vendredi, mars 29, 2024
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Yves Bonnet: Il ne faut pas composer avec l’Iran pour mieux lutter contre le danger terroriste

CNRI – Dans une conférence internationale à Paris, intitulée « Un an après le massacre d’Achraf, le Moyen-Orient en crise : menaces et solutions », Yves Bonnet, ancien directeur de la DST a déclaré: « Pierre Mendès-France qui fut un grand homme d’État français a dit un jour que gouverner, c’est choisir. Gouverner, c’est poser la hiérarchie des priorités.

 

On ne gouverne pas si on met toutes les affaires sur le même plan. Et il faut hiérarchiser les priorités, des mesures à prendre ou que nous ayons des dangers à conjurer.

 

 S’agissant de la situation en Irak, le président des États-Unis s’interroge sur l’opportunité d’un changement qui l’amènerait à composer avec le régime de Téhéran pour mieux lutter contre le danger terroriste représenté par l’Etat islamique en Syrie et en Irak, mais il ne faut pas composer avec l’Iran.

 

En réalité, les États-Unis sont confrontés au choix entre le terrorisme ou l’accès de l’Iran au nucléaire militaire. Il faut dire clairement ici que le terrorisme est un épiphénomène. Le terrorisme n’a jamais déstabilisé un seul Etat. Certes, il est redoutable, il a parfois des conséquences bouleversantes, dramatiques, mais jamais le terrorisme n’a renversé un seul État.

 

Par conséquent, concentrer tous ses efforts sur le terrorisme, certes. Mais au prix de concessions faites sur le dossier majeur qu’est l’accès de l’Iran au nucléaire militaire serait une lourde erreur. Ce serait l’erreur la plus lourde que les Etats-Unis que les États-Unis pourraient aujourd’hui commettre.

 

En effet, l’accès de l’Iran, qui deviendrait la neuvième puissance nucléaire du monde, aurait au moins deux conséquences. Elle bouleverserait les équilibres stratégiques de tout le Moyen- Orient, avec des conséquences incalculables. Et puis elle aurait aussi un autre effet, c’est que cette neuvième puissance nucléaire ne resterait probablement pas la dernière, car un certain nombre d’autres États, et en particulier les États arabes comme l’Égypte, comme l’Arabie Saoudite, pourraient légitimement revendiquer l’accès, eux aussi, au nucléaire militaire. Ce serait donc en quelque sorte une reprise à la course aux armements nucléaires, ce qui dans le contexte politique et géopolitique actuel, serait une véritable catastrophe.

 

 

Je pense qu’il faut bien marteler que l’objectif premier, l’objectif essentiel, c’est d’empêcher l’Iran d’arriver à la possession de l’arme nucléaire. Le régime iranien s’est appuyé sur un régime fantoche, le régime irakien de monsieur Maliki. Un Maliki que les Américains ont tout de même mis au pouvoir. Lorsque les Américains sont arrivés en Irak, à l’issue de la deuxième guerre du Golfe, ils ont mis en quelque sorte une sorte de condominium en place. Il y avait évidemment le gouvernement influencé par les États-Unis, mais il y avait aussi l’entrée massive en Irak de éléments de la Force Qods et du VEVAK, les services de renseignements iraniens. L’Iran, en quelque sorte, a mis la main sur l’Irak.

 

 Projetons-nous un tout petit peu dans l’avenir, et examinons ensemble, si vous le voulez, tous les bénéfices que la communauté internationale et d’abord l’Irak et ensuite les membres de l’Armée Syrienne Libre pourraient retirer de la mise à l’écart de monsieur Maliki. Ce serait évidemment un coup fatal porté au régime iranien. Ce régime iranien qui, encore une fois, doit être aujourd’hui mis en demeure de cesser ses attaques, et en particulier de cesser ses attaques contre le camp de Liberty.

 

Les habitants de Liberty, ces femmes et ces hommes qui chaque heure et chaque minute éprouvent les affres de la détention, nous donnent une telle leçon de courage et de dignité, que nous serions bien inspirés de nous en inspirer.

 

Et je citerai, là aussi pour terminer, une phrase d’un autre grand homme qui fut le Général de Gaulle et qui dit exactement ceci : « L’avenir dure longtemps et tout peut arriver, y compris qu’un acte conforme à l’honneur et à l’honnêteté s’avère en définitif un bon placement politique