« Malheureusement l’UE a oublié ses valeurs pour développer ses échanges commerciaux avec les mollahs et a fermé les yeux sur les violations flagrantes des droits humains en Iran, a déclaré Maryam Radjavi, présidente du CNRI, dans son intervention à une conférence organisée samedi au Palais Brongniart sur la question iranienne. « Ce que nous disons à l’Union européenne, c’est d’abandonner la politique qui répond aux besoins du régime pour déstabiliser la région et réprimer la population en Iran », a-t-elle ajouté.
Intitulée, « la situation explosive de l’Iran, le régime des mollahs encerclé par les crises », la conférence internationale a vu la participation de plusieurs personnalités européennes, du monde arabe et Nord-Américaines.
Maryam Radjavi a ajouté dans intervention : « Je vous adresse mes salutations et remercie de tout cœur les amis français mais aussi ceux venus des Etats-Unis, du Canada, d’Europe et des pays arabes afin de marquer leur solidarité avec la Résistance iranienne pour la liberté et la démocratie.
Nous nous sommes rassemblés une fois de plus pour faire entendre au monde la voix du peuple iranien opprimé. Nous nous sommes rassemblés pour dire que le peuple iranien est prêt à renverser la tyrannie religieuse et qu’il veut instaurer une société fondée sur la liberté, l’égalité et la démocratie.
Il demande aussi que renaissent et prospèrent en Iran les droits humains réprimés et livrés à la potence.
La semaine dernière nous avons célébré l’anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et à cette occasion vous avez manifesté à Paris dans un grand cortège avec d’autres compatriotes dans le froid et dans le vent mais avec enthousiasme, pour faire savoir que les droits humains sont violés en Iran. Nous entamons à présent la 70e année de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. En ce qui concerne l’Iran, la tyrannie religieuse a érigé son pouvoir en éliminant, l’un après l’autre, les articles de cette déclaration et en supprimant les droits humains des Iraniens. A l’inverse, le peuple iranien et sa résistance, ont forgé l’endurance de leur mouvement pour la liberté dans la lutte pour les droits humains. Ces deux dernières années, ils ont serré l’étau autour des criminels au pouvoir, en développant le mouvement réclamant justice pour les victimes du massacre de 1988. Ce face-à-face pour la liberté et les droits de l’homme, finira par mettre un terme au régime des mollahs.
Aujourd’hui, les cris de protestations et d’appel à la justice fusent des quatre coins de l’Iran et montent vers le ciel. Pas un jour ne se passe sans que les ouvriers, les enseignants, les retraités ou d’autres secteurs de la société se rassemblent devant les centres du pouvoir pour manifester. Les jeunes en Iran, mus par la colère, n’hésitent pas à agresser les mollahs dans la rue. Les prisonniers politiques, arrêtés sous des prétextes futiles ou illusoires sont cibles de pressions permanentes et de persécutions inhumaines, mais résistent de toutes leurs forces.
Durant l’année qui vient de s’écouler, dans plus d’une centaine de villes en Iran, les épargnants spoliés par des établissements financiers, ont manifesté et protesté dans divers rassemblements. Toutes leurs économies ont été dérobées par le régime et ses hommes de mains. Aujourd’hui en Iran, la vie d’au moins un quart de la population est touchée par ces spoliations.
A côté de ces pressions, la misère et la vie chère écrasent tout un chacun. L’envolée des prix en Iran atteint le taux le plus élevé au monde. La situation des chômeurs et des retraités est catastrophique. On trouve peu de pays au monde où comme en Iran, le taux de chômage atteint les 40%. Et la vie de 70% de ceux qui ont un emploi a chuté sous le seuil de la pauvreté.
Regardez la situation des sinistrés du séisme de la province de Kermanchah. Ils ont été abandonnés dans le froid, le dénuement et sans le moindre abri. Pourquoi ? Que se passe-t-il ?
