vendredi, janvier 24, 2025
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Iran : Quel message la radiation du CGRI de la liste du terrorisme va envoyer aux mollahs?

Iran : Quel message la radiation du CGRI de la liste du terrorisme va envoyer aux mollahs?

Contrairement aux prévisions optimistes quant à l’achèvement des pourparlers nucléaires à Vienne entre Téhéran, ses homologues européens et les États-Unis, les négociations se sont apparemment heurtées à un problème car le régime iranien insiste pour que les États-Unis suppriment le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI, pasdaran) de la liste américaine des organisations terroristes étrangères (FTO).

Il va sans dire que l’CGRI est qualifié de FTO à la fois sur la base du droit et des faits. Le retirer de la liste serait tout à fait contre-productif et préjudiciable à la campagne contre le terrorisme, qui est apparue comme le défi le plus sérieux à la stabilité régionale et mondiale. De plus, cela enverra un message évident de faiblesse et tendra à céder aux exigences de l’État le plus actif qui parraine le terrorisme.

La nouvelle administration aux États-Unis et les dirigeants européens ont fait tous les efforts possibles pour conclure les négociations afin de relancer l’accord nucléaire iranien très défectueux, officiellement connu sous le nom de Plan d’action global conjoint (JCPOA). Alors que Téhéran était le parti qui violait constamment ses engagements aux termes de l’accord, nos dirigeants ont fait de telles concessions au régime que, comme le rapportait le Spectator en janvier, « les Iraniens ont dû se frotter les yeux pour le croire ».

Le régime iranien considérait ces concessions comme la position d’ouverture des États-Unis. Il a fait pression pour en savoir plus, ce qui a malheureusement incité les États-Unis à envisager d’accepter la demande de l’Iran de retirer le CGRI de la liste des organisations terroristes étrangères (FTO) du Département d’État en échange par le régime d’un « l’engagement public pour cesser de déstabiliser la région ». Demander aux mollahs de Téhéran de désamorcer les tensions régionales, c’est comme demander à un pyromane d’éteindre son incendie criminel. Le régime iranien et ses gardiens de la révolution sont à l’origine des troubles au Moyen-Orient.

Le CGRI forme et finance des groupes terroristes tels que le Hezbollah et les Houthis. La Force Qods du CGRI fait des ravages dans la région en attaquant d’autres pays. Les missiles balistiques du CGRI et son programme massif de drones n’ont aucun but pacifique. Le braquage de cette entité terroriste sur ses armes de destruction massive et sa présence inquiétante dans la région appellent les dirigeants occidentaux à se débarrasser de l’idée erronée que le terrorisme pourrait être arrêté par des négociations.

Le terrorisme du CGRI ne se limite pas au Moyen-Orient. Haut diplomate de Téhéran basé à Vienne, Assadollah Assadi et ses complices ont été arrêtés en 2018 alors qu’ils tentaient de poser une bombe dans un rassemblement de l’opposition iranienne en France. Ils ont été poursuivis, reconnus coupables et condamnés à 15 à 20 ans de prison pour avoir comploté en vue d’assassiner des milliers de participants innocents à cette conférence.

Beaucoup de mes collègues américains et européens ont assisté à ce rassemblement. Il est scandaleux de voir l’entité qui a envoyé nos assassins potentiels être retirée de la liste FTO. Quel message cela enverrait-il aux autres groupes terroristes? Ce serait en effet une débâcle humiliante dans notre lutte contre le terrorisme. Il convient de noter que la suppression de l’CGRI de la liste FTO ne signifie pas que l’organisation est supprimée des autres listes noires pour ses activités malveillantes. Mais prendre une telle mesure ne ferait qu’encourager Téhéran à demander plus et à poursuivre son terrorisme en toute impunité.

Les ayatollahs en Iran sont vulnérables. Face à une société instable, le guide suprême iranien Ali Khamenei a nommé Ebrahim Raïssi président de sa dictature religieuse. Raïssi, un meurtrier de masse et un auteur clé du génocide de 1988 de dizaines de milliers de prisonniers politiques iraniens, est l’épouvantail de Khamenei pour intimider et terroriser le peuple iranien et le dissuader d’exprimer sa colère et ses frustrations refoulées pendant quatre décennies de répression, la corruption, la mauvaise gestion et l’incompétence, qui a dévasté ses moyens de subsistance.

En plus d’une répression accrue dans le pays, évidente dans l’augmentation spectaculaire du nombre d’exécutions depuis que Raïssi est devenu président, sa présidence signifie plus d’hostilité envers la communauté internationale. Si le régime n’était pas vulnérable, il ne serait pas venu à la table des négociations. Dans l’état actuel des choses, les mollahs sont au pied du mur chez eux et sous le choc d’un isolement international croissant. Lui offrir une bouée de sauvetage à ce stade enverrait un mauvais message.

Winston Churchill a dit un jour : « Un complaisant est celui qui nourrit le crocodile, en espérant qu’il le mangera en dernier. Le moment n’est-il pas venu pour nos dirigeants d’apprendre de la guerre d’occupation en Ukraine et d’autres événements historiques tels que la Seconde Guerre mondiale que les régimes autoritaires ne comprennent que le langage de la fermeté et non les approches accommodantes ? »

Les seules récompenses dont les mollahs ont besoin de la part de l’Occident sont des sanctions plus sévères et un isolement accru. Ils doivent être mis à genoux. C’est le seul moyen de freiner leurs activités perverses. Nos vrais partenaires pour apporter une paix et une stabilité durables au Moyen-Orient sont le peuple iranien et sa résistance héroïque, pas ses oppresseurs.

*Dr Alejo Vidal-Quadras
Alejo Vidal-Quadras, professeur de physique atomique et nucléaire, a été vice-président du Parlement européen de 1999 à 2014. Il est président du Comité international en quête de justice (ISJ)