Washington Post – 28.05.2012 – Des enquêtes menées dans cinq pays ont permis d’établir que le Hezbollah ou des agents basés en Iran avaient planifié l’assassinat de plusieurs fonctionnaires, hommes d’affaires ou diplomates à travers le monde, rapporte lundi le Washington Post.
Citant des sources anonymes du renseignement américain ou d’agences du Moyen-orient, le quotidien américain précise que les preuves incluent des enregistrements téléphoniques, des données médico-légales, des préparatifs coordonnés de voyage et même des cartes SIM de téléphones portables achetées en Iran et utilisées par plusieurs des auteurs des tentatives de meurtres.
L’an dernier, l’Azerbaïdjan avait mis au jour un projet d’assassinat visant des employés de l’ambassade américaine et des membres de leurs familles. Selon le journal, des agents pro-iraniens ont ainsi été impliqués dans des tentatives d’assassinat de diplomates étrangers dans au moins sept pays sur une période de 13 mois. Parmi les « cibles », deux fonctionnaires saoudiens, une demi-douzaine d’Israéliens et, dans le cas de l’Azerbaïdjan, plusieurs Américains.
Les projets et tentatives d’assassinat se sont brusquement interrompus au début du prin
temps, quand l’Iran a commencé à changer de ton après des semaines de rhétorique anti-occidentale et de menaces de couper la route maritime du pétrole, note le Washington Post.
En mars, Téhéran avait annoncé son acceptation formelle d’une reprise des négociations sur son programme nucléaire.
« Il semble qu’il y ait eu une volonté délibérée de calmer le jeu à l’approche des négociations », rapporte le journal en citant un diplomate occidental. « Que se passera-t-il si les négociations échouent, telle est la question que tout le monde se pose », ajoute le diplomate cité.
Il n’est pas clairement établi que les tentatives d’assassinat ont été entreprises sur instruction directe des responsables iraniens ou, avec leur accord tacite, par des groupes amis tel le Hezbollah, relève le journal.
L’administration de Barack Obama n’a d’ailleurs pas voulu lier le projet d’assassinat en Azerbaïdjan au gouvernement iranien, note le quotidien, évitant ainsi de formuler des accusations potentiellement explosives alors que les deux pays sont engagés dans des pourparlers.

