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En direct : Plus de 1000 anciens prisonniers politiques demandent à la communauté mondiale d’enquêter sur le massacre de 1988

Plus de 30 ans se sont écoulés depuis le massacre de plus de 30 000 prisonniers politiques en 1988. Les auteurs de ce crime contre l’humanité, tel que décrit par de nombreux experts des Droits de l’Homme, ont bénéficié d’une impunité systématique, rendue possible par l’inaction de la communauté internationale.

Cette impunité systématique a atteint son pic en juin 2021 lorsque le Guide Suprême du régime iranien, Ali Khamenei, a choisi Ebrahim Raïssi comme nouveau président. Raïssi était membre des « commissions de la mort » de Téhéran, responsables de l’assassinat de milliers de prisonniers politiques, pour la plupart des membres et des sympathisants de l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran (OMPI).

Aujourd’hui, un millier de anciens prisonniers politiques, dont des dizaines de survivants du massacre de 1988, ainsi que des dignitaires internationaux du monde entier ont participé à une conférence virtuelle afin de poursuivre les efforts visant à obtenir justice et de situer les responsabilités.

Cette page présente un compte rendu en direct de cet événement. Son contenu sera mis à jour tout au long de la journée :

Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI)

Génocide et massacre de 1988 en Iran
Non à l’impunité des responsables de crimes, oui pour faire rendre des comptes aux dirigeants du régime

Chers Amis,
Chers sœurs et frères,
Je vous adresse mes salutations ainsi qu’aux personnalités politiques, juristes, honorables parlementaires et défenseurs des droits humains qui assistent à cette conférence. Il y a trente-trois ans, à l’été 1988, sur un décret religieux de Khomeiny ordonnant l’exécution de tous les Moudjahidine du peuple qui persistaient sur leurs positions, 30 000 prisonniers politiques, dont 90 % étaient des partisans des Moudjahidine du peuple (OMPI/MEK), ont été exécutés successivement.

La vague d’effusion de sang s’est rapidement propagée aux autres prisonniers.
Ce 27 aout rappelle le jour où, il y a 33 ans, selon de très nombreux documents et informations, ont commencé les exécutions des militants marxistes et kurdes, notamment des membres du Parti démocrate du Kurdistan d’Iran, du Komaleh et de l’Organisation Khebat du Kurdistan iranien. Nous rendons hommage à tous les martyrs de la liberté de l’Iran, dont beaucoup restent encore inconnus.

Des rescapés du massacre de 1988
Mais aujourd’hui, nous sommes face à une assemblée extraordinaire qui ne connait pas de précédent dans l’histoire de la lutte des peuples pour les droits humains et l’appel à la justice pour le sang injustement versé.

Un millier d’anciens prisonniers politiques torturés sous les régimes du chah et des mollahs assistent depuis la cité d’Achraf-3 au rassemblement d’aujourd’hui, dont environ un quart sont des femmes de l’OMPI, ainsi qu’un grand nombre d’anciens prisonniers politiques qui suivent la conférence avec nous aujourd’hui dans divers pays.

Beaucoup d’entre eux ont été les témoins directs des innombrables exécutions des années 1980 et du massacre de prisonniers politiques de 1988. Ce sont les rescapés d’une répression sanglante et généralisée avec 120.000 martyrs.

Le régime des mollahs voulait opprimer et vaincre chaque membre et partisan de l’OMPI avec toutes les méthodes de torture. Il a essayé toutes les tactiques diaboliques, vicieuses et inhumaines. Les terribles unités dites « résidentielles » ont infligé les tortures les plus ignobles aux prisonnières Moudjahidine. Des femmes ont été enfermées dans des cages pendant des semaines, voire des mois pour briser leur esprit de résistance.

Finalement, à l’été 1988, les prisonniers ont été placés devant un choix : se soumettre en reniant leur fidélité à l’OMPI ou être exécutés.

Mais la génération qui a suivi ce chemin au nom de Massoud Radjavi et du désir de liberté, a résisté héroïquement en prison, sous la torture et dans les conditions les plus difficiles, jusqu’au choix de la soumission ou de l’exécution. Et elle a maintenu sa position de renverser le régime et de libérer le peuple.

Les courageux prisonniers Moudjahidine et autres vaillants combattants ont prouvé que leur résistance, même les mains liées et dans les recoins des prisons, équivaut à une bataille et une campagne pour le renversement. Une lutte dans laquelle le bourreau s’agenouille devant la détermination du prisonnier.

