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Iran – Grève de la faim à la prison centrale de Téhéran

La grève de la faim entamée le 30 juillet par les détenus de la prison centrale de Téhéran contre les pressions et les conditions inacceptables, se poursuit. Les grévistes sont des prisonniers récemment transférés d’Evine dans cette nouvelle maison d’arrêt en construction. 

La grève a commencé après qu’un prisonnier, du nom d’Ahounabar, en grève de la faim, a été sévèrement tabassé par les gardiens qui lui ont rasé la tête. Cette violence qui visait à instaurer la peur, s’est heurtée aux protestations de quelque 500 prisonniers de la section 4 qui ont décidé une grève de la faim.

La prison centrale de la capitale iranienne, récemment construite sur la route Téhéran-Qom, présente des conditions de détention particulièrement inacceptables. Les détenus sont contraints de rester de 9h00 du matin jusque dans l’après-midi dans la cour sous un soleil de plomb. Les conditions sanitaires de la prison sont déplorables et de nombreux prisonniers n’ont même pas de place pour se reposer, étant obligés la nuit de se coucher près des toilettes ou dans les couloirs.

Le manque de soins médicaux, les coupures d’eau et de gaz et l’absence d’air conditionné, ont créé des conditions insupportables pour les prisonniers. Toute protestation est sévèrement réprimée.

De plus, les prisonniers sont contraints aux travaux forcés dans cette prison également appelée Fachafouyeh ou Hassan-Abad. À chaque cycle, quelque 600 prisonniers sont contraints de travailler dans des « camp de culture et d’industrie ». 450 prisonniers travaillent également dans les ateliers de l’Organisation pénitentiaires, contrôlés par les pasdaran et le Vevak.

Le transfert hâtif des prisonniers vers cette prison dont les infrastructures ne sont pas encore complétées, intervient dans le cadre d’un plan pour fermer la prison d’Evine et déporter ses détenus vers un endroit éloigné et difficile d’accès.

Le directeur général des prisons de Téhéran, Sohrab Soleimani, avait récemment annoncé que les 3500 prisonniers d’Evine, de Gohardacht et de Ghezel-Hessar seraient emmenés vers la prison centrale du Grand Téhéran (agence de presse Tasnime, 13 juillet 2015).

En détruisant la prison d’Evine et en transférant sa population dans une région éloignée de la capitale, les autorités répressives cherchent à isoler les familles qui se rassemblent régulièrement devant la prison pour protester contre les injustices et la répression et étouffer leurs voix. Les familles et les proches auront en outre davantage de difficultés financières et de transport pour s’y rendre et les prisonniers seront encore plus isolés et soumis aux pressions.

Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 4 aout 2015