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Iran : Le salaire minimum des travailleurs pour 2022 est inférieur au tiers du seuil de pauvreté

Iran : Le salaire minimum des travailleurs pour 2022 est inférieur au tiers du seuil de pauvreté
Selon la Banque centrale du régime iranien, le seuil de pauvreté cette année est de 11 millions de tomans » (Aftab News, 5 octobre 2021). Vu le taux d’inflation et les chiffres des médias officiels, le seuil de pauvreté à la fin de cette année iranienne (mars 2022) est « de 12,5 à 15 millions de tomans» (Hamdeli, 27 février 2022). Malgré tout, le Conseil suprême du travail du régime a fixé la base salariale mensuelle des travailleurs à 41.797.501 rials (Agence ILNA, 10 mars 2022). Ainsi, même si le salaire de base est donné aux travailleurs (et la plupart du temps il n’est pas payé), ce montant est, dans le cas le plus optimiste, inférieur au tiers du seuil de pauvreté déclaré par le régime. Il n’assure que 10 jours des besoins des travailleurs. Mais en raison de l’inflation galopante, les seuils de pauvreté seront bien pires que ceux déclarés pour la prochaine année civile persane (mars 2022 à mars 2023).

Selon le Centre de statistiques d’Iran, en octobre dernier, « depuis l’année dernière, 40 articles de base nécessaires à la population ont augmenté de 100%. Parmi les articles ménagers, l’huile végétale détient le record avec 141 %. Le beurre pasteurisé a augmenté de 121 %, la crème fraiche de 120 %, le poulet de 119 % et les pois chiches de 112 % » (Setareh Sobh, 10 octobre 2021). C’est une tendance qui s’est poursuivie après octobre et la situation ne sera pas meilleure l’année prochaine. De même, « le riz a augmenté de 90% de mars de l’année dernière à mars de cette année. » (Setareh-Sobh du 12 mars 2022)

Ce salaire insignifiant est déterminé, alors que selon les paragraphes 1 et 2 de l’article 41 de la loi sur le travail du régime, le salaire minimum doit être déterminé « en fonction du taux d’inflation » et également « devrait être suffisant pour répondre aux besoins d’une famille, dont le nombre moyen de personnes est annoncé par les autorités officielles ».

Pendant ce temps, les conditions de vie des femmes qui travaillent sont beaucoup plus pénibles. « Sur 4 320 000 femmes qui travaillaient en 2019, environ 15,3% se sont retrouvées au chômage un an plus tard » et « dans une répartition injuste des emplois, la part des femmes dans le secteur des services est supérieure à celle des hommes. Parfois, de telles conditions sont aggravées par le mépris des droits fondamentaux (exploitation, travail forcé, travail involontaire, conditions de travail pénibles telles que longues heures de travail, et utilisation d’équipements lourds) » (Ressalat 11 janvier 2022).

Le résultat de l’écart grandissant entre le salaire minimum et le seuil de pauvreté est que les conditions de vie des travailleurs et de la grande majorité des salariés se dégradent de jour en jour. Un regard sur le développement des protestations de colère à travers le pays, en particulier des travailleurs, des enseignants et du personnel médical, montre cette réalité aussi amère que douloureuse.

La gravité de la pauvreté dans le pays a atteint un point où, en plus de vendre leur sang et leurs organes, ainsi que leurs enfants pour survivre, « certains, en échange d’une somme dérisoire acceptent d’endosser des délits commis par d’autres et de purger leurs peines de prison (…) Des gens qui vendent leur liberté pour une bouchée de pain par contrainte et pauvreté et sont emprisonnés sont appelés « purgeurs  » ou « endosseurs ». » (Hamdeli, 23 février 2022)

Face aux conditions de vie très pénibles des travailleurs et des secteurs déshérités, les opérations de fraudes des dirigeants du régime se multiplient de jour en jour. Par exemple, les quotidiens officiels ont écrit :

– « Dans notre pays, si jusqu’à hier les détournements de fonds étaient de 123 milliards de tomans, aujourd’hui ils dépassent des milliers de milliards de tomans. Il y a des penthouses et des villas à Téhéran aux prix de 7 à 15 millions de dollars, qui sont plus chers que les propriétés de Beverly Hills aux États-Unis. » (Etemad, 25 décembre 2021)
– Concernant le prix du médicament, « un médicament qui est produit localement au prix de 500 000 tomans et dont le circuit de distribution est bien connu, est vendu au prix de 25 millions de tomans » ( Shargh, 28 février 2022.) Or, le monopole sur la production et la distribution de médicaments en Iran est entre les mains de Khamenei, regroupé en deux grandes holdings, Barakat et Tipico, qui comptent chacune plus de 25 grandes filiales.
– « Quinze personnes vont acheter tout le ciment du pays et vont quintupler le prix en une semaine. » (Shargh, 28 février 2022).
– « Le bénéfice net de 20 grandes sociétés de location en 2020 s’élevait à 250 000 milliards de tomans, ce qui équivaut au déficit budgétaire. » (Setareh Sobh, 25 septembre 2021)
– « Actuellement, 40 % du marché iranien de l’électroménager est dominé par des produits étrangers, qui sont principalement importés en contrebande à partir de sources officielles et de zones franches » et « le montant de la contrebande d’appareils électroménagers est etimé à 2,5 milliards de dollars » (Kayhan, 11 octobre 2021).
– « Pendant toute la période de 30 ans de privatisation après la guerre (Iran-Irak), 374.000 milliards de tomans des ressources publiques (au taux actuel) a été dépensé en corruption » (Sharq, 10 février 2022).

Bien que le régime soit membre de l’Organisation internationale du travail, il viole toutes ses normes et réglementations : notamment des normes telles que la garantie de la sécurité de l’emploi des travailleurs dans son contrat d’embauche, l’enregistrement et la reconnaissance des syndicats, les travailleurs et leurs familles bénéficiant d’une assurance maladie et de pensions de retraite, le salaire minimum pour subvenir aux besoins d’une famille de quatre personnes et ne pas forcer les femmes à des travaux pénibles et la fourniture de droits essentiels aux femmes qui ont des enfants en bas âge.

Tant que cette dictature prédatrice sera au pouvoir en Iran, les travailleurs seront de plus en plus opprimés. Le seul moyen est de renverser le régime clérical inhumain et d’instaurer la démocratie et la souveraineté populaire. Chaque usine, chaque atelier, chaque quartier et chaque ville doivent être transformés en centre de révolte contre ce régime. Il faut aussi arracher des griffes de Khamenei et des gardiens de la révolution les droits pillés du peuple.

La commission du Travail du Conseil national de la Résistance iranienne demande à l’Organisation internationale du travail et aux autres organes compétents des Nations Unies ainsi qu’aux syndicats du monde entier de condamner le régime des mollahs pour ses politiques antisyndicales et ses violations flagrantes et systématiques des lois et normes internationales du travail.

Commission du Travail du Conseil national de la Résistance iranienne
Le 13 mars 2022