
Alors que le cinquième cycle de négociations sur le nucléaire se poursuit à Rome, le régime iranien subit une pression croissante, tant de l’étranger que de l’intérieur. En l’espace de quelques jours, le régime a fait face à de nouvelles sanctions américaines, à de vives critiques internes et à une agitation croissante dans tout le pays.
Le 23 mai, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du régime, Esmail Baqai, a condamné une nouvelle vague de sanctions américaines visant le secteur de la construction, les qualifiant de « malveillantes, illégales et inhumaines ». Cette mesure, promulguée par les États-Unis en vertu de dispositions visant à lutter contre la prolifération des armes, étend les sanctions aux secteurs liés au Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI). « Cela soulève de sérieux doutes quant au sérieux de la diplomatie américaine », a déclaré Baqai sur la défensive.
Le 21 mai, le ministre des Affaires étrangères du régime, Abbas Araghchi, a dénoncé les menaces européennes de déclencher le mécanisme de retour à l’accord de Vienne, les qualifiant de « totalement illogiques ». Imputant la responsabilité au retrait des États-Unis de l’accord nucléaire et à l’absence de compensation économique de l’Europe, M. Araghchi a déclaré : « Nous n’avons réduit nos engagements qu’après leur échec à soutenir l’économie iranienne. Cette menace est dénuée de fondement juridique ou politique. Si l’Europe prend cette mesure, elle devra en assumer les conséquences. » La position intransigeante de Khamenei sur le programme nucléaire révèle l’instabilité croissante du régime iranien.
Le Département d’État américain a confirmé ces mesures dans un communiqué du 21 mai, affirmant qu’elles visent à empêcher Téhéran d’accéder à des matières stratégiques liées à ses programmes de missiles et nucléaire. Le Département a réitéré que la pression maximale serait maintenue jusqu’à ce que les ambitions nucléaires, le développement de missiles et le soutien au terrorisme du régime soient limités.
Sur le plan interne, le régime est confronté à une contestation croissante. L’ancien haut responsable de la sécurité, Ali Shamkhani, a été vivement critiqué par les responsables du régime pour avoir suggéré que Téhéran pourrait abandonner l’enrichissement d’uranium à haut niveau si les sanctions étaient levées. Le député Ali-Asghar Nakhai-Rad l’a vivement critiqué : « Raïssi vous a limogé pour une raison… Trump a salué vos propos. De quelle autorité disposez-vous pour parler au nom de l’Iran ? »
L’interview de Shamkhani a également suscité une vive réaction de la part de l’ancien parlementaire Heshmatollah Falahatpisheh, qui a écrit : « Le même homme qui a enthousiasmé Trump a un jour porté plainte contre moi pour avoir prôné la détente avec les États-Unis. Ceux qui ont profité des sanctions doivent rendre des comptes. »
La base cléricale du régime s’est ralliée à toute flexibilité diplomatique. Lors de leurs sermons du vendredi, les représentants du guide suprême Khamenei dans tout l’Iran ont vivement dénoncé les États-Unis et réaffirmé que l’enrichissement de l’uranium constituait une « ligne rouge ». À Savojbolagh, Ruhollah Mokhtari a qualifié l’enrichissement de « symbole de fierté nationale ». À Arak, Ghorban-Ali Dori-Najafabadi a déclaré : « Nous ne céderons jamais aux menaces ni aux pots-de-vin. L’enrichissement de l’uranium est devenu une culture révolutionnaire. »
Mohammad-Javad Larijani—senior advisor to #Khamenei—has just revealed more than intended. He said Iran is ready to share the peaceful parts of its nuclear program. That’s not transparency—it’s admission. If there are “peaceful parts,” what are the others?
The regime has never… pic.twitter.com/Dmof7XRnAV— NCRI-FAC (@iran_policy) 20 mai 2025
Simultanément, la frustration publique est palpable face aux difficultés économiques. Les boulangers ont manifesté contre la réduction des subventions, la hausse des coûts d’assurance et les coupures de courant prolongées. Le député Mohsen Zanganeh a averti que « l’inaction et la mauvaise gestion » poussent une profession autrefois respectée « à la limite ». Des responsables du secteur de l’énergie ont admis des coupures de courant imminentes de 24 heures dans certaines régions cet été, aggravant une crise économique déjà grave.
Mohammad-Javad Larijani, conseiller principal de #Khamenei, vient de révéler plus que prévu. Il a déclaré que l’Iran était prêt à partager les aspects pacifiques de son programme nucléaire. Ce n’est pas de la transparence, c’est un aveu. S’il y a des « aspects pacifiques », quels sont les autres ? Le régime n’a jamais…
Le journal d’État Etemad a averti que les coupures de courant et l’inflation alimentaient les troubles sociaux. « La confiance du public s’érode. Sous cette pression, le mécontentement généralisé pourrait dégénérer en une instabilité plus grande », a-t-il rapporté.
Le journal Jahan Sanat a également écrit, profondément préoccupé : « Les coupures de courant dans les villes industrielles ont provoqué un mécontentement généralisé parmi les travailleurs, et dans certaines villes industrielles, on sent déjà l’odeur de manifestations violentes… Dans les jours à venir, la tolérance et l’incitation des citoyens à coopérer avec le gouvernement pourraient devenir un outil rouillé, inutile et incapable de réduire les tensions sociales. Chaque jour qui passe, le cancer des coupures de courant rapproche la société iranienne de son extinction. »
Alors que les négociations nucléaires se poursuivent, Téhéran se retrouve de plus en plus acculé, confronté à une détermination occidentale renouvelée, à de profondes divisions internes et à une population qui perd rapidement patience face à la crise comme statu quo. En réponse, le régime intensifie sa rhétorique hostile contre l’Occident, l’utilisant comme un bouclier pour détourner l’attention de l’effondrement économique croissant, des troubles sociaux généralisés et de l’érosion de la légitimité auxquels il est confronté dans son pays.