« Les forces soutenues par l’Iran, au nombre de 30 000, ont fait exploser leurs positions et ont fui sans combattre contre seulement 350 combattants de l’opposition », a déclaré le président russe Vladimir Poutine lors de sa conférence de presse annuelle le 19 décembre, comme l’a rapporté Vedomosti le 20 décembre 2024. La révélation du président russe met en lumière l’effondrement dramatique du gouvernement de Bachar al-Assad en Syrie, un événement qui a révélé les vulnérabilités de la présence régionale de Téhéran.
Selon Vedomosti, Poutine a décrit la chute d’Alep comme un tournant dans le conflit civil syrien, où les forces d’opposition ont progressé rapidement, rencontrant peu de résistance de la part des troupes gouvernementales et de leurs alliés soutenus par l’Iran. « C’était le schéma dans toute la Syrie », a ajouté Poutine, soulignant le retrait désorganisé des forces pro-Assad.
La défaite a déclenché une évacuation à grande échelle coordonnée par la Russie, qui a déplacé 4 000 combattants des milices pro-iraniennes de Syrie vers Téhéran après l’effondrement de Damas. Le média russe a souligné que ce retrait constitue un coup dur pour les ambitions de Téhéran dans la région. « Avec Assad, Moscou et Téhéran ont perdu un allié stratégique clé », a noté Vladimir Sazhin, chercheur principal à l’Institut d’études orientales de l’Académie des sciences de Russie, dans Vedomosti.
Sur le plan intérieur, le régime clérical iranien est confronté à des défis croissants alors que le mécontentement de la population grandit face à la mauvaise gestion économique et à la stagnation politique. Selon Vedomosti, les échecs extérieurs du régime amplifient les troubles intérieurs, créant une crise sur deux fronts qui expose la fragilité du leadership iranien.
Les révélations de Vedomosti mettent en évidence les faiblesses multiformes du régime iranien. De la chute rapide du gouvernement d’Assad au retrait des forces soutenues par le régime iranien, la capacité de Téhéran à projeter sa puissance dans la région semble considérablement diminuée. Le guide suprême du régime, Ali Khamenei, a eu du mal à construire de nouveaux récits de force, tentant d’empêcher ses partisans, déjà au moral bas, de reconnaître les vulnérabilités systémiques au sein du Corps des gardiens de la révolution islamique (IRGC). Cependant, même certains de ses alliés exposent désormais ouvertement ses échecs, ce qui affaiblit encore davantage les récits du régime.