extérieur de la résidence de son père ».
«Un autre manifestant qui a été torturé à mort est Kaveh Veisani, 30 ans. Il a été arrêté le 17 novembre par les pasdaran à Sanandaj, dans le Kurdistan iranien. Son cadavre, qui portait des signes de torture, notamment des ecchymoses, a été retrouvé le 6 décembre dans la banlieue de la ville. Il avait une fille de 2 ans et sa femme attend un enfant ».
Les manifestations ont commencé le 15 novembre à la suite de la hausse des prix de l’essence, mais sont rapidement devenues politiques. Le régime iranien a utilisé la violence contre les manifestants sans défense dès le début de ces manifestations.
Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la résistance d’Iran (CNRI), a appelé le Conseil de sécurité des Nations Unies à condamner ces crimes en Iran. L’ONU doit immédiatement envoyer une mission d’enquête en Iran pour enquêter sur les personnes tuées, blessées ou emprisonnées, a-t-elle déclaré. « L’inaction vis-à-vis de ces crimes est inexcusable et sera interprétée par le régime comme un feu vert pour continuer ses atrocités », a déclaré Mme Radjavi.