vendredi, mars 29, 2024
AccueilCommuniqués CNRICommuniqués CNRI: Iran ProtestationsIran : Altercation sans précédent entre le président du régime et le...

Iran : Altercation sans précédent entre le président du régime et le chef du Majlis

Une guerre pour le pouvoir incontrôlable entrainant le régime dans la phase du renversement  

– Ahmadinejad dévoile la conversation filmée du frère de Larijani avec le juge Mortazavi. Larijani accuse Ahmadinejad de complot et d’agissements mafieux, menaçant de le dénoncer

CNRI – Dimanche 3 février, le Majlis (parlement des mollahs) s’est réuni pour voter une motion de censure contre Abdulreza Cheikholeslam, ministre du travail et des affaires sociales du gouvernement Ahmadinejad.

La séance a connu une éruption d’un nouveau genre et sans précédent dans la lutte pour le pouvoir entre factions. Ahmadinejad a diffusé une vidéo avant de se lancer dans une dénonciation d’Ali Larijani, le président du Majlis. Larijani a répliqué en taxant l’initiative d’Ahmadinejad de mafieuse, et en menaçant de le dénoncer à son tour.

Durant la séance de censure du ministre, où les vociférations des députés n’ont cessé d’interrompre les travaux, Ahmadinejad a dévoilé une vidéo et le texte de conversation entre Fazel Larijani (frère d’Ali et de Sadeq Larijani, respectivement président du Majlis et chef du judiciaire) et le juge Saïd Mortazavi un des tortionnaires notoires du régime des mollahs. Mortazavi fait partie des responsables des crimes ignobles commis à la prison de Kahrizak et du meurtre de nombreux prisonniers politiques ; à la suite des révélations sur ces crimes, Mortazavi a bénéficié d’une promotion, étant nommé par Ahmadinejad à la tête de l’Organisation des Services sociaux.

Lisant le texte des conversations entre le frère de Larijani et Mortazavi, Ahmadinejad a accusé les frères Larijani d’abus de pouvoir, de corruption financière, et de toucher des dessous-de-table.

Tendu, Larijani a averti que « c’est l’existence même de la société qu’on est en train de perdre, la société est traversée de convulsions », avant de dénoncer cet exposé qui constitue un complot contre le chef du législatif. Il a ajouté que « M. Mortazavi a invité un de nos parents à son bureau et a filmé la rencontre. Il est donc clair que vous aviez un plan.  M. le Président, est-ce qu’il ne s’agit pas là en soi d’un acte mafieux ? D’un complot ? (…) Le problème c’est que le président ne respecte pas les principes éthiques. Si le président avait quelque chose à dire, pourquoi l’a-t-il fait ici ? Vous auriez pu me demander d’enquêter. Vous ne m’avez rien dit, ni au judiciaire, et aujourd’hui vous venez le dire au micro ; c’est contraire au droit, c’est contraire à la justice. A quoi cela sert-il que nous parlions régulièrement du droit et qu’avec ce genre de méthode on traine l’existence même de l’éthique de la société dans la corruption ? »

Larijani a menacé : « Si comme vous, j’avais filmé la rencontre que j’ai eu avec votre frère, M. Davoud Ahmadinejad, où il a dit beaucoup de choses sur les gens qui vous entourent, leur courant déviationniste, leurs contacts avec l’OMPI, leur corruption financière, leurs relations avec l’étranger et que je passais ce film ici, aujourd’hui, ça serait bien? » Quand Ahmadinejad a voulu répondre, Larijani ne le lui a pas permis, arguant que son temps de parole était dépassé.

La montée des conflits entre les dirigeants du régime surviennent alors qu’il y a quelques semaines Khamenei avait prévenu que faire étalage des différends avant la fin de l’élection relevait de la trahison, ajoutant le 28 décembre que « jusqu’à la fin de l’élection, tout mouvement sur les divergences, quelle qu’en soit la forme, revient à jouer sur un terrain préparé par l’ennemi. »

Avec l’intensification des crises incurables du régime et l’approche du scrutin présidentiel, la guerre des loups entre les factions au pouvoir va s’accélérer et se développer dans les mois à venir. Un processus hors de tout contrôle qui annonce – comme l’avait souligné la Résistance iranienne – l’entrée du régime dans sa phase terminale et son renversement.

Le 2 février, dans une conférence internationale à Paris, Maryam Radjavi, présidente élue de la Résistance iranienne, a déclaré que le régime du guide suprême a perdu ses fondements et ses réserves pour continuer à régner et que le temps du renversement de la dictature religieuse est arrivé. 

Secrétariat du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 4 février 2013