samedi, juillet 27, 2024
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Iran: coupures de gaz dans plusieurs villes du nord en pleine vague de froid

Agence France Presse – Une douzaine de villes du nord de l’Iran étaient victimes lundi de coupures de gaz en pleine vague de froid, après l’interruption totale des livraisons du Turkménistan, a rapporté lundi l’agence centrale d’information.

"Il y a deux jours, le Turkménistan a réduit de moitié ses fournitures de gaz vers l’Iran (…) et depuis dimanche après-midi les livraisons ont complètement cessé", a affirmé un porte-parole de la Société nationale du gaz, cité par l’agence qui dépend de la télévision officielle.

En temps normal, l’Iran importe quotidiennement entre 20 et 23 millions de mètres cubes de gaz turkmène, soit 5% de la consommation nationale, selon le responsable.

Des villes moyennes du nord du pays, notamment Gorgan, Sari, Shahroud et Semnan, sont totalement ou partiellement privées de gaz, alors que la température est tombée en dessous de zéro degrés ces derniers jours, tombant par endroits à -10 degrés.

Le Turkménistan a affirmé dans une lettre officielle que l’arrêt des fournitures de gaz était dû à des problèmes techniques.

Mais selon Azizollah Ramezani, directeur chargé des fournitures au sein de la Société nationale du gaz, "l’arrêt de la fourniture du gaz par le Turkménistan peut s’expliquer par une hausse des prix sur les marchés mondiaux", laissant entendre que le Turkménistan réclamait une révision de ses tarifs.

"On peut s’attendre à une hausse de la consommation de l’ordre 20 à 25 millions de mètres cubes par jour en raison du froid", a-t-il ajouté à la télévision, prévoyant des problèmes supplémentaires au cours des prochains jours.

Les autorités iraniennes ont appelé la population à faire des économies: en Iran, qui possède les deuxièmes réserves au monde après la Russie, le gaz est fortement subventionné et sa consommation, non soumise à des contrôles, est en perpétuelle augmentation.

"Il suffit que les familles baissent leur consommation de 5 à 10% pour que le problème soit réglé", a déclaré M. Ramezani.

Mais le problème peut prendre de l’ampleur car 90% de l’électricité produite dans le pays proviennent des centrales électriques fonctionnant au gaz.
Selon un communiqué du ministère de l’Energie, les fournitures de gaz aux centrales électriques ont fortement baissé en raison de la hausse de la consommation chez les particuliers.

Malgré la hausse de la consommation intérieure, Téhéran fournit plusieurs milliards de m3 de gaz à la Turquie chaque année et a signé avec Ankara un pré-accord pour exporter son gaz en Europe.

Ce pré-accord a été sévèrement critiqué par les Etats-Unis, qui font pression pour dissuader les grandes sociétés étrangères d’investir en Iran, en raison de son programme nucléaire controversé.

Le ministre iranien du Pétrole Gholam Hossein Nozari a affirmé il y a quelques jours que l’Iran et le groupe italien d’électricité et de gaz Edison étaient proches d’un accord sur la fourniture l’an prochain de 42 millions de m3 de gaz iranien vers l’Europe, via la Turquie.

L’Iran et la Malaisie ont également signé mercredi un accord d’environ six milliards de dollars portant sur le développement de deux champs gaziers offshore, Ferdos et Golshan, situés dans le Golfe.