Certains de ces détenus Moudjahidine, après leur libération, sont ensuite tombés martyrs au cours d’opérations de l’Armée de libération nationale iranienne ou sous les attaques et les bombardements à la roquette du régime sur les camps d’Achraf et Liberty.

Notamment la commandante Zohreh Ghaemi, qui avait passé cinq ans en prison, Pouran Najafi, qui a écrit ses mémoires de cinq ans de captivité dans un livre intitulé « l’envol des chaines », Hossein Sarv-Azad, un témoin du massacre de 1988, et Alireza Taherlou, les deux ayant souffert près de dix ans de détention. Leur crime avait été leur persévérance dans la cause de la liberté et la cause de l’OMPI.

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Dominique Attias, avocate française spécialisée dans les droits des personnes, le droit des mineurs et la violence à l’égard des femmes

C’est un jour grave. Nous savons ce qui se passe en Iran. Grâce à vous et à vos efforts, ces martyrs seront vengés. Ces meurtriers ont atteint le sommet de leurs crimes. Cette destruction de la vie des mères, des sœurs, des enfants.

C’est un crime contre l’Humanité. Il faut l’arrêter. Les Européens et le monde entier sont silencieux. Aujourd’hui, un meurtrier est au pouvoir en Iran. Le Majlis (Parlement des mollahs) l’a peut-être accepté, mais nous ne l’accepterons pas. Les femmes iraniennes ne l’accepteront pas. Les femmes sont un élément fondamental de la société. Si nous fermons les yeux, nous serons aussi responsables. L’Association du Barreau Européen sera à vos côtés.

Geoffrey Ronald Robertson, QC, est un avocat spécialisé dans les Droits de l’Homme, un universitaire, un auteur et un communicateur

Depuis des siècles, tuer des prisonniers est un crime. La différence est que si cela constitue un crime particulier de génocide, il existe une convention internationale qui oblige les pays à prendre des mesures et à punir ce génocide.

Il est important de voir si ce qui est arrivé aux membres de l’OMPI peut être légalement qualifié de génocide. Le génocide consiste à tuer un groupe en raison de sa religion ou de sa race. La fatwa [décret] émise par [le fondateur du régime Ruhollah] Khomeini commence par dire que l’OMPI ne croit pas en l’Islam, qu’il est devenu renégat et qu’il a fait la guerre à Dieu : « moharebe ». L’OMPI se distinguait de Khomeini en raison de leur vision différente de l’Islam.

Lorsque la nouvelle de ces meurtres a été divulguée, le régime a tenté de les défendre. Le président de la Cour suprême de l’époque a déclaré que nous n’étions pas un État laïque et que le blasphème n’était pas autorisé. Il a dit que c’était une forme de punition du blasphème. Il me semble donc qu’il existe des preuves très solides qu’il s’agit d’un génocide et que la convention sur le génocide a été ratifiée par l’Iran en 1956. Elle s’applique au meurtre ou à l’atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale des membres d’un groupe.

Il ne fait aucun doute qu’il y a lieu de poursuivre [le président du régime Ebrahim] Raïssi et d’autres personnes. Un crime a été commis et engage la responsabilité internationale. Quelque chose doit être fait à ce sujet, comme cela a été fait contre les auteurs du massacre de Srebrenica.

Theo Van Boven, directeur de la division des Droits de l’Homme des Nations unies (1977-1982) et Rapporteur spécial des Nations unies sur la torture (2001-2004)

L’actuel président de l’Iran, Ebrahim Raïssi, a fait une longue carrière dans le système judiciaire. Alors qu’il occupait ces fonctions, des meurtres à grande échelle ont eu lieu à travers tout l’Iran, notamment le massacre de 1988, ce qui remet en question le mandat et la responsabilité d’Ebrahim Raïssi.

Nous demandons une enquête indépendante des Nations Unies sur le massacre de 1988 et sur la responsabilité de Raïssi dans ce massacre.

Kumi Naidoo, secrétaire général d’Amnesty International (2018-2020)

Le massacre de 1988 a été un massacre brutal et sanguinaire et un génocide. Il est émouvant pour moi de voir la force et le courage de personnes qui ont traversé tant de choses et vu tant de tragédies et qui endurent ces atrocités. Je voudrais rendre hommage à tous les prisonniers membres de l’OMPI et vous applaudir.

Il est extrêmement important qu’en ce moment de l’histoire, nous cherchions une nouvelle source d’inspiration venant des jeunes du monde entier. Il est très inspirant de voir qu’il y a eu un nombre important de jeunes au cours de la dernière décennie en Iran qui se sont levés sur les lignes.

