jeudi, mars 28, 2024
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Après le nucléaire il faudrait maintenant s’occuper des droits humains en Iran – Edith Cresson

CNRI –   » Vous n’êtes pas les seuls (à critiquer les violences en Iran) puisqu’Amnesty International vient de dire qu’en dépit des promesses d’Hassan Rohani lors de sa campagne électorale de remédier à la situation des droits humains en Iran, cette question n’a pas été une priorité pour lui », a déclaré Edith Cresson.

L’ancienne première ministre s’exprimait le 21 janvier à Paris lors d’une conférence au Sénat, dans laquelle des sénateurs issus de tous les groupes politiques, en présence de personnalités diverses et de la dirigeante de la Résistance iranienne Maryam Radjavi, ont évoqué la situation préoccupante des droits de l’homme en Iran et les tensions créées par le régime iranien dans les crises du Moyen-Orient. La conférence était organisait par le CFID qui célébrait le septième anniversaire de sa création.

Dans son intervention Edith Cresson a ajouté:
La France étant le pays des droits de l’homme, on est quelque fois étonné de voir qu’il y a si peu de protestations sur les violations en Iran. Tout se passe comme si la communauté internationale est terrorisée par l’hypothèse de la possession de l’arme atomique dans les mains de gens qui sont capables de tout. Cette crainte dépasse l’ensemble de tout ce qui peut être pensé.

En regardant les informations sur ce sujet, je pense que la communauté internationale s’est dite au fond ce que nous devons essayer de faire c’est de pouvoir avoir ces fameuses inspections inopinées dans le domaine du nucléaire et n’a pas pensé une seconde, que ces inspections pourraient aussi avoir lieu en ce qui concerne la situation de ce malheureux peuple. On peut à juste titre critiquer la manière dont les choses se sont passées.

Vous n’êtes pas les seuls (à critiquer les violences en Iran) puisqu’Amnesty International vient de dire qu’en dépit des promesses d’Hassan Rohani lors de sa campagne électorale de remédier à la situation des droits humains en Iran, cette question n’a pas été une priorité pour lui. Amnesty souligne que la question des droits humains a longtemps été éclipsée par celle du nucléaire, mais elle l’est toujours. Et comme cette dernière a fait l’objet d’un accord, il faudrait maintenant s’occuper des droits humains.

J’ai appris qu’il y a eu plus de 660 pendaisons en un an, dont certaines en public. Est-ce que c’est tolérable? Je suis quand même étonnée que nos médias en parlent peu. Très étonnant !  On parle de tout un tas de chose qui n’ont strictement aucune importance, mais voilà un massacre terrifiant et public, pas du tout caché, et les médias n’en parlent pas. C’est très étonnant.

Nous avons ici la chance d’avoir un certain nombre de parlementaires, je sais qu’ils sont actifs et qu’ils essaient de faire comprendre que la France ne peut pas plus longtemps se taire sur ce sujet. Quand je dis la France bien sûr ce sont les élus, le gouvernement, la presse, les intellectuels, les gens qui prennent la parole publiquement. On ne peut pas continuer comme ça.

Il semblerait qu’un accord sur le nucléaire, encore qu’il ne soit pas parfait, soit en train de se faire. Il semble aussi, d’après tout ce qu’on voit, qu’à l’intérieur de ce malheureux pays la situation économique est épouvantable, les caisses sont vides comme les responsables l’ont dit eux-mêmes, la situation ne pourra pas durer. Je suis persuadée qu’il y aura un sursaut, simplement il faut voir quand et comment. Vous avez raison d’attirer l’attention sur ces enlèvements, sur ces comportements épouvantables, sur cette terreur qui règne sur ce peuple.

Surtout il ne faut pas lâcher. Le combat que vous menez, il faut le poursuivre, il faut continuer, il faudrait que vous ayez plus d’accès aux médias. C’est la France qui de tous les pays signataires peut être en tête dans cette affaire. Elle est sensibles aux droits de l’homme, elle est sensible aussi à la peur qu’inspire l’arme nucléaire. Nous pouvons le faire.

Je pense qu’on ne peut qu’encourager tous ceux qui essaient de vous aider avec leurs moyens. Certains d’entre eux sont connus, ont une audience, il faut poursuivre ce combat. Je ne peux que vous féliciter Madame la Présidente, l’action que vous menez avec ceux qui vous entourent et vous dire que de tout cœur je suis avec vous, et que nous allons continuer à essayer de mener ce combat, parce que c’est impossible de laisser tout un peuple dans cette situation.