Le problème c’est que pour réprimer la population, pour subvenir aux dépenses exorbitantes des pasdaran, de la guerre et du terrorisme dans la région, la dictature religieuse a saccagé l’économie, les ressources et l’environnement en Iran.
Et c’est quelque chose qui attise jour après jour le mécontentement et les protestations de la société iranienne, tout en s’accumulant. C’est un feu qui couve sous la cendre. Les mollahs considèrent une vague de révoltes couplée à une résistance organisée comme la plus grande menace à leur régime.
En fait, le peuple iranien et sa Résistance aspirent à un changement radical. Jusqu’à présent ils ont donné pour cela 120.000 martyrs. Mais ce qui fait obstacle à la volonté générale, c’est le corps des gardiens de la révolution, les Pasdaran, la force conçue pour protéger la dictature religieuse.
Que fait donc cette force à l’intérieur de l’Iran ?
Elle est chargée de protéger une entité anachronique, le régime du Guide suprême, et pour cela elle a recours à la répression et à la violence contre la nation.
Elle s’assure que ses services de renseignement contrôlent de manière permanente la société et conspirent contre elle.
Elle s’assure que la milice du Bassidj étend sa toile d’inquisition sur toute la société et ferme le moindre espace d’activités libres dans les rues, les centres d’éducation et de production et les administrations.
Les Pasdaran sont la force principale de contrôle d’Internet et font obstacle à la libre circulation de l’information, ce qui entraine l’arrestation et la torture de très nombreux jeunes. En même temps, les Pasdaran importent de la drogue, la distribuent en Iran et la font transiter vers l’Europe.
Une question que beaucoup se posent, c’est pourquoi l’effondrement de l’économie iranienne n’est pas maitrisé depuis des années ? Parce que, sur ordre de Khamenei, le corps des Pasdaran a mis la main sur la majeure partie de l’économie et de la richesse de l’Iran et qu’au lieu d’investir dans le pays, les Pasdaran déversent ces richesses dans le puits sans fond de la répression et du terrorisme. Au fait, qui d’autre que les Pasdaran a volé l’épargne de millions d’Iranien dans ses établissements financiers ?
Mais le rôle spécial de cet organe est de s’opposer à toute révolte populaire.
De la guerre de huit ans avec l’Irak dans les années 1980 jusqu’à la guerre contre la population syrienne et ses ingérences destructrices au Liban, en Irak, au Yémen et en Afghanistan, tout cela a été généré par la crise du renversement de ce régime à l’intérieur de l’Iran.
Si la dictature religieuse n’était pas si détestée en Iran, elle n’aurait pas besoin du corps des Pasdaran, de la force Qods et de tous ces groupes criminels dans la région. Et si la dictature religieuse n’était pas si instable, elle ne se serait pas engagée jusqu’au cou dans des guerres dans la région.
Khamenei et les chefs des Pasdaran ont répété à maintes reprises que s’ils ne se battaient pas en Syrie et en Irak, ils devraient se battre à Hamedan, à Ispahan et à Téhéran. Au fait, de quoi ont-ils peur pour imaginer des lignes de front dans les villes iraniennes ? C’est très clair, ils ont peur de se battre contre le peuple iranien, car avec toute la répression qu’ils mènent jour et nuit, ils redoutent les Iraniens.
Comme l’a dit Massoud Radjavi : « Si un jour, le régime se passait d’exporter le terrorisme à l’étranger et se voyait limiter à l’intérieur des frontières de l’Iran, la dictature religieuse perdrait son esprit et sa raison d’être et s’effondrerait de l’intérieur. »
Il y a deux semaines, l’ancien président du régime des mollahs, Ahmadinejad, a envoyé une lettre ouverte à Khamenei en lui disant : « Aujourd’hui, la situation du pays est très dangereuse. La confiance de la population vis-à-vis des dirigeants est pratiquement nulle et les responsables sont perdus ». Malgré les ventes de pétrole, la situation générale du pays est en claire régression. Pour reprendre ses mots, les crises peuvent à tout moment plonger le pays dans des circonstances imprévisibles.