Il est important de comprendre comment des gouvernements injustes utilisent leur appareil idéologique pour contrôler la population. Il est important que l’UE et la communauté internationale au sens large adoptent un rôle de leader sur cette question. Le gouvernement iranien actuel, dirigé par Raïssi, a une culpabilité encore plus grande sur la question du massacre de 1988.

Les gouvernements qui se comportent de la sorte doivent reconnaître que ce comportement n’est pas tant une démonstration de force qu’un aveu de faiblesse.

Audronius AžUbalis, ministre des Affaires étrangères de Lituanie (2010 – 2012) et membre du parlement

Personne n’a encore été traduit en justice pour ce crime contre l’humanité. Il n’y a pas de volonté politique de demander des comptes aux auteurs de ce crime. Une enquête de l’ONU sur le massacre de 1988 est indispensable.

Malgré tous les appels à une enquête internationale indépendante sur le massacre de 1988, l’Union européenne a ignoré ces appels, n’a montré aucune réaction et n’a pas été prête à montrer une réaction. Je voudrais demander à l’UE de sanctionner le régime pour ses crimes contre l’humanité. Je pense que la Lituanie peut prendre l’initiative parmi les membres de l’UE.

Eric David, professeur de droit international de Belgique

Il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’un crime contre l’humanité. Il s’agissait d’une attaque contre une population civile. Il s’agit également d’un génocide car les victimes ont été tuées en raison de leur adhésion à un ensemble de croyances interdites par les mollahs.

Toutes les juridictions internationales peuvent juger ce crime. Si un responsable du régime se trouve dans un pays quelconque, ce pays peut facilement accuser et juger cette personne pour sa responsabilité dans le massacre de 1988. Nous n’avons aucune difficulté à porter cette affaire devant les tribunaux.

Nous devons réaffirmer que ces criminels doivent être traduits en justice devant des tribunaux internationaux.

Gulnara Shahinian, Rapporteur spécial des Nations unies sur les formes contemporaines d’esclavage (2008-2014) D’Arménie

Lorsque les atrocités ne sont pas punies mais que les auteurs sont reconnus comme des héros, cela ne reflète ni le peuple du pays ni les familles des victimes. Peu de choses ont été faites pour régler la question des fosses communes. Les fosses communes sont des lieux de preuves et sont essentielles pour la justice. Elles sont la preuve que des événements odieux ont eu lieu qui n’auraient jamais dû se produire.

Les rôles des États et de la communauté internationale sont d’une importance capitale. Ils doivent assumer la responsabilité de protéger ces sites. Le respect de la manipulation légale des charniers doit être assuré. La communauté internationale doit faire beaucoup plus. Toutes les actions visant à protéger les droits de l’homme sont essentielles maintenant. Nous devons nous assurer que les générations futures n’oublient pas ces crimes. Nous devons demander des comptes et ne pas permettre que cela se reproduise.

Mehri Hajinejad, ancien prisonnier politique iranien

Quatre de mes frères et sœurs ont été tués par les mollahs. Lorsque j’étais en prison, les interrogateurs ont essayé de nous faire croire que nous étions seuls. Je vous remercie tous d’avoir défendu le mouvement pour la justice. Plus de 1 000 anciens prisonniers politiques sont présents ici. Malheureusement, un petit nombre a été accepté dans le tribunal suédois qui juge le criminel du régime Hami Nouri.

L’OMPI a lancé le mouvement pour la justice immédiatement après le début du massacre de 1988. Le leader de la Résistance iranienne Massoud Radjavi a averti instantanément d’une vague massive d’exécutions politiques en Iran dès le début du massacre. Depuis lors, la Résistance iranienne a publié des milliers de déclarations, tenu de nombreuses conférences, publié des documents et pris d’autres mesures pour empêcher que ce génocide ne tombe dans l’oubli.

Il ne fait aucun doute que Hamid Nouri doit être traduit en justice. Mais il y a aussi beaucoup d’autres personnes qui ont été les auteurs de cette affaire, et au sommet se trouve Ebrahim Raïssi. Ils doivent tous être traduits en justice. Khamenei et Raïssi doivent être jugés pour le massacre de 1988, pour les exécutions des années 1980, pour le meurtre de manifestants et pour leur politique meurtrière de gestion de la Covid-19.

