vendredi, mars 29, 2024
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A Liberty, nous sommes devant un processus d’extermination – Ingrid Betancourt

CNRI – « Mais quels sont les responsables, parce qu’il y a des responsabilités morales. Où est l’ONU qui a signé un accord d’entente avec le gouvernement irakien pour forcer les habitants à quitter Achraf et à se rendre dans ce camp Liberty ? Nous voyons que c’était un stratagème, pour les mettre dans une situation de vulnérabilité, où ils peuvent être exterminés, sans que la communauté internationale n’intervienne », s’est indignée Ingrid Betancourt à Genève le 27 février.

Elle s’exprimait dans une conférence internationale, dont elle était la modératrice, qui accueillait également Maryam Radjavi, présidente élue de la Résistance iranienne.

 Voici les moments forts de son intervention :

Je voudrais d’abord remercier le maire de Genève pour cet accueil extraordinaire. Nous nous sentons en sécurité ici, pour parler de ceux qui nous sont chers et qui nous font mal, avec lesquels nous avons des cauchemars mais qui nourrissent également nos rêves, parce nous rêvons que le cauchemar finisse. Nous rêvons que cette situation qui depuis des années nous tient en veille ait une solution heureuse. Alors aujourd’hui nous allons analyser ce qui s’est passé le 9 février. Une attaque monstrueuse, qui je crois n’est pas un fait isolé, pas le fait de terroristes en mal d’action. Je crois que nous sommes en face d’un plan d’extermination qui a été pensé, organisé, calculé depuis l’Iran.

Je crois que c’est important que nous pensions à ce que la réflexion d’aujourd’hui va nous apporter, parce qu’il y a le fait que nous connaissons et que nous pouvons déjà mettre sur la table. Ce sont des informations que tout le monde a, mais que les gouvernements des pays qui pourraient faire la différence s’obstine à nier.

D’abord nous savons que l’attaque contre le camp Liberty du 9 février a été conçue en Iran.
Nous sommes en train de parler d’un processus d’extermination. Et il est important que nous regardions cela en perspective, parce que je pense que nous sommes en train d’être témoin d’un des faits historiques les plus atroces de notre histoire contemporaine.

Quelle ironie, quel cynisme, le même cynisme d’appeler cette prison camp Liberty, alors que nous savons que ce n’est pas un camp pour la liberté, mais un camp pour l’extermination.

Ils ont installé des instruments pour lancer des missiles juste en dehors du camp, pour pouvoir lancer les missiles dans le camp et pour pouvoir s’en laver les mains et pouvoir dire « ce n’est pas nous » ce sont des personnes dont nous ne pouvons pas nous rendre responsables. Mais nous savons que ces personnes suivent les ordres du gouvernement iranien en connivence avec le gouvernement irakien. Donc les questions aujourd’hui auxquelles nous devons tous répondre sont d’abord « quels sont les responsables de ce massacre ?

Nous savons que le gouvernement d’Iran et le gouvernement irakien sont les assassins des personnes qui sont mortes pendant l’attaque du 9 février. Mais quels sont les responsables, parce qu’il y a des responsabilités morales. Où est l’ONU ? L’ONU qui a signé un accord d’entente avec le gouvernement irakien pour forcer les habitants d’Achraf à quitter Achraf et aller se rendre dans ce camp Liberty où ils seraient en supposant dans une plus grande sécurité. Et nous voyons que c’était un stratagème, pour les mettre dans une situation de vulnérabilité, où ils puissent être exterminés, sans que la communauté internationale n’intervienne. Pourquoi ? Parce qu’ils font porter la responsabilité sur les groupements terroristes qu’ils créent de façon fictive, pour se laver les mains. Il y a une responsabilité de l’ONU. Il y a une responsabilité des personnes de l’ONU qui sont en Irak. Et ces personnes ne peuvent pas se cacher derrière leur bureau pour continuer à perpétrer ces crimes.

Et nous, en tant que représentants des personnes qui veulent la paix dans le monde nous ne pouvons pas nous taire. Et nous ne pouvons pas accepter de croire que personne ne peut nous donner de réponse à nos questions, parce qu’il y a dans l’idée que nous fermions les yeux, pour pouvoir continuer à vivre tranquillement, en faisant semblant de ne pas voir les atrocités qui se commettent, contre notre humanité, contre nos droits humains, contre nos principe, mais aussi contre l’option de paix dans le monde.

Et c’est pour ça que l’ONU est aujourd’hui directement responsable. Parce que lorsque le gouvernement iranien attaque le camp d’Achraf, il est en train d’exterminer la seule opposition qui peut garantir un retour en Iran d’un gouvernement démocratique, pour ne plus avoir à faire face au gouvernement des mollahs, qui menace tout le monde avec la bombe atomique et qui met en péril la paix mondiale. Donc si nous sommes ici, c’est parce que nous sommes en train non seulement de défendre la vie de 3000 personnes en Irak, mais nous sommes aussi en train de défendre notre droit à la paix dans le monde.

Nous n’allons pas tolérer le mal parce que nous voulons conserver notre tranquillité. Et nous allons poser des questions. Nous voulons que les gens d’Achraf qui sont aujourd’hui au camp Liberty, soient en sécurité. Et la première chose à faire c’est de les ramener au camp d’Achraf.

Mais nous voulons aussi que le Secrétaire général Ban Ki-moon prenne ses responsabilités. Nous voulons qu’il prenne une décision et qu’il explique ce que M. Martin Kobler fait en Irak. Parce que nous pensons qu’il a trahi la confiance dont il était le dépositaire et qu’il a fait de sa mission une honte. Honte à M. Kobler ! Mais honte aussi à ceux qui se cachent derrière leur bureau, tous ceux qui sont complices de M. Kobler. Nous voulons qu’il parte et nous voulons l’ouverture d’une enquête.

C’est un honneur d’annoncer la personne qui incarne pour moi le printemps arabe, la seule personne qui aujourd’hui, en raison de ce qu’elle est, de son courage, de sa vie, peut garantir que nous ne seront pas déçus à nouveau. Nous savons qu’avec Maryam Radjavi l’Iran aura le futur qu’il mérite.