dimanche, avril 2, 2023
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Des exilés iraniens en Irak craignent une attaque des soldats irakiens

Par James Morrison

Washington Times, 2 novembre – Des exilés iraniens sans armes dans une enceinte de réfugiés en Irak craignent un autre « bain de sang » par les soldats irakiens après que des véhicules militaires soient entrés dans ce lieu lundi dernier, a déclaré une source iranienne dans l’enceinte au Washington Times mardi. 

« Les bataillons de l’armée et de la police irakienne se préparent à attaquer le camp d’Achraf », a affirmé Shahriar Kia, un porte-parole des exilés de la résistance iranienne dans l’enceinte.
 
Ils « préparent le terrain à un bain de sang », a-t-il déclaré en publiant un enregistrement vidéo d’environ 40 véhicules de l’armée et de la police rentrant dans le camp à 23h lundi avec les sirènes hurlant.

L’authenticité de la vidéo ne peut être confirmée de façon indépendante.

Les soldats irakiens ont périodiquement attaqué les Iraniens du camp d’Achraf ces dernières années, récemment encore en tuant plus de 30 réfugiés et blessant 320 autres lors d’un raid contre l’enclave en avril dernier.

Ali Safavi, président de Near East Policy Research à Washington, a déclaré que la dernière menace contre le camp d’Achraf fera l’objet d’une réunion d’information au Congrès mercredi, durant laquelle 40 membres de la Chambre communiqueront une lettre au Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon l’appelant à l’aide pour empêcher davantage de violence sur ce site.
 
« La situation au camp d’Achraf devient de plus en plus désespérée de jour en jour », a affirmé M. Safavi.

Environ 3400 exilés iraniens vivent dans le camp d’Achraf, qui héberge les Moudjahidine du peuple d’Iran, l’ancienne branche armée de la résistance iranienne, depuis les années 1980. Les forces américaines avaient désarmé les opposants iraniens en 2003 après le renversement du dictateur irakien Saddam Hussein.
 
Il y a deux ans, les États-Unis ont remis le contrôle du camp au gouvernement irakien, lequel a annoncé ses projets de fermeture de l’enceinte et de déplacement des résidents avant le 31 décembre.
 
Les exilés craignent que le premier ministre irakien Nouri al-Maliki les déporte en Iran, où ils seront exécutés.
 
M. Maliki considère les Moudjahidine comme une « organisation terroriste », s’appuyant sur une inscription en 1997 du Département d’État des opposants sur la liste des groupes terroristes.

Les opposants Moudjahidine seraient accusés d’avoir tué plusieurs Américains en Iran dans les années 1970, mais n’ont pas menacé, depuis, les intérêts américains.

Les détracteurs de M. Maliki l’accusent d’attaquer l’enceinte pour être bien vu du régime iranien, lequel semble-t-il augmente de jour en jour son influence sur l’Irak.

Une cour fédérale américaine a ordonné l’an dernier au Département d’État de revoir le classement des Moudjahidine comme groupe terroriste. L’Union européenne a radié le groupe de sa propre liste terroriste en 2009.

La Résistance iranienne gagne de jour en jour le soutien de nombreux anciens responsables bien en vue qui ont servi sous le président George W. Bush, dont l’ancien ministre de la Justice Michael B. Mukasey et l’ancien secrétaire d’État à la Sécurité du territoire Tom Ridge.

Howard Dean, ancien président du parti démocrate soutient également la résistance.