Sima Mirzaei, une parente des victimes du massacre de 1988

Ma sœur, Khadijeh, a été arrêtée en 1981 et torturée violemment pendant plusieurs mois. Elle est morte sous la torture. Mes frères et ma sœur ont été exécutés en 1988 après avoir passé sept ans en prison. Mon frère, Hossein, a passé la moitié de ses sept années en isolement cellulaire. Ma sœur, Masoumeh, a été torturée devant son fils.

Le tortionnaire du régime, Assadollah Lajevardi, a dit à mon père que nous allions brûler vos racines parce que vos enfants sont des partisans de l’OMPI. L’un de mes frères avait 16 ans lorsqu’il a été arrêté. Le tortionnaire a dit à ma mère que j’avais personnellement tiré une balle dans la tête de son fils.

Après 33 ans, la mémoire et l’âme des martyrs du massacre de 1988 sont visibles dans les Unités de Résistance et dans le mouvement de la justice. Tous ces criminels seront traduits en justice.

Franco Frattini, ministre italien des Affaires étrangères (2002-2004 et 2008-2011)

Toute personne qui a donné sa vie pour les droits non négociables des humains est à jamais une source d’inspiration. Les actions du nouveau gouvernement iranien s’inscrivent dans le droit fil de l’histoire du régime. Le nouveau ministre des Affaires étrangères a servi sous les gouvernements précédents. Il n’y a pas de différence entre les conservateurs et les réformateurs. Il s’agit du même régime. Cela est confirmé par la proximité du ministre des Affaires étrangères avec le commandant de la force Qods. Il a même confirmé qu’il poursuivra l’oeuvre de Qassem Soleimani.

Les présidents iraniens ont toujours parlé de leur adhésion aux valeurs de l’ONU. Mais dans la pratique, le régime a perdu le soutien populaire, appliquant la règle des armes au lieu de la règle de droit. Enfin, j’espère une enquête indépendante et sans limite sur le massacre de 1988. La crédibilité du système des Nations unies est en jeu.

L’Iran n’acceptera évidemment jamais la règle de la Cour pénale internationale pour les crimes contre l’humanité. Mais le Conseil de sécurité de l’ONU a un devoir moral. L’ONU a ce devoir moral envers les victimes innocentes. Cherchons à obtenir justice. Allons de l’avant avec une enquête internationale sérieuse.

Guy Verhofstadt, Premier ministre Belgique (1999 à 2008)

Je suis toujours choqué par ce qui s’est passé en 1988 et c’est parce que les gens n’avaient aucune chance de se protéger et de fuir la torture. Ils ont été enfermés et privés de liberté. Et sur la base de la fatwa, ils ont été pendus après de courtes inquisitions par la commission de la mort.

Le massacre de 1988 a visé toute une génération de jeunes gens. Il est essentiel de savoir que cela avait été planifié à l’avance. C’était la conséquence du régime lui-même. Le régime essaie toujours de réduire brutalement au silence ceux qui demandent l’amélioration de la situation des Droits de l’Homme et des libertés.

Le massacre de 1988 a été planifié et rigoureusement exécuté avec une cible claire en tête. Il peut être qualifié de génocide. Imaginez que ces personnes n’aient pas été massacrées et qu’elles aient été libérées et aient eu la possibilité de construire leur pays. Sans ce massacre, l’Iran serait totalement différent. C’est pourquoi le massacre de 1988 a une signification profonde.

Ce massacre n’a jamais fait l’objet d’une enquête officielle des Nations unies et les auteurs n’ont pas été inculpés. Ils continuent de jouir de l’impunité. Aujourd’hui, le régime est dirigé par les meurtriers de l’époque.

Giulio Maria Terzi, ministre des affaires étrangères de l’Italie (2011 – 2013)Le massacre n’appartient pas seulement au passé de ce régime. Il est significatif pour le présent et l’avenir de l’Iran. Plus de 90 % d’entre eux étaient des membres et des sympathisants de l’OMPI. Les prisonniers ont choisi de rester ferme en refusant de renoncer à leur soutien à l’Organisation des Moudjahidine du Peuple d’Iran.

Nombreux sont ceux qui ont réclamé une enquête internationale sur le massacre de 1988. Le Haut représentant de l’UE, Josep Borrell, devrait mettre un terme à son approche habituelle vis-à-vis du régime des mollahs. Il devrait encourager tous les États membres des Nations unies à demander des comptes pour le grand crime contre l’humanité commis par Téhéran.

Il y a des milliers de personnes qui attendent une approche plus ferme de la part de la communauté internationale, et notamment de l’UE.

