jeudi, mars 28, 2024
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Washington met en garde l’Iran sur l’Irak et le nucléaire

Par Olivier Knox

Agence France Presse  – Les Etats-Unis ont exigé mardi du régime iranien qu’il cesse "immédiatement" d’armer les insurgés contre les soldats américains en Irak, et ont mis en garde contre le danger d’un "holocauste nucléaire" si l’Iran se dotait de la bombe atomique.

Le président George W. Bush a prévenu l’Iran qu’il agirait pour l’empêcher de se doter de l’arme nucléaire, et pour protéger les soldats américains en Irak.

Il a présenté l’Irak comme la première ligne de front pour la sécurité américaine contre les "extrémismes" sunnite d’Al-Qaïda et chiite du régime iranien, dans un discours destiné à défendre l’engagement en Irak à l’approche d’échéances cruciales pour la stratégie américaine.

Il a accusé les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique iranienne, de financer et d’entraîner les "extrémistes" en Irak et de les approvisionner en armes, en particulier en engins explosifs perfectionnés, qui font des ravages dans les rangs américains.

"Le régime iranien doit cesser ces agissements et jusqu’à ce qu’il le fasse, je prendrai les mesures nécessaires pour protéger nos soldats", a-t-il dit devant une assemblée d’anciens combattants à Reno (Nevada, ouest).

Les agissements iraniens doivent cesser "immédiatement", a dit la Maison Blanche dans un communiqué.

C’est l’une des mises en demeure les plus vigoureuses lancées par les Etats-Unis à leur bête noire dans la région.

M. Bush a aussi dénoncé les ambitions nucléaires iraniennes.

Le régime iranien les proclame purement civiles.

Au contraire, a dit M. Bush, "les efforts actifs de l’Iran pour acquérir la technologie qui pourrait mener à des armes nucléaires risquent de faire planer la menace d’un holocauste nucléaire au-dessus d’une région déjà connue pour l’instabilité et la violence qui y règnent".

"Les agissements de l’Iran menace partout la sécurité des nations. C’est pourquoi les Etats-Unis rallient leurs amis et leurs alliés tout autour du monde pour isoler ce régime, et lui imposer des sanctions économiques. Nous ferons face à ce péril avant qu’il ne soit trop tard", a-t-il dit.

Il faisait référence aux efforts diplomatiques pour forcer l’Iran à renoncer à ses activités nucléaires les plus sensibles.
Dans le même temps, M. Bush a toujours refusé d’exclure le recours à la force militaire.

Le président français Nicolas Sarkozy a évoqué lundi la possibilité d’une escalade militaire, en la réprouvant, quand il a prôné l’approche diplomatique pour échapper à une alternative "catastrophique: la bombe iranienne ou le bombardement de l’Iran".

Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a balayé les risques de frappes américaines, en invoquant l’enlisement américain en Irak et en Afghanistan.

En Irak, les Américains sont devenus "prisonniers de leur propre bourbier" et les Iraniens et d’autres dans la région sont prêts à remplir le "vide" que les Américains laisseront bientôt derrière eux, a-t-il dit.

L’Irak est le lieu où rivalisent les deux formes "d’extrémisme" les plus dangereuses pour les Etats-Unis, a dit M. Bush: celui d’Al-Qaïda et du régime iranien.

"Le meilleur moyen, et le plus immédiat, de contrer les ambitions d’Al-Qaïda et de l’Iran et des autres forces d’instabilité et de terreur, c’est de gagner le combat en Irak", a-t-il dit.

M. Bush livrait un nouvel effort pour défendre sa stratégie en Irak avant que celle-ci ne subisse une rude épreuve de la part du Congrès américain.

L’administration est tenue de remettre d’ici à mi-septembre au Congrès une évaluation de la situation en Irak. Les adversaires démocrates de M. Bush, désormais majoritaires au parlement, veulent le forcer à un retrait.

La pression ne devrait cesser de croître sur M. Bush d’ici à mi-septembre.

Mais M. Bush a affirmé que "l’Amérique (n’abandonnerait) pas l’Irak au moment où il a besoin d’elle".