jeudi, mars 28, 2024
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Analyse – Le soulèvement populaire en Iran : Le début de la fin (12e partie)

 CNRI – La semaine dernière, le débat a fait rage au sujet du sermon de la prière du vendredi 17 juillet, prononcé par l'ancien président des mollahs Ali Akbar Hachemi Rafsandjani. Ce dernier, qui dirige la faction vaincue du régime, est considéré comme le principal rival d’Ali Khamenei (le Guide suprême du régime). La montée des tensions concernant la prière du vendredi a clairement démontré l'aggravation de la crise au sein du régime qui résulte de la poursuite du soulèvement populaire, en particulier des événements du 9 juillet. Elle montre également que la faction dirigée par le guide suprême, Ali Khamenei, et le président des mollahs, Mahmoud Ahmadinejad, n'a pas réussi à contrôler ou à diminuer la crise et que le régime clérical n’a aucun moyen d'échapper à sa chute inévitable.

Au cours du sermon du 17 juillet, bien que Rafsandjani ait tenté de minimiser la portée de la crise interne, il a été forcé de reconnaître que le régime était confronté à une « crise » et un « danger » et que le clergé et les chefs religieux y étaient opposés. Il a souligné qu’ «il s’agit de circonstances et d’une période amères. Personne, dans aucune faction (du régime) n’a voulu que cela prenne cette tournure. Nous avons tous subi des préjudices. »

Tout en critiquant le processus électoral et le Conseil des gardiens, Rafsandjani n'a pas contesté les résultats de la parodie électorale et les a acceptés comme un fait accompli. Il a déclaré : «Quoi qu’il en soit c'est fait et nous avons dépassé ce stade. Nous sommes entrés dans un autre stade. » Il s’est contenté de demander la libération des détenus et a compati avec les familles des victimes.

Mais ce qui a choqué le monde une fois de plus et qui a conduit chacun à la conclusion définitive que l'Iran ne pourra jamais revenir en arrière, c’est la présence de millions de personnes dans les rues avec de nouvelles initiatives et de nouveaux slogans, qui ne laissent aucun doute quant à leurs exigences.

Les slogans populaires du 17 juillet ont clairement mis l'accent sur Khamenei. Les manifestants scandaient «Nous offrons le sang qui coule dans nos veines à notre peuple ». Ils se moquaient en fait ouvertement du vieux slogan du régime qui pendant 30 ans a crié en faveur de Khamenei : « Nous offrons le sang qui coule dans nos veines à notre guide ». Ils ont également appelé à la démission de Khamenei en lançant d'une seule voix «Khamenei est un assassin, son gouvernement est illégitime».

Cela met en lumière le dynamisme croissant de la révolte du peuple iranien qui a transformé en moins de cinq semaines le slogan de « Mort au dictateur » en slogans appelant à la démission de Khamenei. Le mois dernier à chaque fois que la population est descendue dans la rue sous le moindre prétexte pour appeler à la liberté en Iran, il a été prouvé plus que jamais, qu’elle déteste ce régime et qu’elle appelle à son renversement. Au cours des événements de vendredi, tous les médias qui ont diffusé des scènes de protestations depuis l'intérieur de l'Iran ont reconnu que ce qui se passe dans ce pays mènera à un changement fondamental dans le régime en place.

Certes, le régime avait déployé sur le terrain l'ensemble de ses forces de répression pour faire face à d'éventuelles protestations. Il a également tout essayé pour réprimer les manifestations une fois qu’elles ont commencé en utilisant des gaz lacrymogènes, des matraques et des bâtons et en procédant à de nombreuses arrestations. Mais, il a clairement échoué à étouffer les protestations de millions de personnes à Téhéran et en province. Aujourd'hui, tout le monde voit et admet que les Iraniens ne craignent plus les passages à tabac, les arrestations, la torture et les exécutions. Par conséquent, quand les dirigeants ne peuvent pas gouverner à cause des crises internes incurables et que les citoyens ne reconnaissent pas leur gouvernement, on peut avancer avec certitude que le processus du renversement du régime a commencé.

Il y a eu également un autre incident important au sermon du vendredi de cette semaine qui a souligné que le peuple iranien saisissait la politique étrangère et avait des exigences claires vis-à-vis de la communauté internationale. À la fin du sermon, les autorités du régime scandent traditionnellement des slogans au micro et demandent aux participants de les répéter. Le régime utilise cette méthode pour contrôler le climat politique de la société et propager sa politique en vue de détourner l'opinion publique de la principale lutte en Iran qui se déroule entre le peuple et le régime des mollahs.