La peur de l’ancien président du régime devant l’urgence de la situation et son aspect imprévisible, c’est ce que redoute l’ensemble du régime. Mais qu’est-ce qui a rendu cette situation urgente et de quoi ont-ils peur ? Ils craignent la volonté de changement, du peuple iranien et cette volonté s’est développée dans une résistance organisée.
Le peuple iranien veut un changement en raison du cauchemar qu’il vit nuit et jour avec ce régime et parce qu’il y a une alternative démocratique. Il existe une résistance légitime avec une base sociale et un long passé de persévérance contre la tyrannie religieuse. Une résistance tenace qui représente le désir de la nation iranienne d’instaurer une république fondée sur la séparation de la religion et de l’Etat, une résistance qui montre la direction à suivre et qui parle pour le mouvement de la liberté afin d’instaurer une société fondée sur l’égalité des femmes et des hommes et le respect des droits humains. Une résistance qui veut déraciner la pauvreté et la discrimination et qui aspire à atteindre un progrès économique et social impressionnant.
C’est pourquoi ce régime mène sans répit une guerre psychologique et une campagne de mensonges et de calomnies contre les Moudjahidine du peuple. Il y a six ans, en cette même période, nous étions face à un ultimatum en Irak du pouvoir inféodé aux mollahs contre les Achrafiens ; il avait même envoyé des autobus dans la cité d’Achraf pour les emmener. Après quoi, les mollahs ont fait tirer des roquettes sur le camp Liberty et envoyer des équipes des services de renseignements pour assiéger les résistants à Liberty et leur livrer une guerre psychologique.
A présent ils continuent les mêmes manœuvres et les mêmes mensonges contre l’OMPI en Albanie, parce que les mollahs, leur force Qods et leurs services de renseignement craignent terriblement la croissance et la cohésion de l’OMPI ainsi que ses avancées, particulièrement depuis son transfert hors d’Irak, et parce qu’ils sont sous pression.
Nous n’oublions pas qu’il y a quatre ans, juste au lendemain de cette journée, se terminait avec succès une grève de la faim de 108 jours des Moudjahidine du camp Liberty et des partisans de la Résistance à Genève et Berlin, Ottawa et Londres, Melbourne et Washington, Stockholm et Rome. Beaucoup d’entre vous avez vécu ces jours difficiles la tête haute et avec une persévérance sans faille. Une grève entamée contre le massacre des Achrafiens et qui s’est terminée avec la décision de la justice espagnole contre un des auteurs de ce massacre.
Oui, le mécontentement et les protestations quotidiennes en Iran représentent un danger pour les mollahs, parce qu’ils voient une résistance et une alternative prêtes, solides et déterminées qui peuvent mener l’Iran vers un avenir de liberté. Ils ont terriblement peur parce qu’ils voient les Iraniens regarder vers cet avenir lumineux plein d’espoir et s’appuyer sur cette résistance et cette alternative. Une fois de plus les membres de la Résistance ont fait la démonstration de leur persévérance et de leur détermination sans fin.
Chers amis,
Même si elle l’a fait avec un long retard, la communauté internationale, reconnait aujourd’hui les dangers que représentent les Pasdaran. Ces prises de positions sont certes des pas positifs, mais insuffisants vu les coups croissants portés par cette force destructrice. De plus, en raison d’une longue période de complaisance des gouvernements occidentaux avec ce régime, les peuples du Moyen-Orient ont dû payer un tribut lourd et sanglant.
C’est cette politique de complaisance qui a ouvert la voie à la propagation des crimes des Pasdaran. Avec sa répression et ses tueries de la population en Irak et en Syrie, le régime des mollahs a fourni un terreau au développement de Daech. Ensuite, sous prétexte de lutter contre Daech, il a attiré les gouvernements occidentaux pour coopérer avec lui et en a profité pour répandre davantage les crimes et le terrorisme du corps des Pasdaran.
