CNN, 15 juillet – Les sympathisants d’un groupe d’opposition iranien se sont rassemblés vendredi devant le Département d’État américain, demandant qu’il soit rapidement retiré de la liste américaine des organisations terroristes en s’appuyant sur une décision de justice rendue l’année dernière qui trouvait que ses droits avaient été violés.
Plus de 100 sympathisants des Moudjahidine du peuple, également connus comme OMPI, se sont réunis dans le nord-ouest de Washington afin d’accuser le Département d’État de traîner les pieds pour décider si oui ou non il veut les maintenir sur la liste des « Organisations Terroristes Étrangères ».
Ils ont évoqué en particulier une décision rendue en juillet dernier par la cour d’appel fédérale de Washington. Le jury composé de trois juges avait statué que le droit de l’OMPI à un jugement en bonne et due forme avait été violé, dans la mesure où le Département d’État n’avait pas autorisé le groupe à contester certaines informations employées pour justifier son inscription sur la liste terroriste.
« Le président Obama ne cesse de dire qu’il est aux côtés du peuple iranien, il doit le prouver tout de suite », a déclaré à CNN Shirin Nariman, une sympathisante du groupe, lors du rassemblement de vendredi. « S’il est réellement aux côtés du peuple iranien, il doit permettre au principal groupe d’opposition de mener ses activités à l’intérieur de l’Iran comme à travers le monde » pour faire pression pour le départ du gouvernement intransigeant au pouvoir en Iran.
Le porte-parole du Département d’État Mark Toner a déclaré vendredi que l’instance américaine a actuellement « entrepris une révision » pour décider si oui ou non l’OMPI devait rester sur la liste. La décision finale, à savoir si la désignation sera maintenue ou annulée, sera prise par la Secrétaire d’État Hillary Clinton.
« A présent, nous avons appris que les avocats de l’OMPI avait fourni le 6 juin dernier des informations supplémentaires en rapport avec cette révision », a déclaré Toner. « Nous sommes en train d’examiner ces nouveaux documents ».
L’OMPI avait été mise sur la liste par l’administration Clinton en 1997 dans le cadre des efforts de rapprochement avec ce qui était alors perçu comme des dirigeants plus libéraux que ceux au pouvoir actuellement, comme Mahmoud Ahmadinejad et le guide suprême l’ayatollah Ali Khamenei.
Le groupe compte de nombreux partisans au Congrès, et plusieurs anciens hauts responsables du gouvernement soutiennent son retrait de la liste terroriste.
Le groupe conserve sa présence dans un site appelé camp d’Achraf dans le nord de l’Irak, où plus de 30 personnes ont été tuées et plusieurs centaines d’autres blessées dans des affrontements avec les forces de sécurité irakiennes plus tôt cette année.
Le groupe s’est vu proposer l’asile en Irak sous l’ancien président Saddam Hussein, après que son gouvernement ait fait la guerre pendant huit ans avec l’Iran. Il a ensuite été protégé par les forces américaines, après la chute du régime de Saddam Hussein. Le statut du camp d’Achraf est devenu une source de frictions internationales depuis qu’il a été à nouveau transféré à la juridiction du gouvernement irakien.