Prof. Valeriu M. Ciucă

Nous demandons une enquête sur le massacre des prisonniers politiques en 1988 en Iran. Je pense que le gouvernement iranien doit répondre à toutes les questions concernant le massacre. Celui qui garde le silence lorsqu’il est accusé admet les allégations. Il est temps d’entamer ce processus. Il est temps d’agir au niveau international.

Parvin Kouhi, ancien prisonnier politique iranien

Pendant mon séjour en prison, certaines nuits, jusqu’à 600 personnes ont été exécutées. Le massacre a eu lieu dans toutes les villes d’Iran. À la prison de Dastgerd, lorsque je suis revenu de l’isolement, j’ai été surpris par le petit nombre de prisonniers restants. Ils avaient tous été exécutés. Les gardes ont laissé entendre que tous les prisonniers avaient été exécutés.

Khadijeh Ashtiani, ancienne prisonnière politique iranienne

J’ai été en prison pendant cinq ans, à Evin et à Ghezelhesar. J’ai vu personnellement Hamid Nouri pendant mon séjour en prison. Le régime a tué mon frère en prison. Il n’avait que 19 ans lorsqu’il a été arrêté et exécuté en 1988. Le massacre a été planifié à l’avance. Les réunions de famille ont été suspendues. Les prisonniers ont été transférés à Evin. Un jour, ils nous ont dit de récupérer les affaires de mon frère. Il a été exécuté.

Le témoignage de Dr. Javad Ahmadi, médecin, ancien prisonnier politique

Ma sœur, Ashraf Ahmadi, a été arrêtée par les forces de sécurité du Shah, torturée en prison, puis libérée en 1979. Elle a été de nouveau arrêtée par le régime des mollahs en 1981 et transférée à la prison d’Evine, où elle a été sauvagement torturée. Elle a été pendue avec d’autres prisonniers lors du massacre de 1988.

Les mollahs voulaient détruire toute trace de l’OMPI avec ce massacre. Ces martyrs les ont empêchés de le faire.

Le témoignage de Nezam Mir Mohammadi, avocat, ancien prisonnier politique

J’ai passé 18 mois dans les prisons du régime sans procès. Avant mon arrestation, en tant qu’avocat, je m’occupais des affaires juridiques des membres de l’OMPI arrêtés par les mollahs. Dans la prison de Gohardacht, j’ai été témoin de tortures brutales.

En tant qu’avocat, il est de mon devoir de rendre hommage à tous ceux qui ont perdu la vie et à tous les prisonniers qui ont sacrifié leur vie. Et je remercie tous ceux qui contribuent à faire en sorte que les auteurs de ces actes rendent des comptes.

Le témoignage de Azadali Hajilouei, ancien prisonnier politique

J’ai été arrêté en 1984 pour avoir soutenu l’OMPI. J’ai passé plusieurs années dans les prisons d’Evine et de Gohardacht. Pendant le massacre de 1988, un jour, j’ai été envoyé à la commission de la mort. J’ai ensuite été maintenu dans le couloir de la mort. Pendant ce temps, Hamid Nouri, qui est actuellement jugé en Suède, a lu les noms de trente prisonniers, dont certains de mes compagnons de cellule. J’ai appris plus tard qu’ils avaient été exécutés. On m’a gardé jusqu’à minuit, puis on m’a renvoyé dans ma cellule.

Un des procureurs m’a dit que j’aurais dû être exécuté et m’a envoyé dans une cellule où on m’a dit d’écrire mon testament. J’ai ensuite été envoyé en cellule d’isolement. J’y suis resté 20 jours. Lorsque les portes se sont ouvertes, le gardien de la prison a tenté de m’intimider et m’a dit que si je ne renonçais pas à mon soutien à l’OMPI, je serais maintenu en isolement jusqu’à ma mort. Ils ont également envoyé une note à ma famille pour leur dire que j’avais été exécuté.

Le témoignage de Abulfazl Mahzoon, ancien prisonnier politique

J’ai été arrêté en 1981, envoyé à la prison d’Evine et condamné à dix ans de prison. En 1986, j’ai été transféré à la prison de Gohardacht et l’année suivante, envoyé à Qazvin. Pendant le massacre de 1988, une délégation est venue à la prison et a commencé à poser des questions et à inspecter nos affaires. Un peu plus tard, ils sont venus et ont emmené plusieurs prisonniers et les ont transférés à Gohardasht. Nous avons appris plus tard qu’ils avaient été emmenés pour être exécutés.