Comme l’a dit récemment la représentante des Etats-Unis à l’Onu, le régime iranien viole les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et constitue une menace pour la paix et la sécurité dans le monde.
Les gouvernements occidentaux doivent compenser les dégâts gigantesques causés par des années de complaisance. Tout comme la lutte contre Daech s’est avérée nécessaire, il est encore plus nécessaire de lutter contre la barbarie cent fois plus dangereuse que Daech, je veux parler de la dictature religieuse en Iran, avec ses Pasdaran et ses groupes de mercenaires.
Avec tout cela, la politique occidentale vis-à-vis des mollahs est pleine de contradictions et c’est dans ces failles que le régime iranien s’engouffre. Il y a une dizaine de jours, dans une conférence au Parlement européen, j’ai souligné à propos de la politique de l’UE vis-à-vis de la tyrannie religieuse, que tant que l’UE s’imagine qu’avec des concessions elle pourra contenir les dangers que génèrent ce régime, cela revient dans la pratique à nourrir un fauve.
Malheureusement l’UE a oublié ses valeurs pour développer ses échanges commerciaux avec les mollahs et a fermé les yeux sur les violations flagrantes des droits humains en Iran.
Ce que nous disons à l’Union européenne, c’est d’abandonner la politique qui répond aux besoins du régime pour déstabiliser la région et réprimer la population en Iran. Nous lui disons de ne pas laisser davantage ce régime profiter des liens diplomatiques et commerciaux pour mener sa propre politique dangereuse. A la place, elle ferait mieux de s’opposer au régime et faire preuve de fermeté à son égard.
Chers amis,
Ce que nous attendons aujourd’hui de la communauté internationale, va au-delà d’une simple prise de position politique. Le régime actuellement ne paye aucun prix pour sa politique destructrice en Iran et dans la région. Or les mollahs sont plus que jamais vulnérables.
C’est pourquoi au nom du peuple iranien et de sa Résistance, j’appelle l’ensemble des gouvernements occidentaux à :
– Déclarer le corps des Pasdaran comme une force terroriste et empêcher cette force néfaste et l’ensemble du régime d’accéder au système bancaire mondial.
– Chasser les Pasdaran et leurs milices de Syrie, d’Irak et des autres pays de la région et les empêcher d’y transférer des armes et des troupes.
– Chasser les agents de la force terroristes Qods et du ministère du Renseignement des pays européens et des Etats-Unis.
– Conditionner leurs relations diplomatiques et commerciales avec la tyrannie religieuse à l’arrêt de la torture et des exécutions en Iran.
– Concernant les crimes de la dictature religieuse, en particulier le massacre de 30.000 prisonniers politiques de 1988, demander au Conseil de sécurité de l’ONU de mettre en place un tribunal spécial ou renvoyer ce dossier devant le Cour Pénale internationale afin de traduire en justice les dirigeants de ce régime.
– Soutenir la demande de dédommagement par le gouvernement irakien des biens, des installations, de l’armement et des camps de l’OMPI et de l’Armée de libération nationale iranienne.
– Et enfin comme je l’ai déjà déclaré, il est nécessaire de reconnaitre le Conseil national de la Résistance iranienne comme alternative démocratique à la dictature religieuse et terroriste, pour mettre fin et remplacer la politique catastrophique de complaisance américaine et européenne des années passées.
Mes chers compatriotes,
Soyez certains que le renversement de ce régime est à portée de main. C’est la seule solution à tous les problèmes de l’Iran, de la région et du monde. Le peuple iranien, et surtout sa jeunesse téméraire, son « millier d’Achraf » c’est à dire ses milles foyers de révolte dans tout le pays, atteindront cet objectif. Ils auront les derniers mots, les mots de liberté, de démocratie et d’égalité.
Vive le peuple iranien !
Vive la liberté !
Je vous remercie.»